Parmi les incontournables de la ville de Bruxelles, nous trouvons le Manneken pis, l’Atomium, les dégustations de chocolats ou les Galeries royales Saint-Hubert constituées par la Galerie de la Reine, la Galerie des Rois et la Galerie des Princes. Cet axe piétonnier concentre les plus belles boutiques de luxe de la Capitale de la Belgique mais également des restaurants, des cafés, des chocolateries fines et un théâtre. Il faut savoir qu’à leur époque, ces galeries du 19e siècle, symbolisaient l’innovation de la révolution industrielle, architecture qui se retrouve dans de nombreux bâtiments de la ville. Autre symbole : les deux grands halls d’acier et de verre construits pour l’Exposition Universelle de 1897 dans le Parc du Cinquantenaire. L’un d’entre eux accueille, depuis 1986, l’un des plus importants et plus beaux musées de l’automobile européens : le Musée Autoworld-Brussels ! Ce haut lieu de l’automobile est aujourd’hui un passage obligé pour tout amateur de voitures qui ne viennent pas uniquement pour faire du tourisme culturel et gustatif ! En attendant d’y aller, ABSOLUTELY CARS vous propose de visiter le musée Autoworld avec notre équipe !



Autoworld-Brussels, l’un des musées automobiles les plus importants d’Europe
Passer des vacances à Bruxelles sans voir Autoworld, c’est comme venir en Belgique sans goûter à leurs gaufres ! C’est impensable ! Il faut dire que ce musée est une petite pépite en soi, comprenant une importante collection de véhicules englobant plus d’un siècle d’histoire automobile ! Il a vu le jour en 1986 grâce à la détermination d’un homme passionné par les voitures depuis son plus jeune âge, Ghislain Mahy, soutenu par le futur roi Albert II.

Pour la petite histoire, la famille Mahy est un important constructeur de chaudières à vapeur industrielle. Doué très jeune pour la mécanique, Ghislain Mahy construit une première voiture avec un moteur Dixi. Il réussit à la vendre à un bon prix, se constituant un pécule pour ouvrir un commerce d’automobile. Il vendit des voitures d’occasion mais loua aussi des voitures sans chauffeur. Il représentait alors de nombreuses marques automobiles tel que Nash, Simca ou encore Fiat. Mais c’était surtout un collectionneur de voitures ! Il en avait la passion. Il commença donc par des achats “coup de cœur”, construisant ainsi une collection qui va grossir au fur et à mesure des années. Entre 1915 et sa mort, il acquit ainsi plus de 950 véhicules. Il les stocka dans un espace appelé Cirque d’Hiver qu’il avait acquis en 1948. Dans ce lieu, il gara ses voitures, les restaura, les répara, les entretint. Il cherchera de nombreux lieux pour constituer des musées, mais souvent les administrations ou les édiles lui refusèrent les autorisations. Ce n’est qu’en 1986 réellement qu’il trouvera un lieu idéal pour accueillir quelques-uns de ces modèles : l’un des Palais du Parc du Cinquantenaire, dernier bâtiment à avoir été bâti et fini pour l’Exposition Universelle de 1897 ! Il faut savoir que ce lieu était déjà un haut lieu de l’automobile qui accueillait, chaque année, de 1902 à 1934, le Salon de l’Automobile et du Cycle de Bruxelles, un événement organisé par la “Chambre Syndicale des Constructeurs d’Automobiles et de Cycles” ! Le grand hall est alors rénové et restauré pour accueillir rapidement les voitures Mahy.

Trente-cinq ans plus tard, le Musée Autoworld est toujours dans le même pavillon, juste en face du Musée de l’Armée et à côté du Musée Cinquantenaire qui regroupe des collections allant de l’Antiquité aux arts décoratifs et des pièces des civilisations non européennes ! Son immense façade à colonnes accueille aujourd’hui les visiteurs du monde entier. Ainsi dès l’entrée, nous découvrons un véritable écrin automobile sous une voûte de verre à plus de 48 m de hauteur, à la lumière du jour, tandis que nous pouvons admirer les structures métalliques qui en font une cathédrale moderne de la révolution industrielle. N’oubliant pas ses artistes, le musée par quelques fresques fait un clin d’œil à Magritte, peintre surréaliste de Bruxelles. Ce musée regroupe désormais entre 300 et 400 véhicules mobiles. D’abord constitué principalement par la collection de Mahy, le musée est régulièrement complété par de nouvelles acquisitions.





Autoworld, un plongeon dans l’histoire de l’automobile
Le musée Autoworld est semblable à une machine à remonter le temps, couvrant plus d’un siècle d’histoire automobile. Cette balade de décennies en décennies, de pays en pays et de marques en marques, se construit autour de l’allée centrale du rez-de-chaussée tandis que le soleil fait briller de mille feux les carrosseries. Dès l’entrée, nous ne savons pas si nous sommes souffler par les arcs d’acier qui soutiennent la verrière ou par le décor de cette cathédrale spacieuse ou par les exemplaires exceptionnels reposant dans cet écrin ! Les voitures sont exposées dans un ordre chronologique, la plus vieille étant une De Dion-Bouton Type G de 1901, trônant à côté d’une Automoto de 1899 et d’une Jean Piat Voiturette de 1900. Les visiteurs commencent leur voyage dans le temps par les beaux véhicules des années 1910, portés par Delage, Minerva, Benz, Rolls-Royce, De Dion-Bouton, Franklin ou encore Sizaire-Naudin.







Au fur et à mesure que nous circulons dans ce dédale, nous voyons l’automobile évoluer. Nous arrivons rapidement dans les années 1920, puis dans les années 1930, preuve que le temps passe trop rapidement tant nous n’avons pas assez d’yeux pour admirer tous ces modèles.
Au détour d’une allée, il est également possible de découvrir l’histoire automobile de la Belgique. En effet, Autoworld consacre une partie de son musée aux marques prestigieuses belges, la Belgique étant un important constructeur industriel de voitures. Bien que nous ne pouvons pas vous faire une visite exhaustive de cette partie incontournable de ce musée, nous pouvons souligner la présence de modèles d’avant-guerre, mais aussi des véhicules de l’entre-deux-guerres dans un état de conservation remarquable, nous donnant un aperçu de l’immense richesse automobile belge de l’époque !










Ce voyage au cœur d’Autoworld continue le long de l’axe central. Sur cette esplanade, nous avons l’occasion d’admirer de nombreux modèles, tous plus beaux les uns que les autres. Nous y retrouvons principalement des véhicules de l’entre-deux-guerres avec la présence de constructeurs étrangers envahissant le sol belge, procurant du travail mais étant aussi à l’origine de la disparition des constructeurs autochtones, ainsi que les automobiles post-Seconde Guerre mondiale avec les deux marques belges restantes, Minerva (1904-1956) et Imperia (1905-1958). Parmi les merveilles présentées, il y a aussi des voitures de compétitions, des moteurs, des voiturettes, des motos et des three-wheelers à l’image de la Bollée de 1986, un modèle français qui saura attirer les curieux. Parmi cette collection, vous aurez aussi l’agréable surprise de découvrir une Avions Voisin ou une Bugatti… mais pas que ! En effet, visiter le musée Autoworld est autant d’occasion de découvrir des véhicules désormais inconnus qui vous feront revivre l’âge d’or de l’automobile !






Bien évidemment, si votre cœur préfère les voitures plus récentes, vous avez toujours la possibilité d’admirer l’incroyable collection d’Américaines présente au rez-de-chaussée, entièrement mise en scène sous des lumières dignes de Las Vegas ou au cœur d’un atelier siglé “Ford” !
En effet, l’originalité du musée de l’automobile de Bruxelles ne se retrouve pas que dans ses acquisitions mobiles mais aussi et surtout par cette envie de mettre toujours en situation les véhicules qu’il accueille. Sous nos yeux ébahis, nous découvrons des scénettes qui nous permettent d’imaginer le quotidien d’une autre époque tel l’arrivée d’une belle voiture chez un garagiste ou chez un pompiste… personnages qui prennent soin d’elle depuis des décennies ! Plusieurs espaces sont aussi consacrés à des thématiques tels que les véhicules de la Seconde Guerre mondiale.



Pour vivre la suite du voyage, il faut prendre de la hauteur. Par un escalier, nous accédons au premier étage. Chaque marche nous fait découvrir les différents modèles disposés sur la façade, telles des miniatures à l’échelle 1. Nous y retrouvons notamment une Peugeot VLV de 1941 ou encore une BMW Isetta 300 de 1965 tandis qu’au sommet, nous attendent les voitures des années 1960 – 1970 – 1980 – 1990 ! Le musée Autoworld comporte de nombreuses icônes automobiles à l’image de cette sublime Volvo Amazon 121 de 1969, de l’incroyable Citroën SM de 1972 ou encore de la belle Honda NSX de 1990, mais aussi des modèles plus rares qui devraient ravir tous les passionnés de l’histoire de l’automobile.












Le premier étage laisse également la part belle au monde des courses, rappelant les grandes heures de l’automobile belge et étrangères lors des compétitions de Liège, de Francorchamps ou encore de Namur, mais pas que ! En effet, le musée Autoworld a su regrouper des voitures exceptionnelles, de la plus ancienne à la plus moderne, qui retracent les exploits motorisés de plusieurs centaines de pilotes grâce à cette partie consacrée au sport et à la compétition. Autoworld nous donne la rare occasion de pouvoir d’admirer l’évolution des automobiles de sport, du début du XXème siècle à nos jours, offrant une perspective unique ! Ainsi se succèdent ces beaux modèles de voitures sportives qui nous font tant rêver !













Bien évidemment, Michel Vaillant a une place privilégiée chez Autoworld avec un petit coin qui lui est entièrement consacré ! Il ne faut pas oublier qu’après être une patrie de l’automobile, la Belgique est aussi celle de la bande dessinée ! Preuve en est : le musée Autoworld regorge de petits clins d’œil lié au 9ème art tout comme Bruxelles !
Pour terminer notre visite, une dernière partie et non des moindres est consacrée à l’art du design ! Cette session permet aux visiteurs de côtoyer certaines des plus belles voitures du monde, qui ont été révolutionnaires par leurs esthétiques ! C’est également le seul endroit du musée Autoworld où une Le Zèbre de 1916 peut se trouver à quelques pas d’une Delage Type D8 – 120 de 1939 ou d’une Cord Type 812 de 1937 ! Bien évidemment, nous retrouvons les grands carrossiers et stylistes de l’automobile comme Moretti, Vanden Plas, Pininfarina, Marcello Gandini, Bertone, Butzy Porsche… ainsi que des “art car”, des prototypes ou encore des châssis…










Nos coups de cœur chez Autoworld

Notre premier coup de cœur chez Autoworld est cette traction Imperia TA-8 de 1949 équipée d’un moteur Hotchkiss de 1340cm³ et d’un châssis Adler Trumpf Junior. Elle représente le renouveau d’Imperia après la Seconde Guerre mondiale. En effet, en août 1947, le constructeur belge sort l’Imperia TA-8, une traction dont le design et la conception est dans la lignée des voitures de l’entre-deux-guerres. Son but est de relancer les ventes pour perpétuer cette marque riche d’un passé glorieux. Alors que les précédents modèles étaient équipées de moteurs Adler, suite à l’achat de la licence de l’Adler Trumpf en 1933, cette nouvelle automobile se voit octroyer une mécanique signée Hotchkiss. En effet, Imperia venait d’acheter tout le stock de moteurs du constructeur français. De ce fait, sous son capot, nous retrouvons un 4 cylindres en ligne de 45ch accouplé à une boîte manuelle 3 rapports. Produite à quelques centaines d’exemplaires, elle était disponible en berline deux portes, en cabriolet quatre places de Luxe et en roadster deux places Sport. Sa production sera arrêtée en 1949 et avec elle se clôturera l’avant-dernier chapitre d’Imperia, puisque ce sera la dernière Imperia en tant que tel. La marque belge montera par la suite des Standard Vanguard, puis des Triumph avant que l’entreprise soit placée en liquidation judiciaire en 1958.


Notre deuxième coup de cœur est cette Fondu CF 24/30 de 1906, l’une des automobiles les importantes de l’histoire mondiale ! En effet, Charles Fondu, industriel dans le matériel ferroviaire installé à Vilvorde, fabriqua des automobiles de 1906 à 1912, jusqu’à son décès. Pour cela, il fit appel à l’ingénieur suisse Julien Potterat. Pendant cette période, des emprunts russes furent émis de 1887 à 1914 à Paris, seule place où ils rencontrèrent du succès, l’exportation nette de capitaux en faveur des villes et des industries russes correspondant à 3,5% du PNB de la France. L’usine ferroviaire RBVZ de Riga, en pleine extension, démarcha la firme belge Fondu pour lancer sous licence la production du modèle C en Russie, sous la dénomination de Russo-Balt ou Russo-Baltique. Le mercato automobile s’exerça : Julien Potterat poursuivit sa carrière en Russie et la nouvelle entité devint la marque favorite du Tsar de toutes les Russies, Nicolas II. Ce dernier avait comme responsable technique de son garage, un Français de grand talent, Adolphe Kégresse (1879-1943), qui exerça ses offices en Russie de 1906 à 1917. C’est ainsi que les exceptionnelles Fondu / Russo-Balt furent les premières autochenilles équipées de skis implantés sous les roues avant. Prestige et efficacité !




Notre troisième et dernier coup de cœur est cette Bugatti Type 57 “Brown” de 1954. Cette voiture est la création du sculpteur français James Brown (1918-1991). Pour réaliser son œuvre, il a acheté le châssis d’avant-guerre de plusieurs Bugatti Type 57, sur lesquels il a disposé une magnifique carrosserie aérodynamique en polyester qu’il a lui même dessiné ! La ligne est profilée et étonnante de modernité. L’utilisation de cette matière permet de réduire le poids de 250 kg et d’optimiser le rapport poids/puissance. Il exposa, en 1955, au Salon de l’automobile de Paris, ses deux réalisations et fut salué par la critique pour son travail de designer, devenant ainsi l’un des artistes majeurs de sa génération. Hélas, le projet resta au niveau de prototype. Dans les années 1980, l’une des carrosseries sera par la suite installée sur le châssis d’une Volkswagen, l’autre restant sur son châssis d’origine. C’est cette dernière que nous avons le plaisir de découvrir au musée Autoworld.




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Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives
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