Focus sur : Les Citroën BX, AX et XM

Les Citroën BX, AX et XM sont présentes dans le film L’Opération Corned Beef. Réalisée par Jean-Marie Poiré (1945-….), cette comédie sortie en salle le 6 février 1991, fit 1 475 580 entrées et mit à l’honneur la gamme Citroën (AX, BX, XM, CX Ambulance, C25). Ces voitures furent prêtées par la firme aux chevrons. ABSOLUTELY CARS vous invite à redécouvrir la saga des célèbres Citroën BX, AX et XM.

Le film L’Opération Corned Beef

Le personnel de la DGSE cacha un micro dans la bague de Marie-Laurence Granianski, rôle joué par Valérie Lemercier (1964-….), la traductrice du consul Burger en relation avec le colonel Zargas pour un trafic d’armes. Il espère ainsi apprendre le jour de leur rencontre. Mais Marie-Laurence Granianski désire prendre quelques jours de congés pour fêter son anniversaire de mariage avec son mari, Jean-Jacques, rôle joué par Christian Clavier (1952-….). Cet intermède risque de faire capoter l’affaire. Le capitaine Philippe Boulier dit « le Squale », rôle joué par Jean Reno (1948-….), ordonne que le couple soit torpillé en mettant une jolie fille dans les bras du mari. La plus jolie femme du service exécute cet ordre, mais le Squale ignore qu’il s’agit de sa fiancée, le lieutenant Isabelle Fourreau, rôle joué par Isabelle Renauld (1965-….). Le cinquième interprète du film n’est autre que la Citroën BX 16TGS de Jean-Jacques Granianski. Elle est malmenée par le Squale tant et si bien qu’elle sera remplacée, à titre de dédommagement, par une Citroën XM V6 Ambiance. Pour le tournage, six Citroën BX 16TGS furent utilisées.

La Citroën BX, la première Citroën conçue sous l’ère PSA

Le duo Citroën LN / Visa est considéré comme une extrapolation de la Peugeot 104. La première Citroën conçue sous l’ère PSA, la Citroën BX, fut présentée lors du Salon de l’automobile de Paris en octobre 1982, il y a 40 ans. Sa sortie fut torpillée au moins quatre fois.

Eté 1979 en plein lancement de la Citroën GSA, fut dévoilée par l’Auto-Journal un mulet constitué par une Citroën GS munie d’un empattement plus long. En regardant de plus près, il s’agissait d’une Citroën GS birotor, son toit étant de couleur différente de celle de la carrosserie. En effet, ce mulet, en reprenant l’architecture exclusive de cette dernière, présageait de la présence d’un moteur 4 cylindres transversal muni d’un arbre à cames en tête d’origine Peugeot refroidi par eau et de freins à disques avant dans les roues, non accolés à la boîte à vitesses. De plus, l’illustration complémentaire en première page du magazine exposait une face avant dépourvue de caractères équipée de deux essuie-glaces, contrairement aux Citroën Visa et CX. La presse dévoila trop tôt cette nouvelle voiture d’une esthétique non aboutie.

Son design final était dû à Marcello Gandini (1938-….) qui œuvra chez Bertone. Elle recyclait une carrosserie prévue pour le constructeur turc Anadol/Otosan, régulièrement aidé par le constructeur britannique Reliant, présentée en 1977 en tant que prototype sous la dénomination Anadol FW11. Mais également, elle reprenait les codes stylistiques du concept car Volvo Tundra de 1979. Aussi, lors de sa présentation, l’accueil de la Citroën BX fut quelle peu mitigé.

La troisième torpille fut lancée par le service communication interne. Ce dernier annonça que la nouvelle Citroën BX s’adressait aux jeunes ménages et devait faire disparaitre l’image associée à Citroën, des acquéreurs d’âge mur. Cette nouvelle automobile devant renflouer les caisses de la marque aux chevrons, il claironna qu’elle était moins onéreuse à produire que la Citroën GSA (du fait qu’elle intégrait beaucoup moins de pièces), tout en affichant une grille tarifaire supérieure. Les Citroënistes étaient médusés : ils étaient traités de personnes âgés, eux qui avaient acheté leurs voitures sans remise tarifaire car ils étaient convaincus qu’ils en avaient pour leur argent au regard du contenu technologique.

La quatrième torpille était le respect, lors de sa conception, de la parole du président de la république, Valéry Giscard D’Estaing « On n’a pas de pétrole, mais on a des idées ». En effet, cette nouvelle voiture avait un Cx de 0,34, un poids contenu de 885kg pour la Citroën BX de base, un capot en composite polyester-fibre de verre compressé, un hayon en composite polyester-fibre de verre injecté avec lunette directement collé, une absence totale de protections latérales, des projecteurs en composite. Cela donnait un avantage certain, une consommation contenue et des performances enviables. Cependant, les Citroën BX vieillirent rapidement : faces latérales abimées dans les parkings par les gestes malencontreux des autres utilisateurs et changement de couleur des glaces de custode en composite montées sur la version 16TRS.

Heureusement, la nouvelle Citroën BX n’avait pas ou peu de concurrentes. La Renault 16, fabriquée à 1 845 959 d’unités et retirée du marché en 1980, eut une descendance tardive en la Renault 21 5 portes lancée en 1989. Peugeot n’aligna pas de concurrente directe et retira du marché les Simca-Chrysler 1307/1308/1309 et Talbot 1510 qui furent produites à plus d’un million d’exemplaires. Les propriétaires du duo Citroën GS/GSA produit à 2 473 499 unités, constituaient également un réservoir conséquent de clients potentiels. En Italie, l’Alfa Romeo 33 apparut en 1983. En Allemagne, la Volkswagen Passat liftback B2 fut retirée en 1988, mais la traction Opel Vectra liftback reprit la suite en mars 1989. Au Royaume-Uni, la Rover 200 5 portes n’apparut qu’en octobre 1989. La Ford Sierra, présentée également en 1982, était une propulsion. Les agents commerciaux britanniques présentaient la nouvelle Citroën comme la remplaçante de la Renault 16, des Simca-Chrysler 1307/1308/1309 et de la Talbot 1510. Effectivement, les clients des marques Talbot et Renault achetèrent des Citroën BX. Globalement, le marché de la nouvelle routière de la marque aux chevrons pouvait être estimé à 5 millions d’unités. Lors de son lancement, la version la plus huppée était la version 16TRS munie d’une condamnation centralisée et de glaces avant électriques.

Techniquement, outre son poids léger, ses moteurs 4 cylindres transversaux refroidis par eau muni d’un arbre à cames en tête d’origine Peugeot et ses 4 freins à disques, la Citroën BX était équipée d’une suspension hydropneumatique offrant 4 niveaux de garde au sol : un rabaissé pour faciliter le chargement du coffre, un pour la route, un pour les mauvais chemins, un pour les très mauvais chemins. Sa boîte à vitesses manuelle offrait 5 rapports ; sa boîte à vitesses automatique, 4 rapports. Cependant, les versions Base, Leader et 11 (entre 1986 et 1989) reçurent une boîte à vitesses manuelle 4 rapports. L’empattement du duo Citroën GS/GSA fut augmenté de 2,55m à 2,66m engendrant ainsi un vaste habitacle. Lors du restyling de juillet 1986, sa longueur de 4,23m fut portée à 4,24m. La Citroën BX n’eut droit qu’à une seule variante de carrosserie, un break réalisé par Heuliez lancé en juillet 1985, représentant finalement 8% de la production totale. Il fut fabriqué jusqu’en 1994. Sa longueur était de 4,4m.

En septembre 1983, la Citroën BX devint disponible avec un 4 cylindres diesel de 1905cm3. En juillet 1986, cette motorisation devint séduisante : sa puissance fut portée de 65ch à 71ch, le 0 à 100km/h étant ramené de 15,5s à 13,8s. De plus, elle était facilement reconnaissable car ce changement coïncida avec le restyling : pare-chocs effilés, clignotants avant blancs, nouveau tableau de bord. Ce dernier était éclairé de jour comme de nuit et le remplacement des lampes était problématique. En 1985, apparut le moteur diesel de 1769cm3. Cette version anémique fut exploitée dans les entreprises. En octobre 1988, apparut une version turbo diesel de 1769cm3 permettant le franchissement du 0 à 100km/h en 10,8s. Elle offrait un confort et une tenue de route impériaux associés à des performances séduisantes et une faible consommation de 5,4 litres aux 100 kilomètres. Une magnifique Citroën BX Image Turbo Diesel attint 440000km, mais avec trois remplacements de moteurs, un à 110000km, un autre à 220000km, un troisième à 330000km. Au début des années 90, Citroën devint le quatrième constructeur vendu en France derrière Renault, Peugeot et Opel. Les prix des Citroën BX d’occasion en concessions étaient, bien entendu, plus élevés que la côte Argus. Il exista cependant une solution, les enchères. En effet, Citroën fit une promotion : acheter votre CITRÖËN aujourd’hui et commencer à la rembourser dans un an. Ainsi, peu de temps après, les parcs des enchères furent constitués d’une majorité de Citroën AX et BX et le marteau frappait entre un -25 à -50% de la côte Argus (selon l’état des surfaces latérales) pour une motorisation diesel de 1769cm3, entre la côte Argus et -25% pour une motorisation diesel de 1905cm3, entre un -15 à -35% de la côte Argus pour une motorisation turbo diesel de 1769cm3. Sur les contrôles techniques des Citroën BX proposées aux enchères, figurait toujours la mention « dissymétrie des suspensions ». Cela refroidissait les potentiels acquéreurs. Une fois acquise, le montage de colliers inox sur le circuit des suspensions était nécessaire car les matériaux employés n’offraient pas la même qualité que ceux d’une Citroën GS. De plus, si une canalisation se débranchait, la suspension et la direction assistée étaient privilégiées sur les freins. Ce ne fut seulement qu’en 2000 sur la nouvelle Citroën C5 qu’intervint des modifications majeures : abandon du LHM au profil d’un liquide synthétique, disparition de la pompe haute pression entrainée par courroie, séparation du circuit suspensions, des freins et de la direction assistée suite à l’émission de normes européennes en la matière.

Entre 1985 et 1987, la gamme fut coiffée par la Citroën BX Sport. Son moteur 4 cylindres de 1905cm3 était équipé d’un arbre à cames en tête et de deux carburateurs double corps. Il délivrait 126ch à 5800tr/mn. La vitesse maximale était de 195km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 8,9 secondes. Elle fut remplacée par la Citroën BX 19 GTI 16V. Le moteur 4 cylindres de 1905cm3 était alors équipé d’une injection Bosch Motronic ML 4.1, d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes. Il délivrait 160ch à 6500tr/mn. La vitesse maximale était de 220km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 8,6 secondes. Sa carrosserie redevint cependant conventionnelle, sans les spécifiques passages de roues arrière. En 1989, furent ajoutées les versions 4×4, offrant 4 roues motrices pour une meilleure motricité. Mais elles ne bénéficièrent pas du moteur 16 soupapes. Malheureusement, le film L’Opération Corned Beef, promotionnel des modèles Citroën, changea l’image de cette automobile. Les acquéreurs n’étaient plus qualifiés de personnes âgées, mais de « beaufs ». Le service communication de Citroën à cette époque, était loin d’être le meilleur ! Les Citroën BX furent assemblées à Rennes-la-Janais en France, à Cerizay en France chez Heuliez pour la variante break, à Vigo en Espagne et dans l’usine Cimos située à Koper en Slovénie. Elle fut réalisée à 2 337 016 exemplaires, chiffre à rapprocher de celui du duo Citroën GS/GSA, 2 473 499 unités. Elle fit cependant mieux que ses remplaçantes : Citroën Xantia (1993-2002), 1 528 800 exemplaires ; Citroën C5 I (2000-2008), 720 120 unités ; Citroën C5 II (2008-2017), environ 600 000 unités.

Présentée en novembre 1985, la Citroën BX 4TC Série 200 devait être construite en 200 exemplaires pour que la version compétition puisse courir en WRC groupe B. La fabrication des modèles route et compétition fut confiée à Heuliez. La fiche d’homologation B-279 fut émise par la FISA le 1er janvier 1986. Le moteur implanté longitudinalement en porte-à-faux avant était le 4 cylindres Chrysler avec un alésage légèrement diminué. Ce moteur fut choisi pour son haut niveau de fiabilité, il fut utilisé au milieu des années soixante-dix en Formule 2. Sa cylindrée était de 2141,6cm3. Il développait 380ch à 7000tr/mn pour la version compétition dénommée Evolution. Son couple était de 460Nm à 5500tr/mn. Sur la version Série 200, la puissance était ramenée à 200ch à 5250tr/mn, son couple à 294Nm à 2750tr/mn. L’alimentation était confiée à un turbo muni d’un échangeur air/air complété par un compresseur électrique, une injection électronique Bosch multipoint pour la version route ou une injection mécanique Bosch multipoint pour la version compétition. La transmission était constituée par une boîte à vitesses semi-automatique 5 rapports et 4 roues motrices à différentiel central. Il était possible de rouler en 2 ou 4 roues motrices. Les suspensions hydropneumatiques à 4 roues indépendantes, les 4 freins à disques ventilés et la direction Diravi étaient bien entendu présents. Après la réalisation de quelques exemplaires, le compresseur électrique fut retiré. Les Citroën BX 4TC Série 200 et Evolution furent construites respectivement en 86 et 20 exemplaires ; elles avaient un empattement de 2,61m ; la première avait une longueur de 4,51m ; la seconde, de 4,59m ; la vitesse maximale et le 0 à 100km/h étaient de 220km/h et 7,5s pour la première, 280km/h et 5,5s pour la seconde. Le châssis étant trop proche de celui d’une BX de série, le succès en WRC ne fut pas au rendez-vous. En Suède, CITROËN BX 4TC Evolution obtint son meilleur classement, sixième grâce à Jean-Claude Andruet.

La Citroën AX, une voiture sociale

La mini-citadine Citroën AX fut présentée lors du Salon de l’automobile de Paris en octobre 1986. Elle remplaçait le duo Citroën LN/LNA, mais en deux variantes de carrosseries, 3 portes et 5 portes. Ses moteurs 4 cylindres transversaux refroidis par eau et muni d’un arbre à cames en tête étaient d’origine Peugeot. Des freins à disques étaient montés à l’avant. Son empattement était de 2,28m pour une longueur comprise entre 3,5m et 3,53m. Son Cx de 0,31 était remarquable. Son poids était contenu : 640kg pour la version 10E. Son positionnement était celui détenu aujourd’hui par la citadine Dacia Sandero. Par rapport à cette dernière, elle offrait une habitabilité moindre, mais un très bon niveau de confort dû à ses 4 roues indépendantes et à ses amortisseurs de qualité (ses suspension ne percutaient pas lors d’un franchissement d’un dos d’âne) ainsi qu’un bon degré de fiabilité (absence de versions GPL). Elle bénéficia de la campagne promotionnelle, acheter votre Citroën aujourd’hui et commencer à la rembourser dans un an. Entre février 1994 et juin 1995, ses acquéreurs profitèrent d’une prime à la casse de 5000 francs (762 €uros), conséquente au regard du prix d’une Citroën AX, mise en place par le gouvernement d’Edouard Balladur pour l’achat d’une voiture neuve contre la mise au rebut d’un véhicule de plus de dix ans. Entre octobre 1995 à octobre 1996, ses acquéreurs bénéficièrent d’une nouvelle prime à la casse de 5000 francs, mise en place par le gouvernement d’Alain Juppé, liée à la mise au rebut d’un véhicule de plus de huit ans. Ainsi, la Citroën AX fut l’archétype des balladurettes et des jupettes. Le service marketing s’ingénia à inventer des évènements récurrents, proposer des séries limitées. Elle était sociale car, en complément de ses tarifs attractifs et des primes à la casse, elle était fabriquée en France. Pour une version munie d’un 954cm3 (70×62), aux enchères, -25 à -50% de la côte Argus (selon l’état des surfaces latérales) était attendu. Les points à surveiller étaient l’état des joints des cardans qui étaient sertis, l’absence de rondelles épaisses insérées entre les amortisseurs arrière et les points de fixation qui avaient tendance à s’ovaliser, l’absence de peinture sur les côtés du hayon en composite qui mettait en évidence une usure prématurée de la géométrie du châssis. Une des plus séduisantes était la série limitée Air France Madame disponible entre septembre et décembre 1988 : 3 portes uniquement, couleur noir verni, bandes mouchetées en bas de caisse, sur les montants centraux et autour de la plaque d’immatriculation arrière, baguettes latérales avec joncs chromés, calandre chromée, essuie-glace arrière, sellerie en velours noir à points rouges avec panneaux de portes assortis, appuie-têtes en velours, volant sport trois branches… Une des plus étonnantes était la série limitée Kaki de 1989 : 3 portes uniquement, couleur vert kaki, bandes adhésives plus foncées en bas de caisse, double filets rouges latéraux, capote en toile (les séries limitées étant souvent équipées d’un toit s’entrebâillant translucide).

La Citroën AX équipée d’un 1124cm3 (72×69) était plus performante que celle munie du 954cm3. Aux enchères, à l’époque, une décote de 0% à -25% de la côte Argus était attendue. C’était un prix inférieur à celui demandé pour une Citroën AX d’occasion en concessions qui ne tenaient point compte des promotions sur les voitures neuves. Un particulier pouvait aisément reconditionnée son acquisition en la faisant repeindre dans un centre d’apprentissage en carrosserie. Lors d’un essai effectué par un nouvel acquéreur, une Citroën AX équipée d’un 1124cm3 était plus convaincante.

La troisième motorisation existante lors de la présentation la Citroën AX était un 1361cm3 (75×77) accouplé uniquement avec une boîte à vitesses manuelle 5 rapports. Fin 1986, apparut la Citroën AX Sport. Son moteur était un 1294cm3 (75×73,2) muni de deux carburateurs double corps Solex 40ADDHE. Il délivrait 94ch à 6800tr/mn. A partir de mars 1987, il développait 95ch à 6800tr/mn, soit une puissance spécifique de 73ch par litre de cylindrée. Sa vitesse maximale était de 186km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 9,2 secondes. Nous avions à faire à une véritable bombinette. Entre 1990 et 1992, fut proposée la Citroën AX Turbo Danielson de 1361cm3 en deux variantes : 137ch à 6500tr/mn ou 173ch à 6400tr/mn, 101ch par litre de cylindrée ou 127ch par litre, 192km/h ou 224km/h, 0 à 100km/h en 7,1 ou 6,1 secondes. Nous étions très loin de la voiture de Papi. Les acquéreurs de cette mini-citadine était jeunes ; ultérieurement, ils achèteront des monospaces compacts Citroën Xsara Picasso (1999-2010), sans concurrent direct proposé par la maison mère. Et Citroën regagna sa troisième place de constructeur le plus vendu en France derrière Renault et Peugeot. Le luxe ne fut pas oublié avec la Citroën AX Exclusive cat. disponible entre 1992 et 1995 : couleur gris gabion métallisée, élargisseurs d’ailes, pare-chocs et protections latérales en gris ouragan, jantes en alliage 4 branches, banquette rabattable en deux parties symétriques, glaces tentées et électriques, condamnation centralisée avec télécommande, intérieur, volant et soufflet du levier de vitesses en cuir, climatisation en option.

Entre 1988 et 1994, la Citroën AX fut proposée avec un moteur diesel de 1361cm3 (75×77) accouplé à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports, puis avec un moteur diesel de 1527cm3 (77×82) jusqu’en 1998. Beaucoup de conducteurs dépassèrent les 200000km et ne consommèrent que 4 litres aux 100km. Entre 1993 et 1995, cette mini-citadine fut également proposée avec un moteur électrique de 27ch avec récupération d’énergie. Elle permettait une vitesse maximale de 91km/h. Cette mini-citadine fut assemblée à Rennes-la-Janais en France, à Vigo en Espagne, dans l’usine Cimos située à Koper en Slovénie, sous licence dans l’usine Proton située à Pekan en Malaisie entre 1996 et 2000 sous la dénomination Proton Tiara. 2 561 432 exemplaires furent ainsi assemblés, un beau succès commercial et industriel.

Un petit mot sur l’usine Cimos. Le constructeur yougoslave de motocyclettes Tomos débuta sa production en 1955. En 1959, l’entreprise étatique commença la production des Citroën sous licence. En 1972, Citroën, Iskra (un fabricant de pièces pour automobiles) et Tomos créèrent une joint-venture dénommée Cimos. Ainsi furent assemblées les Citroën 2CV, DS, Ami 6/8/Super, Dyane, GS/GSA, Visa, BX, AX et les nombreux utilitaires de la marque aux chevrons jusqu’en 1992. Les modèles Citroën Mehari et CX étaient importés depuis la France.

La Citroën XM, l’avant dernière autoroutière de Citroën

La Citroën XM fut lancée sur le marché en mai 1989. La presse fut enthousiaste et ne décrivit que la version V6 Ambiance. Les équipements de série étaient la direction assistée asservie à la vitesse, l’ABS et la suspension hydropneumatique hydractive variant de confort à sport en fonction de multiples paramètres ou mode sport imposé (présence de 6 sphères et d’une électrovanne). Les photographies montraient un intérieur en cuir, des sièges chauffants avant et arrière à commandes séparées, un toit ouvrant panoramique à commande électrique, des jantes en alliage, sans trop mentionner qu’il s’agissait d’options. En 1990, la Citroën XM reçut le Trophée européen de la voiture de l’année. Le public fut, pour sa part, plus mitigé quand il vit sa grille tarifaire, bien plus élevée que celle de la Citroën CX qu’elle remplaçait. Les versions 2 litres essence étaient dépourvues de la direction assistée asservie à la vitesse, l’ABS était une option, la suspension hydractive était disponible avec la motorisation 2 litres injection et la finition Ambiance. La motorisation diesel, présentant la particularité d’être munie de 3 soupapes par cylindre, était disponible lors du lancement. Fin 1989, la motorisation turbo diesel 12 soupapes apparut. Fin 1989, une agence commerciale en équipements électriques haute/basse tensions et électromécaniques, reçut des Citroën XM turbo diesel Harmonie pour ses représentants seniors, les jeunes entrants conservant leurs Citroën CX Leader D. Et la fête commença, les nouvelles arrivées connurent régulièrement des problèmes d’électronique et les casses moteurs intervinrent à 65000km. Bien entendu, les particuliers connurent les mêmes déboires. En 1989, 46282 XM furent assemblées ; en 1990, 96196 ; en 1991, 49119 ; en 1992, 43487 ; en 1993, 20977. Cette autoroutière était équipée d’une boîte à vitesses manuelle 5 rapports, la boîte à vitesses automatique optionnelle ayant 4 rapports. Sa ligne 5 portes liftback était agréable. Son Cx était compris entre 0,28 et 0,3. Son style était dû à Marc Deschamps œuvrant chez Bertone. Il ne reprenait pas les codes identitaires de la marque aux chevrons. La CITROËN DS avait 6 vitres ; les CITROËN SM et CX, 8 vitres. La CITROËN XM en avait 12, voire 13 pour la version Ambiance, cette dernière étant implantée au dessus de la tablette arrière. Elle empêchait les échanges thermiques avec l’extérieur lorsque le hayon était ouvert. Selon d’autres sources, cette glace complémentaire empêchait une surpression dans l’habitacle lors de la fermeture du hayon. Son empattement était de 2,85m pour une longueur de 4,71m. Tout en conservant le même empattement, Heuliez réalisa la version break entre 1991 et 2000, leur longueur étant portée à 4,96m. En 1994, intervint le restyling qui se matérialisa avec un magnifique tableau de bord et la nouvelle suspension Hydractive II (présence d’une 2ème électrovanne), disponible en option sur la finition SX (et de même, sur la finition VSX 2 litres injection 16 soupapes). La fiabilité était réputée au rendez-vous.

En 1994, 20591 XM furent assemblées ; en 1995, 17800. Le 17 mai 1995, le président de la République François Mitterrand, après deux septennats, fit la passation de pouvoirs avec Jacques Chirac, puis quitta le Palais de l’Elysée à l’arrière d’une Citroën XM, lui qui ne se déplaçait qu’en Renault. Chapeau bien bas, Monsieur Jacques Ségala ! En 1996, 12488 XM furent assemblées ; en 1997, 9584 ; en 1998, 7534 ; en 1999, 6992 ; en 2000, 2355. Les usines de Rennes-la-Janais et de Cerizay de Heuliez fabriquèrent 333405 Citroën XM, 333775 en incluant les autoroutières réalisées en Chine par l’usine de Huizhou de Fengshen. Ce chiffre est à comparer à celui de sa cousine Peugeot 605, 254461 exemplaires, de sa mère la Citroën CX, 1169695 unités, de ses grand-mères les Citroën DS/ID, 1445960 exemplaires.

En 1998, une série à tirage extrêmement limité (50 exemplaires) devint disponible sur le marché, la Citroën XM Multimedia. Sa base était la version Exclusive V6 3.0 24V automatique. Ce « bureau mobile » était le fruit d’une collaboration entre Citroën, France Telecom, Siemens Nixdorf, Gemini, Sagem, Microsoft, Intel, Magneti Marelli… Lors de sa commercialisation, il ne resta que le GPS et un écran tactile arrière.

En mars 1999, lors du Salon de Genève, fut présentée la remplaçante de la Citroën XM, le concept car Citroën C6 Lignage. La version définitive, la Citroën C6, fut produite entre 2005 et 2012 à 23384 exemplaires. En 18 mois, la Citroën Traction Avant fut développée à l’aide de planches à dessin. Il en fut de même pour la Citroën GS. Lors de leur présentation, la surprise était totale par leur originalité et leur réponse à un besoin. Avec des ordinateurs, plus d’un lustre était maintenant nécessaire… Une rupture en matière de proposition pendant quelques années dans une même lignée, condamnait et condamne la future automobile à un rôle de figuration, les clients étant obligés de s’adresser, entre temps, à la concurrence et pouvant leur rester fidèles.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives

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