Véritable maître en la matière en termes de design et de technicité, Eberhard Schulz (1940-….) est un designer allemand hors pair. Il nous a fait rêver dans les années 1990 avec ses magnifiques voitures, toutes plus exclusives les unes que les autres ! Son style était généré par l’association des portes « papillon » et d’un moteur central longitudinal arrière, le tout rehaussé par un rétroviseur sur le toit solidarisé à une fenêtre de visualisation. Une signature en soi ! S’inspirant de son expérience chez Mercedes-Benz et Porsche, il a exprimé son talent à travers sa propre marque, Isdera, créée il y a 40 ans ! ABSOLUTELY CARS vous propose de revenir sur l’œuvre d’Eberhard Schulz, cet Allemand au service du design !
Les débuts d’Eberhard Schulz


Eberhard Schulz est né le 23 septembre 1940, en Allemagne. Il étudia l’ingénierie mécanique, mais arrêta ses études avant d’obtenir son diplôme. En 1968, à 28 ans, il réalisa lui-même son premier prototype, l’Erator GT dont il se servit comme “portefolio” lorsqu’il postula chez Mercedes-Benz qui l’embaucha. Eberhard Schulz travailla notamment pour le projet “Mercedes-Benz C111“. La Mercedes-Benz C111 version I fut présentée en 1969 et était équipée d’un moteur à trois pistons rotatifs Wankel central longitudinal arrière développant 284ch à 7000tr/mn permettant une vitesse maximale de 261km/h et un 0 à 100km/h en 5 secondes ! Une nouvelle dimension ! La Mercedes-Benz C111 version II fut présentée en 1970 et était équipée d’un moteur à quatre pistons rotatifs Wankel central longitudinal arrière développant 350ch à 7000tr/mn permettant une vitesse maximale de 300km/h et un 0 à 100km/h en 4,8 secondes. Les carrosseries en fibre de verre de couleur orange étaient sublimes et les portes « papillon » bien présentes. Son design était dû à l’italien Bruno Sacco (1933-….). Hélas, cette voiture mythique ne fut jamais construire en série. Par contre, le nombre de modèles réduits vendus, qui la représente, doit être renversant. Bien entendu, ils se devaient d’être de couleur orange.
En parallèle, Eberhard Schulz continua à développer sa propre voiture, l’Erator GT. Elle évolua trois fois en termes de motorisations entre 1968 et 1969. Elle fut d’abord équipée d’un 4 cylindres à plat refroidi par air Volkswagen de 1,6 litre muni d’une injection D-Jetronic, puis d’un V6 Ford de 2,3 litres et enfin d’un V8 Mercedes-Benz de 5 litres. Ce fut son passeport pour être embauché par Porsche en 1971. Par la suite, il travailla pour une société de Francfort, B&B Automobiltechnik, active de 1973 à 1986. Ainsi, il dessina la Mercedes-Benz CW311. Présentée en 1978, elle était équipée d’un V8 Mercedes-Benz de 6333cm3 (103×95) central longitudinal arrière muni de 2 arbres à cames en tête développant 375ch à 5100tr/mn, son couple étant de 565Nm à 3000tr/mn. La boîte à vitesses avait 5 rapports. Sa vitesse maximale était de 319km/h, le 0 à 100km/h étant atteint en 4,8 secondes. Son empattement était de 2,4m et sa longueur de 4,1m. Cette voiture ne fut jamais produite en série.


Eberhard Schulz et Isdera, une nouvelle aventure
L’Isdera Spyder
Eberhard Schulz fonda en 1981, à Leonberg, en Allemagne, Isdera (Ingenieurbüro für Styling, Design und Racing), il y a 40 ans. En 1982, fut élaboré un premier prototype dénommé Isdera Spyder 033. Il reprenait comme base les caractéristiques du concept car Mercedes-Benz CW311 : les 4 roues indépendantes, la position du moteur (central longitudinal arrière), une alimentation par injection et la boîte à vitesses 5 rapports. Son moteur était un 1781cm3 d’origine Volkswagen, amélioré pour obtenir une puissance de 136ch à 6000tr/mn. Son empattement était de 2,52m et sa longueur de 4,16m. Sa particularité était l’utilisation de portes « coléoptère ». En 1983, l’entreprise devint une société et l‘Isdera Spyder fut proposé à la vente avec deux motorisations : le 4 cylindres Volkswagen et le 5 cylindres turbo compressé Audi également amélioré. En 1985, ces moteurs furent remplacés par des Mercedes-Benz. Entre 1983 et 1992, 17 exemplaires furent assemblés.



L’Isdera Imperator 108i
En 1984, fut ajoutée à la gamme, l’Isdera Imperator. Elle ressemblait beaucoup plus au concept-car Mercedes-Benz CW311. Son moteur était un V8 d’origine Mercedes-Benz. Le rétroviseur sur le toit et sa fenêtre de visualisation étaient reconduits. La boîte à vitesses avait 5 rapports. Son empattement était de 2,48m et sa longueur de 4,22m. Elle fut fabriquée jusqu’en 2001 à 30 exemplaires.


Les créations parallèles d’Eberhard Schulz
Eberhard Schulz et les BMW
De 1981 à 1987, BMW fabriqua la berline BMW Série 5 (E28). Eberhard Schulz la transforma en break.
De 1976 à 1989, BMW fabriqua le coupé BMW Série 6 (E24). Eberhard Schulz le transforma en cabriolet.


Eberhard Schulz et la Mercedes-Benz Classe S (W126)
De 1979 à 1991, Mercedes-Benz fabriqua la limousine Mercedes-Benz Classe S (W126). Eberhard Schulz la transforma en landaulet et pick-up.


Eberhard Schulz et la Mercedes-Benz 190E
De 1982 à 1993, Mercedes-Benz fabriqua la berline Mercedes-Benz 190 (W201). Eberhard Schulz s’y intéressa fortement. Certains concept cars furent vendus !



Eberhard Schulz et l’ère des “supercars”
L’Isdera Commendatore 112i
L’activité Tuning était suffisamment lucrative pour qu’Eberhard Schulz se permît la présentation d’un coupé exceptionnel en 1993 : l’Isdera Commendatore 112i. Cette supercar resta au catalogue de 1993 à 2001. Ses caractéristiques évoluèrent dans le temps. Cependant, elle ne fut construite qu’à un seul exemplaire : celui nécessaire à sa présentation ! La boîte à vitesses avait 6 rapports. Son empattement était de 2,6m et sa longueur de 4,67m.





Elle fut vendue aux enchères le 13 février 2021 à Paris par RM Sotheby’s.
L’Isdera Autobahnkurier 116i
Isdera cessa son activité en tant que constructeur en 2001. Depuis, l’activité fut recentrée sur le design et la conception. Eberhard Schulz créa l’évènement, en 2006, lors de la présentation d’une voiture dénommée Isdera Autobahnkurier 116i. Elle est équipée de 2 moteurs V8 implantés à l’avant, chacun étant accouplé à un essieu. Pouvant fonctionner l’un séparément de l’autre, cette voiture néo-rétro peut être une traction, une propulsion ou une 4 roues motrices ! La boîte à vitesse est automatique. Son empattement est de 3,61m et sa longueur de 5,65m.




L’Isdera Commendatore GT
Les motorisations électriques permettent aisément de faire revivre une marque de prestige. Depuis 2018, le coupé 2+2 Isdera Commendatore GT est commercialisé. Il est équipé de deux moteurs électriques, donc de la transmission intégrale, et est principalement destiné au marché chinois.


Commendatore GT
Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives
Cet article vous a plu ? Retrouvez un autre article à lire ici : Ken Kiyoyuki Okuyama, un homme qui touche à tout