Se balader, flâner, découvrir…. Bref la vie parisienne et c’est ce que l’on aime, notamment quand nous tombons nez à nez avec une charmante voiture aussi rare que belle. A chaque coin de rue, se trouve peut-être cette perle rare. Ainsi avec cette rubrique “Au détour des rues parisiennes”, ABSOLUTELY CARS déniche pour vous ces véhicules qui font mine de passer inaperçus, hélas sans succès… Que l’on aime les pots de yaourts, les berlines ou les limousines, c’est un choix. Mais rester indifférent face aux véhicules de transport grand public ou militaires est plutôt spécial. Allez, hop ! ABSOLUTELY CARS vous montre les véhicules insolites que notre équipe a photographié dans les rues de Paris : un Sovamag TC 10, un LTI TXII et une Citroën SM Gendarmerie de la BRI !
Le modèle automobile du mois : le Sovamag TC 10
Parmi les véhicules militaires, nous connaissons tous la célèbre Jeep Willys, les Gaz russes ou encore la voiture amphibie de la Seconde Guerre mondiale, la Volkswagen Type 166 Schwimmwagen. Dans la même veine que ces précédentes références, nous trouvons également le tout-terrain Sovamag TC 10. Pour comprendre ce véhicule pas comme les autres, il faut, bien entendu, se plonger dans son histoire. Et cela commence tout d’abord avec un homme : André Goldman. Celui-ci passe commande auprès du constructeur SOVAM (SOciété des Véhicules André Morin) pour un 4×4 militaire. Ce véhicule sortira des usines de Bonchamp-les-Laval (Mayenne – 53), en 1988. Il s’agit de Sovamag TC-10. De ce partenariat, naît SOVAMAG (Société des Véhicules Automobiles Michel-André Goldman), associant dans son nom SOVAM et André Goldman. En 1992, sa production est transférée à Saint Germain-Laval (Loire – 42) tandis que la société Auverland en reprend la production. La marque prendra alors son nom définitif, en rappel à ce premier modèle.


Reprenant la même mécanique que les fameux P4, le Sovamag TC10 est doté d’un 4 cylindres 2.5 Peugeot Indenor de 70ch accouplé à une boite manuelle 5 rapports. Il lui permet de bouger son poids de 1,9 tonnes à vide, sachant que sa capacité de remorquage peut atteindre les 3,5 tonnes ! En 1992, il reçoit un moteur italien diesel turbo Fiat-Iveco (TC10 TD) qui lui permettra de gagner un peu de puissance. Réservé à un usage exclusivement militaire, il sera décliné en van, en transport de missiles ou encore de mitrailleuses,…



Principalement exporté en Afrique, il sera utilisé par l’Armée de l’Air française. Bien qu’il connut une carrière relativement courte, puisqu’elle ne dura que huit ans pour se stopper en 1996, il marqua profondément la production militaire d’Auverland. Placée en liquidation judiciaire, en 2001, cette dernière renaîtra de ses cendres avec la SNAA (Société nouvelle des automobiles Auverland), se tournant principalement vers le marché des armées et des services publics. Elle sera retenue par la Ministère français de la Défense pour son programme PVP (Small Protected Vehicule) avec un véhicule A4-AVL. De ce dernier, découlèrent le Sovamag CT-TC10 (véhicule tactique) et le Sovamag CT-TC24 (camion), deux lointains parents de notre Sovamag TC 10 ! En 2005, la SNAA fusionne avec Panhard & Levassor pour donner “Panhard General Defense” avant d’être absorbée, en 2018, par Arquus (ex-Renault Truck Defense) appartenant au Groupe Volvo.


Le coup de cœur du mois : le LTI TXII

Qui ne connaît pas les célèbres “Black Cab” londoniens ? Alors en rencontrer un à Paris est d’autant plus une rencontre insolite ! Bien qu’il ne soit pas noir, le modèle de ce jour n’est d’autre qu’un LTI TXII, deuxième modèle suite à la modernisation et à la refonte du taxi londonien qui a commencé avec le LTI TX1, en 1997. En effet, à la fin des années 1990, la London Taxi International décida de produire le LTI TX1 pour remplacer les célèbres Austin FX4. Le but était d’ores et déjà de rajeunir nos chers taxis anglais qui n’avaient pas vraiment changés depuis 1958 ! Produit jusqu’en 2002, elle sera remplacée par le LTI TX2, conçu par Kenneth Grange. Cette nouvelle version reprend le principe du “London Black Cab”. Son gabarit est assez imposant avec ses 4,58m de long, son 1,8m de large et son 1,83m de haut. Son châssis, en tôle d’acier emboutie, accueille une carrosserie en acier qui se veut être un hommage à l’Austin FX4. Dans l’habitacle, on voit apparaître le taximètre électronique (technologie Cabvision) tandis que l’accès aux places arrières se fait par des portières s’ouvrant à 90°. Le LTI TXII permet à 5 personnes de s’installer confortablement grâce à sa banquette 3 places et ses deux strapontins.




Comparé au LTI TX1, les modifications du LTI TX2 sont d’ordre esthétique que conceptuel. Toutefois, il se différencie de sa devancière par un changement de motorisation, passant de Nissan à Ford Duratorq à refroidissement intermédiaire , qui, selon le fabricant, augmente le couple de 21%. Ainsi le bloc-moteur 4 cylindres diesel 2.7 (2664cm3) offrant 81ch est remplacé un 6 cylindres diesel 2.4 (2402cm3) de 90ch. A noter que ce moteur est celui de la Ford Mondeo, du Ford Transit ou encore celui du Land Rover Defender. Il était disponible avec une boîte manuelle 5 rapports ou une boîte automatique 4 rapports. Equipée ainsi, le LTI TXII pouvait atteindre les 130 km/h en vitesse de point et réaliser le 0 à 100 km/h en 22,5 secondes. Le tout pèse 1.8 tonnes à vide et 2.4 tonnes en charge ! Fabriqué jusqu’en 2006, il sera supplanté par le LTI TX4.



La pépite du mois : la Citroën SM Gendarmerie de la BRI

Anniversaire oblige, nous devions vous parler de la Citroën SM Gendarmerie de la BRI que nous avons rencontré dans les rues de Paris ! En effet, la plus atypique des Citroën fête, cette année, ces 50 ans ! Dotée d’un moteur Maserati, la belle a marqué une génération entière d’amateurs et passionnés automobiles, si bien qu’en 2019, nous avions réalisé un article détaillé sur la Citroën SM retraçant toute son histoire et ses caractéristiques ! Il faut dire que le coeur de cette voiture est à faire pâlir ! Et nous ne sommes pas les seuls à être sensible à ses performances : la BRI (Brigade Rapide d’intervention) va se doter, entre 1972 et 1973, de cinq unités spécialement préparées pour intervenir sur nos autoroutes et veiller à la sécurité des usagers ! Dotées d’un moteur V6 à injection électronique Bosch D-Jetronic de 178ch préparé, elles se distinguent par l’inscription “Gendarmerie” sur les portières et par la couleur “bleu de Brégançon” de leur carrosserie. Les lieux d’affectation sont les autoroutes A1, A6 et A10. A noter que ce n’est pas la première Citroën a porté le logo de la Gendarmerie, puisque les Citroën DS et ID à compresseur Constantin avaient déjà joué ce rôle. La Citroën SM vient donc s’ajouter à cette collection !


Les modifications de ces véhicules ne sont connus que du Ministère de l’Intérieur et des policiers qui les ont conduites. Elles ont été complétées par les équipements d’interventions. Extérieurement, l’imposant gyrophare est remplacé par un feu bleu plus petit qui n’entrave pas l’aérodynamisme de la voiture. Au niveau de l’intérieur, un émetteur-récepteur est installé, côté passager, sous la boite à gants. Malheureusement, la production de la Citroën SM cesse en 1975, en même temps que le premier choc pétrolier et le rachat de Citroën par Peugeot… Mais la Gendarmerie reste fidèle à Citroën et choisira, par la suite, les Citroën CX GTI2400. Les Citroën SM de la BRI seront réformées entre janvier 1978 et novembre 1979 et ont disparu de nos autoroutes. Toutes revendues par la suite à des particuliers, l’une d’entre elles a été par la suite rachetée par le Centre d’Archives de la Gendarmerie Nationale. Marquant la fin d’un mythe, plusieurs Citroën SM classiques seront par la suite transformées en réplique.


Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS
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Cette voiture “Citroën SM” n’est pas une authentique modèle Gendarmerie, mais une réplique. En effet, les services de Gendarmerie n’ont gardé aucun modèle de l’époque. Celle-ci a été préparée au Fort d’Arcueil par l’adjudant Chef Puysagure. La couleur n’est pas un bleu de Brégançon, mais un “Vert des Tropic” apposé aussi au Fort d’Arcueil où était stockée et entretenue la collection du Musée de la Gendarmerie. J’ai les photos de ces opérations, car j’ai fourni à l’époque les références de peinture étant attaché aux Relations Publiques Citroën.