Nous y étions : Mulhouse, la cité de l’automobile

Visiter la cité de l’automobile de Mulhouse peut se faire de nombreuses manières. Chez ABSOLUTELY CARS, nous vous proposons une « visite gourmande » pour conclure notre séjour en Alsace. Il y a tant de voitures à voir que l’on y passe toute la journée ! En effet, tant que l’on n’a pas tout vu, on reste ! Puis il y a la « visite gourmet ». Elle s’adresse à des personnes qui connaissent déjà le musée. Ils sont le plus souvent à la découverte de l’acquisition nouvelle. Elle est aussi le choix du passionné. De notre côté, nous vous avons fait les deux, grâce au ticket d’entrée valable pour la journée !

La collection Schlumpf : le paradis sur terre pour les passionnés d’automobile

En parcourant les rangées de voitures de la Cité de l’Automobile de Mulhouse, nous avons remonté le temps. Nous avons été d’abord accueilli par deux voitures qui donnent le ton du musée. Nous sommes dans la patrie de Bugatti (plus de 120 véhicules sont visibles au musée). Nous commençons donc par poser nos yeux sur une Bugatti Royale Esders  et sur une voiture chinoise officielle limousine Hongoi CA770 de 1976.

Un espace nous présente les fondateurs de cette collection : les Frères Schumpf, Hans (1904-1989) et Fritz (1906-1992). Durant les années 1960, ils acquièrent des modèles exceptionnels datant de 1878 à nos jours, récupérés dans le monde et restaurés. Ainsi leur collection se compose de plus de 98 marques avec une prédilection pour les Bugatti de Molsheim. La crise des années 1970 ne permet pas de finaliser leur projet : ouvrir un musée public pour admirer ces automobiles. Les industries textile Schumpf font faillite. La collection est sauvée par la création d’une association : « Association du Musée national de l’automobile« . S’ouvre alors une longue procédure judiciaire avec l’Etat français jusqu’à la vente officielle à l’association des voitures, terrains et bâtiments. C’est ainsi que le musée s’installe, en 1982, dans l’ancienne usine textile des frères Schumpf sur 25 000 m². Les voitures sont ordonnées de façon chronologique à part deux salles particulières : la salle des chefs d’œuvre et la salle des voitures de course.

La salle des chefs d’oeuvre : l’excellence automobile à l’état pur

La collection exceptionnelle de la Cité de l’Automobile de Mulhouse

Avant de s’aventurer dans le monde exceptionnel de l’automobile, rentrons dans la salle des exceptions. La salle est à la fois sombre et aveuglante. Aussi, les photos sont-elles difficile à réaliser. Les carrosseries de ces princesses brillent de milles feux et renvoient leurs splendeurs lumineuses. Les Bugatti Royale trônent entourée de modèles prestigieux comme des Bentley ou des Rolls Royce. Mais la salle est internationale, car nous voyons aussi des Mercedes, des Maybach, des Delahaye, des Avions Voisin, des Hispano-Suiza ou encore des Farman… Si elles sont difficiles à observer, en tout cas, nos yeux ont l’occasion de voir sur les vrais modèles, les mascottes que nous avons admiré dans les vitrines qui bordent le couloir qui nous mène au musée.

Coup de projecteur sur Farman

Dans cette salle, notre regard s’est arrêté sur les deux exemplaires Farman, deux modèles rarissimes ! Derrière ces véhicules, c’est l’histoire de trois frères, Richard (1872-1940), Henri (1874-1958) et Maurice (1877-1964), qui construisaient des avions. La première automobile Farman fut présentée en 1919 et conçue par l’ingénieur Charles Waseige (1884-1943), transfuge de Lorraine-Dietrich. Dénommée Farman A6, elle était équipée d’un 6 cylindres muni d’un arbre à cames en tête de 6597cm³ développant 82cv implanté sur un châssis d’un empattement de 3,62m. Elle entra en production à Billancourt, en 1921, sous l’appellation Farman A6B. En 1927, elle fut remplacée par la Farman NF ou NF1, puis par la Farman NF2, de 1929 à 1931. La production totale de 1921 à 1931 est de 100 à 120 exemplaires selon les sources.

L’aventure automobile : les « pionniers » (1893-1900) et les « ancêtres » (1900-1910)

Les marques comme Panhard-Levassor, Georges Richard, Meunier, Bardon, Baudier… nous font entrer dans l’histoire de l’innovation. Pour vous faire goûter cette aventure industrielle, nous avons choisi de vous raconter la petite histoire d’un modèle de légende : une Phaéton type vélocipède Benz de 1896. De 1894 à 1900, fut fabriquée la Benz Velo (monocylindre monté à l’arrière de 1045cm³ (1,5cv/20km/h jusqu’en 1898, 2,75cv/25km/h de 1896 à 1900, 3cv/25km/h disponible en 1900), boîte 3 vitesses à partir de 1896, transmission par courroie, 2,25m).

Il nous plaît de croire l’histoire qui raconte que pour la première fois une femme a conduit une voiture. Cette femme fut l’épouse de Karl Benz. Elle le soutient dans sa démarche créatrice d’une manière particulière. Si son mari est un constructeur de génie, les essais et la commercialisation de l’automobile ne semblent pas être un succès. Aucun véhicule n’est vendu. Madame Benz prend à son insu le tricycle et décide de rejoindre le village où vit sa famille. Elle parcourut plus de 100 km. Le monocylindre se trouve à l’arrière entre deux roues de 1,60 m de diamètre. Dans le vélocipède, Mme Benz et deux de ses enfants s’assoient. Précautionneuse, elle emporte tout un stock de piles pour l’allumage. Quant au carburant, l’huile ligroïne est accessible facilement en pharmacie. L’aventure commence. Le long de son parcours, les passants s’étonnent de voir cette femme conduire, attirant ainsi l’attention sur les qualités de cette automobile. Cette légende est devenue une épopée féminine du XIXème siècle. Le véhicule est lancé (médaille d’or à l’exposition universelle de Paris). C’est ainsi que la marque Benz est devenue le premier constructeur allemand avant la Première Guerre mondiale !

La troisième allée dite des « Vétérans » (1911-1925)

Notre coup de cœur dans cette allée est la Torpédo Type A (1 cylindre, 645 cm3, 7cv, 60km/h) de 1913 du constructeur Zèbre.

La société Le Zèbre fut fondée par Jacques Bizet (1872-1922) et Jules Salomon (1870-1963). Jacques Bizet, fils du compositeur Georges Bizet, fut directeur de la compagnie Taximètres Unic de Monaco fondée par les Rothschild. Jules Salomon travailla auparavant avec Georges Richard, le suivit pour créer UNIC, puis par la suite, œuvra chez Citroën (créateur des A/B2/B10/B12 et des types C/C2/C3/Trèfle) et chez Peugeot de 1926 à 1928 avant de collaborer avec Lucien Rosengart jusqu’en 1935.

Originellement construite dans l’usine UNIC, puis à Suresnes, la « Le Zèbre » Type A fut fabriquée de 1909 à 1913 et de 1921 à 1923 (monocylindre de 601/616cm³, 5/6cv, boîte 2 vitesses, 40/45km/h, 2,9m, 645cm³ et boîte 3 vitesses à partir de 1911, 3,15m à partir de 1921). La « Le Zèbre » Type B lui suivit de près, fabriquée de 1912 à 1914. Il s’agit d’une 4 cyl. de 1742cm³, 14cv, boîte 3 vitesses, 60km/h, 3,15m. La collection fut complétée :

  • de 1913 à 1914 par la « Le Zèbre » Type C (785cm³, 6cv, 50km/h),
  • de 1919 à 1923, par la « Le Zèbre » Type D (998cm³, 8cv, 55km/h).
  • de 1923 à 1928, par la « Le Zèbre » Type Z équipée d’un 4 cylindres de 2 litres.

En changeant de segment de marché, l’entreprise connut des difficultés, la faillite étant prononcée en 1938.

Le Musée National de l’Automobile de Mulhouse : entre « Classiques » et voitures de course

Dans la patrie de Bugatti, il n’est pas possible de ne pas vous présenter dans cet article des modèles de ce constructeur. Les trois Bugatti bleu, blanc, rouge garées dans cette allée nous en a donné l’opportunité.

Bugatti, ce sont des moteurs puissants et le grand nombre de Bugatti dans la salle des voitures de course sont là pour en témoigner, mais c’est aussi une ligne, un coup de crayon. Bugatti, c’est l’histoire d’une famille italienne sensible à l’art, mais aussi à la mécanique. Bugatti, c’est l’alliance entre les prouesses techniques et le design. Ettore Bugatti, concepteur de voitures, fonde l’entreprise Bugatti à Molsheim en 1909. Jean, à l’âge adulte, désigner, travaille avec son père sur la Bugatti Royale. Il succède à son père en 1936 mais en 1939, il se tue en voiture sur une route de campagne alsacienne. En 1947, Roland Bugatti poursuit l’aventure, fabrique les Bugatti types 101-101C en 1951. Renouant avec l’histoire de sa famille, il utilise la Bugatti Type 57C pour produire ces voitures qu’il décline en berline, coupé ou cabriolet. Pourtant elles signent aussi la fin de la saga familiale. En 1987, Romano Artioli rachète la marque Bugatti.

Pour en savoir plus sur la saga « Bugatti », retrouvez ci-dessous notre article entièrement consacré à cette marque :

Nous espérons que cette ballade dans l’un des plus exceptionnels musées de voitures vous permettra de « gourmandiser » vous aussi et de choisir en fonction de vos passions les modèles que vous voulez déguster.

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO 
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS

Cet article vous a plu ? Découvrez la ville d’Ettore Bugatti à travers son parcours touristique pour vous immerger au cœur de l’histoire de Bugatti : Sur les traces d’Ettore Bugatti à Molsheim


2 réflexions sur “Nous y étions : Mulhouse, la cité de l’automobile

  1. J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.

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