Se balader, flâner, découvrir…. Bref la vie parisienne et c’est ce que l’on aime, notamment quand nous tombons nez à nez avec une charmante voiture aussi rare que belle. A chaque coin de rue, se trouve peut-être cette perle rare. Ainsi avec cette rubrique « Au détour des rues parisiennes », ABSOLUTELY CARS déniche pour vous ces véhicules qui font mine de passer inaperçus, hélas sans succès… Que l’on aime les pots de yaourts, les berlines, les coupés ou les SUV, c’est un choix. Mais rester indifférent face à ces icônes européennes ou américaines est difficile. Allez, hop ! ABSOLUTELY CARS vous montre ses pépites du mois : la Ferrari F355 et la Lincoln Continentale Convertible !
La voiture du mois : la Ferrari F355




1989. L’année du changement chez Ferrari. Son fondateur, Enzo Ferrari, a disparu, l’année précédente, à l’âge de 90 ans, laissant un immense vide derrière lui. Luca di Montezemolo reprend les rênes du Cheval Cabré, après une difficile transition et lance un nouveau véhicule au sein de la gamme : la Ferrari F355. Avec la F355, Luca di Montezmolo souhaite concilier sportivité et confort en créant la parfaite voiture de sport utilisable au quotidien. C’est ainsi que la Ferrari 355 complète la gamme de l’époque, constituée entre autre de la Ferrari 512TR et de la Ferrari 456GT. Toutefois, ce nouveau projet doit se différencier des autres modèles, donnant le ton à ce nouveau chapitre !
La Ferrari F355 est lancée en 1994, avec une déclinaison GTB (« Gran Turismo Berlinetta ») et GTS (ou « Targa ») pour un prix de 735 000 frs. L’usine de Maranello s’inspire librement du style de la Ferrari 348 tout en y ajoutant une nouvelle calandre, un nouveau capot moteur, un becquet pour scotcher la voiture au sol renforçant ainsi son aérodynamisme, des roues en magnésium de 18 pouces et des feux arrières ronds ! Son gabarit de 4,20m de long, 1,90 de large et 1,20 de haut en fait une sportive compact et purement aérodynamique ! Ce style inimitable, nous le devons au carrossier italien, Pininfarina !
L’habitacle de la Ferrari F355 est de toute beauté, que ce soit la présentation et la finition. Respectant les codes esthétiques et techniques Ferrari, elle n’accueille que deux personnes dans un raffinement sobre et élégant. Clairement en adéquation avec son époque, mais avec une fenêtre ouverte sur le futur, nous pouvons constater, à bord de cette Ferrari 355, l’apparition du carbone, présent uniquement en option “course”, pour les baquets. Destinée à faire de la route, Ferrari propose même un ensemble de trois bagages, en option également. Parmi les équipements de série, nous retrouvons, notamment, le volant 4 branches, le lecteur CD, la climatisation et une sellerie en cuir véritable « Conolly ». L’aspect sécurité est désormais primordial et l’airbag est bien inclus (obligatoire en France depuis 1998), même côté passager, ce qui explique l’absence de boîte à gants.

Côté mécanique, cette Ferrari F355 est équipée du bloc-moteur de la Ferrari 348, retravaillé par Maranello. Ainsi, sous le capot, nous y retrouvons un V8 à 90° en position longitudinale centrale arrière de 3496cm3, développant 380ch ! Il s’agit du tout premier moteur Ferrari à disposer de 5 soupapes par cylindre, ce qui a notamment donné son nom au modèle : 35 pour 3,5L et 5 pour le nombre de soupapes ! Accouplé à une boîte manuelle en T 6 rapports, il propulse les 1 350 kg de la Ferrari F355 de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes ! Quant à sa vitesse de pointe, elle est de 295 km/h ! Ce sera également la première Ferrari de série à être équipée, dès 1997, d’une boîte séquentielle robotisée F1 à commande au volant (en option), optimisée via une gestion électronique revue avec 4 modes disponibles.


En 1995, une version cabriolet, baptisée Ferrari F355 Spider, sera présentée. Elle connaîtra un très beau succès, notamment, Outre-Atlantique, avec sa capote électrique. Elle connaîtra même une édition limitée, pour fêter la fin de la Ferrari F355, connue sous le nom de Ferrari F355 “Serie Fiorano”. Une autre version, surnommée, cette fois-ci, Ferrari F355 “Challenge”, sera également spécialement créée pour le championnat monomarque F355 Challenge, à seulement 109 exemplaires. Au total, la Ferrari F355 a été produite à 11 273 unités. Elle sera remplacée, en 1999, par la Ferrari 360 Modena, qui reprendra alors le flambeau.
La pépite du mois : une Lincoln Continental Convertible de 1947



Considérée comme l’ultime V12 fabriqué par l’industrie automobile américaine, la Lincoln Continental Convertible est le fruit de l’incroyable coup de crayon d’Eugène Turenne Gregorie, alors responsable du design chez Lincoln. Il faut savoir qu’à cette époque, Lincoln appartenait au Groupe Ford.
Ainsi, en 1938, Edsel Ford, fils unique d’Henry Ford, souhaite avoir son propre véhicule personnel, entièrement fait sur-mesure pour partir en vacances ! Et ce dans un délai très court : Edsel Ford veut sa voiture pour mars 1939 ! Eugène Gregorie relève le défi et esquisse en une heure le modèle souhaité, à partir des plans d’un autre modèle de la gamme, la Lincoln Zephyr. En 1939, comme promis, sortit un très élégant cabriolet au châssis rabaissé doté d’une ligne épurée, d’un interminable capot, de longues ailes toute en rondeurs et d’un petit coffre. En somme, tout y était et le résultat final est digne des plus belles réalisations de l’Entre-Deux Guerres ! Si belle qu’elle attira le regard des amis d’Edsel Ford qui, à leur demande, en lança la production ! Enfin, ça c’est la légende !
Qu’elle fusse l’héritière de ce légendaire prototype ou un modèle imaginé pour une production “grand public”, la Lincoln Continental Convertible connut un vif succès dès ses premiers modèles. Entièrement fait main, de 1939 à 1940, avec seulement 24 véhicules produits, la première année, et 400, la deuxième, elle sera, par la suite, fabriquée à l’aide d’outillage de presse, à partir de 1941. Au final, ce seront près de 1939 exemplaires qui seront produits avant qu’elle ne connaisse sa première modification esthétique. En effet, la tendance et les goûts changeant, la Lincoln Continental Convertible s’arme de formes plus carrés, rendant sa ligne massive. Hélas, sa production est stoppée brutalement, en 1942, avec l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’en 1945 que les usines reprendront tandis que la Lincoln Continental Convertible connaît un nouveau lifting, symbolisé par une nouvelle face avant et calandre, à l’instar du modèle du jour.
L’habitacle de la Lincoln Continental Convertible s’inspire de celui de la Lincoln Zephyr, large et spacieux, pouvant accueillir jusqu’à 5 personnes. En 1947, il se voit ornée de ronde de noyer. A l’arrière, le coffre reste petit, notamment à cause de la roue de secours installée sur ce dernier. Particularité : elle est protégée par un sur-plus de carrosserie reprenant la couleur de cette dernière. C’est ce même cache qui a donné son nom à cette voiture, étant appelé en anglais “Continental tire” !




Côté mécanique, la Lincoln Continental Convertible est dotée, pour cette 1ère génération, du légendaire V12 de 4,4L de la Lincoln Zephyr. En position longitudinale avant, il passera, en 1940, à 4,8L. Il développe 112ch, puis, à partir de 1946, 132ch. Côté technique, les suspensions sont garnies par des ressorts à lames transversales à l’arrière et à l’avant tandis que les freins sont à tambours hydrauliques.
En ce qui concerne le modèle du jour, il faut savoir que le prix d’achat était, à l’époque, de 4750$. Environ 740 unités se sont écoulées en 1947, ce qui correspond à près de 50% des ventes, entre 1946 et 1948. Hélas, le destin de la Lincoln Continental Convertible 1ère génération est chamboulé par la disparition soudaine d’Edsel Ford, en 1943, puis par le départ d’Eugène Turenne Gregorie, en 1946. Alors, ce n’est donc plus qu’une question d’années avant qu’elle soit remplacée. Cela a lieu en 1948, ultime année de la Lincoln Continental Convertible dans la gamme Lincoln. Avec elle, disparaît le dernier modèle V12 à être produit et commercialisé par un constructeur américain.

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS
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