Ettore Bugatti est un esprit créateur libre, avide de nouveaux projets et défis ! Si l’année 1909 marque la naissance de la marque Bugatti – des 110 ans qui méritent d’être fêtés en grandes pompes ! -, elle signifie également un tournant dans la vie de constructeur automobile. Après une première partie consacrée sur ses alliances incroyables qui lui ont permis de construire le style Bugatti, ABSOLUTELY CARS vous propose de vous plonger dans le cœur du sujet : la marque en elle-même. Son histoire est aussi riche en rebondissements que celle de son créateur. Telle qu’un phénix, elle a re-née plusieurs fois de ses cendres pour devenir, aujourd’hui, un modèle de raffinement dans le monde de la compétition !

“Que l’automobile soit” et Ettore Bugatti fut
Le début de l’aventure Bugatti : une succession de modèles légendaires
En 1909, à l’âge de 28 ans, Ettore Bugatti créa Bugatti et s’installa à Molsheim dans une ancienne teinturerie abandonnée avec la Bugatti Type 10 dans ses petits papiers. Elle fut construite en moins de 10 exemplaires. Les voitures, basées sur le prototype originel, furent construites jusqu’en 1926. Elle est la première d’une longue série de modèles iconiques commençant par l’originelle Bugatti Type 13 !


Lion-Peugeot & Bugatti : l’histoire d’une signature
En complément de son extraordinaire aventure, Ettore Bugatti étudia une automobile économique qu’il proposa à Wanderer. Ce fut finalement Lion-Peugeot qui la fabriqua sous licence. De 1905 à 1916, deux sociétés utilisèrent le nom Peugeot, celle d’Armand Peugeot (1849-1915) – créée en 1896 et dénommée « Société Anonyme des Automobiles Peugeot » – et celle des fils d’Eugène Peugeot (1844-1907) – créée en 1892 et dénommée « les Fils de Peugeot Frères ». C’est ces dernières qui exploitèrent la marque Lion-Peugeot pour construire des automobiles. En 1910, les deux sociétés fusionnèrent pour devenir la « Société anonyme des automobiles et cycles Peugeot » tout en conservant pendant six ans la marque Lion-Peugeot, son dernier modèle proposé étant celui conçu par Ettore Bugatti !

Munies d’un moteur innovant pour l’époque – un 16 soupapes -, les modèles d’Ettore Bugatti sont des parfaits exemples de modernité ! Le moteur 16 soupapes fut dissimulé de la préhension des Allemands, selon les sources :
- soit, les employés de la société BUGATTI qui enterrèrent, en 1914, dans la cour de l’usine, les récents moteurs 16 soupapes, ces derniers étant exploités à partir de 1919
ou
- soit trois voitures équipées de moteurs 16 soupapes prirent le chemin de l’Italie et furent rapatriées en France en 1917.

Ettore Bugatti, créateur d’avions de Turin à Neudon
De 1914 à 1915, à Turin, Ettore Bugatti travailla chez Diatto à Turin et conçut un moteur d’avions, un 8 cylindres en ligne équipé d’un arbre à cames en tête et de 32 soupapes délivrant 250ch à 2160tr/mn. Ce moteur est connu sous la dénomination Diatto-Bugatti.
Puis, à Neudon, Ettore Bugatti étudia un moteur d’avions résultant de l’accouplement de deux 8 cylindres en ligne, un U16 qui devait être construit par la Duesenberg Motor Corporation d’Elizabeth (New Jersey).
Ces deux expériences révolutionnèrent la vision d’Ettore Bugatti et raffermirent sa passion pour les moyens de transport !

L’Après-Guerre ou l’expression du génie
De nouvelles associations pour Ettore Bugatti
L’usine BUGATTI de Molsheim reprit la fabrication des automobiles en 1919. Des licences de fabrication furent concédées à :
- DIATTO, construction turinois,
- Rheinische Automobilbau AG (RABAG), les carrosseries étant réalisées à Düsseldorf, les moteurs et les châssis à Mannheim,
- CROSSLEY à Manchester.





Bugatti ou la construction d’un mythe
Chez Bugatti, une nouvelle gamme fut disponible de 1922 à 1936, les moteurs étant équipés de 3 soupapes par cylindres, deux d’admission et une d’échappement.





Jean Bugatti, la course dans le sang
Jean Bugatti était un aussi grand passionné de mécanique que son père, Ettore Bugatti Il travailla avec lui et devint un grand designer et un grand concepteur. Nous lui devons notamment la Bugatti Royale châssis 41100 coupé de ville telle que nous la connaissons et la Bugatti Royale châssis 41111 roadster qui fut recarrossée en coupé de ville, en 1938, par Binder. Il conçut le moteur 8 cylindres équipé d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes ! En 1936, il succéda à son père à la tête de l’entreprise. Hélas, le 11 août 1939, il se tua en percutant un platane sur une route de campagne à proximité du village de Duppigheim lors d’un essai de la Bugatti Type 57GC Tank, victorieuse aux 24 Heures du Mans 1939, en préparation alors pour le Grand Prix automobile de La Baule.

Les Bugatti Type 57 et Type 57C (C pour compresseur) sont connues sous différentes dénominations :
- Galibier pour la berline,
- Ventoux pour le coach,
- Stelvio, Aravis et Grand Raid pour les cabriolets,
- Atalante pour le coupé.
Les Bugatti Type 57S (S pour châssis surbaissé) et Type 57SC sont connues sous différentes dénominations :
- Atalante et Atlantic pour les coupés ; pour ce dernier, carrosserie en elektron (alliage de magnésium) nécessitant 1200 rivets pour assembler les deux demi-coques,
- Aravis pour le roadster.

Les premières renaissances de Bugatti
Roland Bugatti, héritier d’un empire
Après la Seconde Guerre mondiale, les ateliers de Molsheim se consacraient à la maintenance des voitures existantes, voire à leurs améliorations, car les freins hydrauliques ne furent installés qu’en 1938. Roland Bugatti, frère cadet de Jean, tenta de relancer la marque plusieurs fois, avec la Bugatti Type 73 en 1947, avec les Bugatti Type 101 et Bugatti Type 101C disponibles en berline, coupé, cabriolet et construites néanmoins en moins de 10 exemplaires, avec la voiture de course Bugatti Type 251, équipée d’un moteur transversal central arrière et d’essieux rigides, et avec le roadster Bugatti Type 252 en 1957. En vain…
Entre 1909 et 1956, environ 8000 voitures furent construites à Molsheim. Pourtant, le succès sportif de la marque est toujours aussi florissant grâce aux pilotes privés (8000 à 10000 victoires selon les sources furent remportées).




Le rachat de Bugatti par Romano Artioli
En 1987, Romano Artioli (1932-….), un entrepreneur italien qui détenait également Lotus au travers de la société luxembourgeoise ACBN Holdings, acquit la marque Bugatti et fit bâtir une usine à Campogalliano, près de Modène en Italie. Entre 1991 et 1995, fut fabriquée la Bugatti EB110, équipée d’un V12 longitudinal central arrière, complétée, à partir de 1992, par la Bugatti EB110SS. Cette deuxième renaissance connut néanmoins un nouvel échec.


Bugatti par Volkswagen : un retour aux sources
En 1998, Volkswagen acquit la marque Bugatti et fit bâtir une usine à Molsheim. La production en petite série, 50 à 70 exemplaires par an, débuta en 2005 avec un W16 central longitudinal arrière.




Article écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives
Cet article vous a plu ? Retrouvez la première partie de cet article ici : Bugatti : le génie et la recherche de l’excellence en signature (1/2)