Quelquefois nous nous mettons à rêver, tel un songe réveillé. Nous nous imaginons partir vers d’autres contrées, là où la voiture ancienne est reine ! Immédiatement, une certaine balade faite à une époque où COVID-19 et canicule n’étaient point au rendez-vous, nous revient à l’esprit ! Sur ce brin de nostalgie, nous ressortons les photos, revivant notre roadtrip au pays des voitures de collection : l’Ecosse. Au cœur d’une nature sauvage propice aux promenades, ce vaste pays a bien des secrets à révéler, dévoilant ses charmes au détour de ses petites routes de campagne. Bien sûr, il y a le fameux lac du Loch Ness, mais finalement si l’on veut goûter à la “vraie” Écosse, loin des sentiers touristiques, il faut prendre la direction de la région Est des Grampians Montains. Suivez bien ses chemins, car ils vous mèneront au cœur des plus beaux musées automobiles d’Ecosse !




La région d’Edimbourg et le “Myreton Motor Museum”
L’Ecosse est la destination idéale pour tout passionné d’automobile et de voyage ! Elle comporte un nombre incroyable de musées automobiles privés qui regroupent des collections exceptionnelles ! C’est donc avec une carte en main et une “to-do-list” bien chargée que nous avons débarqué à Édimbourg, Capitale de l’Ecosse, pour commencer notre périple. En prenant l’autoroute qui accessoirement est gratuite, l’Ecosse nous offre un bel aperçu de la beauté de ce pays : champs à perte de vue, serres, lac… L’Écosse est un pays opulent ! Si Édimbourg est une ville à voir, sa campagne et sa côte sont des endroits à explorer ! Si vous avez le temps, arrêtez-vous dans les différents villages de pêcheurs qui longent la côte jusqu’à Dunbar et profitez de la mer ainsi que des paysages côtiers. Vous pourrez toujours rejoindre Édimbourg par l’intérieur des terres et faire une halte dans deux lieux clés de cette région dont l’un des plus beaux musées automobiles d’Ecosse.
Le musée Myreton Motor (Myreton Motor Museum) se situe à 4 km à l’est d’Aberlady. Fondé en 1966 par Willie Dale, ce musée privé est celui d’un passionné et regroupe une surprenante collection de voitures, de motos, de véhicules utilitaires et de documents automobiles (publicités d’époque, affiches, jouets…). Si le lieu risque de quelque peu vous étonner, ne vous fiez pas aux apparences : derrière la façade épuré d’un austère hangar, vous y trouverez des véhicules exceptionnels !












Parmi les plus beaux modèles exposées, la Jaguar XK8 du Myreton Motor Museum a très vite attiré notre regard par la beauté de l’intérieur. Le choix des matières nobles comme la ronce de noyer et le cuir nous rappellent ce que fut et ce que doit proposer une anglaise : nous avons l’impression d’être dans un écrin.



A quelques pas, il y a une Galloway de 1927. La société Galloway Motors Limited est une marque écossaise, fondée en 1920, par Arrol Johnston, à Tongland. Cette entreprise produisit, au départ, des moteurs d’avions pour les forces militaires. Arrol Johnston reconvertit ses usines dans la production d’automobiles. Il demande à Dorothée Pullinger de manager le personnel qui est essentiellement féminin issu de la population locale. Dorothée Pullinger dirigera cette usine proposant un plan de formation aux filles d’une durée de trois ans au lieu de cinq habituelles, partant du principe que les filles apprennent plus vite que les garçons. L’objectif de l’entreprise fut de produire une voiture ergonomique. Le choix de Dorothée Pulliger n’est pas innocent, choisie pour :
- son savoir d’ingénieur : pendant la guerre, elle étudia les avions allemands afin d’en comprendre les avancées techniques et permettre leurs réutilisations et intégrations dans le matériel militaire britannique.
- sa capacité à gérer un grand nombre de travailleurs : le gouvernement lui demanda de diriger les milliers de femmes venant de France, Belgique ou de Grande Bretagne produisant des munitions dans le cadre de l’effort de guerre.
- sa connaissance du monde féminin et de ses besoins : cette Galloway, totalement originale fut conçue pour les femmes : “a car made by ladies for others of their sex” (“une voiture faite par des femmes pour d’autres femmes“). Les femmes ne pouvaient conduire des voitures conçues pour les hommes, manquant de visibilité sur la route. Quant à l’accessibilité au frein à main, il s’avérait difficile. Ces inconvénients disparurent grâce à un rehaussement des sièges, la présence d’un rétroviseur et un frein à main situé entre les sièges et non contre le tableau de bord, comme nos voitures actuelles.
Les Morris, Austin, Clyno, Ford T demeuraient plus accessibles financièrement, peu de modèles sont donc sortis de Galloway Motors : environ 4000 entre 1920 et 1928. Cette Galloway 12/30 était remarquable avec son 4 cylindres muni de soupapes en tête, une boîte à vitesses 4 rapports, de freins à tambours sur les 4 roues.



Après le Myreton Motor Museum, le deuxième arrêt que nous vous conseillons est Rosslyn Chapel. Pas de voitures, cette fois-ci. Ce bâtiment datant du XVème siècle possède d’admirables mais complexes sculptures, mais c’est aussi grâce à la “petite histoire” qu’elle est la mieux connue. En effet, pour les lecteurs du roman “Da Vinci Code“, c’est ici que finit l’histoire de l’écrivain Dan Brown, mélangeant à la fiction avec l’histoire de la famille Saint-Clair, fondatrice de cette église. La légende raconte que certains membres de la famille seraient liés à l’Ordre des Templiers. Sautant le pas de l’imagination, Dan Brown, donnant vie et force à la rumeur, rêve que Rosslyn détient le secret du Saint-Graal.
Elgin et son musée automobile : le Moray Motor Museum

A Édimbourg, nous traverserons le Forth Bridge pour rejoindre la côte au nord de l’estuaire “the Firth of Forth”. Un arrêt à Dalmeny nous permet d’admirer trois prouesses techniques : le Forth Rail Bridge, pont cantilever datant du XIXème siècle, le Forth Road Bridge, pont suspendu construit entre 1958 et 1964 et le Queensferry Crossing, inauguré en 2017, plus long pont européen et plus haut de Grande Bretagne (trois pylônes à 210 m de hauteur). Nous nous dirigeons ensuite vers Elgin, une ville médiévale qui vaut le détour. La visite des ruines de la cathédrale incendiées en 1390 qui se situe au bout de la rue principale, représente une page de l’histoire des tensions de pouvoir et religieuses entre la famille des Stuart et l’évêque de Morray qui ont marqué l’Écosse. En 1590, avec la réforme protestante, ce lieu de culte partiellement restaurée est abandonné et sert de carrière de pierre. Mais l’histoire ne se cache pas que dans les pierres romanes et gothiques de la cathédrale. En effet, Elgin cache au coin de ses rues l’un des plus beaux musées automobiles d’Ecosse, le “Moray Motor Museum”, à Bridge Street.
À l’image des nombreux musées anglais privés, le Moray Motor Museum n’est guère grand, mais est-ce la surface qui compte ? En effet, il est grand par les pièces de collection qu’il présente et le nom d’un des donateurs, Paty Smith !


Nous y voyons des pièces exceptionnelles :
- La Daimler Tourer de 1910 équipée d’un 4 cylindres sans soupapes avec sa calandre cannelée

- La Frazer Nash Mille Miglia FNS1 de 1952 : un des 9 modèles construit


- La Lagonda V12 du Mans de 1954 : un des 4 modèles construits


Le Grampians Transports Museum
Mais bientôt, il nous faut quitter la côte après un bon repos à Nairn, station balnéaire pour rentrer dans la région montagnarde des Grampians. L’eau pure, la tourbe et le malt savamment mélangés nous donnent l’occasion de savourer les fameux whisky écossais qui sont, entre parenthèses, extraordinaires lorsque nous les buvons in situ ! Est-ce la beauté des paysages qui esthétise nos papilles ? Sans aucun doute ! Et comme il faut boire ou conduire, nous avons choisi de visiter les nombreux châteaux de toutes les époques de la région ! Le circuit nous amène au Craigievar Castle et son parc composé d’arbres exceptionnels avant de reprendre notre destination vers Alford pour visiter le troisième des musées automobiles d’Ecosse que nous avions listé. Retraçant l’histoire des transports écossais, c’est le “Grampians Transports Museum” !


Nous pouvons y admirer des mastodontes ferroviaires, quelques pièces agricoles exceptionnelles du XIXe siècle ainsi qu’un grand nombre de moto… Parmi cette richesse, il y a quelques perles :
- Le Craigievar Express : Ce véhicule traduit l’émerveillement et la passion d’un homme pour la naissance de la technologie mobile au XIXème. Andrew Larson, facteur de Craigievar, conçoit et construit ce mastodonte pour livrer son courrier. Allant à une vitesse de 16 km/h, le musée nous explique l’exceptionnalité de cette machine à vapeur : “Le résultat était un tricycle à charpente en bois qui incarnait bon nombre des caractéristiques de conception qui étaient en vigueur à l’époque : la direction du timon, les freins du volant et du chariot et la chaudière à tube de feu vertical. L’utilisation très précoce d’un différentiel efficace était inhabituelle.”

- La Triumph Roadster de 1947


- Le Bedford Dormobile Romany de 1963

C’est avec ce dernier musée que nous clôturons notre roadtrip automobile en Ecosse et notre petit tour des musées automobiles d’Ecosse. Ce pays vous réservera bien d’autres surprises et de nombreux autres expositions automobiles, car il ne faut pas oublier : nous sommes dans le pays amateur de voiture ! Nous pourrions presque penser que le musée est à l’extérieur, sur les routes tant nous avons vu de belles voitures et sans avoir le temps de les admirer, filant vers une destination qui nous est inconnue. De ces éclipses, ne sont restés que le rêve et des étoiles dans nos yeux ! Peut-être qu’un jour vous visiterez l’Écosse et que vous découvrirez d’autres musées, après avoir visité ceux-ci et peut-être que, comme à Rosslyn Chapel, vous y découvrirez alors votre Saint-Graal !
Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS
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