FOCUS SUR LES RENAULT TWINGO

La Renault Twingo fut dévoilée en octobre 1992, lors de la 75ème édition du Salon de l’automobile de Paris. En mars 1993, elle fut officiellement commercialisée. Il y a 30 ans. Un de nos abonnés nous a demandé d’écrire un article sur cette petite merveille. ABSOLYTELY CARS vous invite à redécouvrir la saga de ses trois générations.

La Renault Twingo, un TGV avec des yeux de grenouille

Présentée lors du Mondial de l’automobile 1992, la Renault Twingo en fut l’attraction. 2240 précommandes furent enregistrées dès le premier jour. Cette minicitadine 3 portes étaient destinée à une clientèle jeune. Mais ce furent les ménages de plus de 40 ans qui l’achetèrent, soit en tant que seconde voiture, soit en tant qu’automobile principale. En effet, si sa longueur de 3,43m était contenue, son empattement, sa largeur et sa hauteur étaient généreux, respectivement, 2,35m, 1,63m et 1,42m. Cette boîte à malices proposait une solution intéressante : une banquette arrière coulissante ! Le volume de son coffre variait : 170 litres avec 4 places confortable ou 270 litres, 1095 litres avec les dossiers des sièges arrière rabattus. Ainsi, elle offrait une réponse à de nombreux besoins. Mieux encore : il était possible d’obtenir deux couchettes confortables en inclinant les dossiers avant et arrière des sièges en arrière. Le prototype W60 de 1986 équipé d’un essuie-glace avant monobranche, fut fortement amélioré par le directeur du design Patrick Le Quément (1945-….), embauché par Renault en 1987. Les progrès portèrent sur les dimensions pour une meilleure habitabilité, sur la face avant avec les fameux yeux de grenouille, sur son Cx ramené à 0,35. Son style monocorps démoda toutes les autres minicitadines. Le niveau d’équipements était relativement conséquent : vitres teintées, montre, essuie-glace arrière, barre stabilisatrice avant, injection et pot catalytique, boîte à vitesses 5 rapports, toit souple en option. Originellement, quatre couleurs extérieures étaient disponibles : Bleu Outremer, Jaune Indien, Rouge Corail et Vert Coriandre. Jusqu’en 1994, les commandes intérieures et les clés de contact arborèrent un vert qui attirait le regard.

Durant sa longue carrière, des améliorations furent apportées :

  • juillet 1993 : le nombre de vitesses de l’essuie-glace passa de 2 à 3, le réglage du rétroviseur gauche se fit depuis l’intérieur, les ceintures de sécurité furent équipées de prétensionneurs.
  • octobre 1994 : la version dénommée Easy équipée d’une boîte à vitesses semi-automatique 5 rapports fut annoncée (disponible à partir de l’été 1995), la climatisation devint disponible en option tout comme le pack électrique (verrouillage centralisé à distance, vitres et rétroviseurs) et l’ABS.
  • mars 1995 : l’airbag conducteur devint disponible.
  • juillet 1996 : le 4 cylindres D7F de 1149cm3 muni d’un arbre à cames en tête fut introduit tout comme la version Matic équipée d’une boîte à vitesses automatique 3 rapports. La direction assistée électriquement devint disponible.
  • octobre 1996 : le 4 cylindres Cléon-Fonte de 1239cm3 originel muni de soupapes en tête fut retiré du marché.
  • septembre 1997 : la bicarburation GPL devint disponible (et resta au catalogue jusqu’en 2007).
  • juillet 1998 : les pare-chocs adoptèrent la couleur de la carrosserie et les nouveaux phares monoblocs intégrèrent les clignotants (auparavant oranges), les antibrouillards devinrent disponibles et les airbags conducteur et passager furent montés en série.
  • octobre 1998 : la version Initiale Paris fut présentée, mais devint disponible à la vente qu’à partir d’avril 1999 ; sa couleur extérieure était verte amande ou noire et la sellerie, cuir beige.
  • janvier 2001 : le 4 cylindres D4F de 1149cm3 muni d’un arbre à cames en tête et de 16 soupapes fut introduit.
  • avril 2001 : la version Quickshift équipée d’une boîte à vitesses robotisée 5 rapports devint disponible avec les deux moteurs proposés et les versions Easy et Matic furent retirées.
  • septembre 2004 : les baguettes de protection latérales furent adoptées.
  • milieu de l’année 2005 : la version Quickshift fut retirée.

La première génération fut fabriquée à 2,6 millions d’exemplaires, entre 1993 et 2007 à Flins en France, entre 1994 et 2003 à Valladolid en Espagne, entre 1995 et 2012 à Envigado en Colombie, entre 1999 et 2002 à Montevideo en Uruguay, mais également à Taichung dans l’Île de Taïwan. La Renault Twingo I est collectionnable car cette voiture populaire sans prétention est fort agréable à conduire et peu onéreuse en entretien.

La Renault Twingo II, taillée pour être une bombinette

La Renault Twingo II fut présentée en mars 2007 lors du Salon de l’automobile de Genève et devint disponible à la vente en juin 2007 en France et en Slovénie, dans le reste de l’Europe en septembre 2007. Elle n’arbora pas le style monocorps. Son essieu arrière rigide muni de ressorts hélicoïdaux était équipé d’amortisseurs extérieurs. Son empattement était de 2,37m pour une longueur comprise entre 3,6m et 3,61m (entre 3,69m et 3,7m à partir de janvier 2012). Trois motorisations étaient disponibles, le D7F (accouplé à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports), le D4F (accouplé à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports ou à une boîte à vitesses robotisée 5 rapports dénommée Quickshift) et le K9K, un turbo diesel de 1461cm3 muni d’un arbre à cames en tête délivrant 64ch à 3750tr/mn, accouplé uniquement à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports. En janvier 2009, fut ajouté le K9K délivrant 86ch à 4000tr/mn, puis en avril de la même année, le D4Ft, une variante munie d’un turbocompresseur délivrant 101ch à 5500tr/mn. La version GT bénéficia de cette dernière motorisation dès 2007. Elle fut également équipée du K9K de 86 chevaux dès janvier 2008. En décembre 2011, la gamme GT fut retirée. Entre novembre 2010 et mai 2013, il exista la version Gordini. Son D4Ft délivrait 102ch à 5500tr/mn. Egalement (et malheureusement), entre janvier 2012 et mai 2013, la version Gordini fut disponible avec le K9K de 86 chevaux.

En juin 2008, apparut une version fort intéressante, la Renault Twingo II RS munie de 4 freins à disques. Son 4 cylindres atmosphérique de 1598cm3 dénommé K4M, était équipé d’un double arbre à cames en tête, de 16 soupapes, d’un déphaseur d’arbre à cames pour l’admission. Toujours accouplé à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports, il développait 131ch à 6750tr/mn (133ch à 6750tr/mn à partir de mars 2010). Entre septembre 2009 et avril 2010, la variante Renault Twingo II RS Cup fut disponible ; entre mars 2010 et mai 2013, la variante Renault Twingo II Gordini RS ; entre juin et décembre 2011, la variante Renault Twingo II RS Silverstone GP ; entre septembre 2012 et décembre 2012, la variante Renault Twingo II RS Red Bull Racing. La vitesse maximale était de 201km/h, le 0 à 100m/h étant franchi en 8,7 secondes. Des versions plus affutées existèrent pour les rallyes, la Renault Twingo II RS R2 (160ch et 160Nm) entre 2010 et 2011, la Renault Twingo II RS R2 Evo (190ch et 180Nm) en 2012. En 2014, la Renault Twingo II fut retirée du marché après avoir été fabriquée à quelque 900 000 exemplaires dans l’usine de Novo Mesto en Slovénie. Les âges des acquéreurs furent plus hétérogènes.

Des Renault Twingo II GT/TCe/Gordini et de la Renault Twingo II RS, fut extrapolé le roadster Renault Wind. L’empattement et les solutions techniques mises en œuvre furent conservés. Disponible entre mai 2010 et décembre 2012, il offrait 2 places et sa longueur était de 3,83m. Son originalité résidait dans son toit rigide rotatif à l’instar de la FERRARI 575 Superamerica. Les trains roulants provenaient de la Renault Twingo II RS et les 4 freins à disques étaient présents. 14370 exemplaires furent assemblés dans l’usine de Novo Mesto en Slovénie.

La Renault Twingo III, la génération en trop

La Renault Twingo III fut disponible à la vente à partir de septembre 2014. Par mesure d’économie, elle partage sa plateforme avec les Smart Fortwo III et Forfour II. Issue d’une collaboration entre Daimler-Benz et Renault, fabriquée dans l’usine de Novo Mesto en Slovénie, elle offre 5 portes. Louée à l’aéroport d’Ajaccio, une affiche collée sur le hayon signalait que le capot ne devait pas être ouvert car ce n’était pas un coffre et que le hayon était inutilisable. A son volant sur les routes corses, la Renault Twingo III se comporte comme un tricycle, la suspension avant étant extrêmement souple, la suspension arrière étant extraordinairement rigide et supportant le moteur. Bref, rien à voir avec la Renault 4CV des années cinquante, bien plus jolie à regarder avec des suspensions à 4 roues indépendantes en adéquation avec ses performances. Reste son diamètre de braquage entre trottoirs de 8,75m (contre 9,6m pour la Peugeot 108). L’empattement de la Renault Twingo III est de 2,49m pour une longueur de 3,6m (3,62m à partir de mai 2019). Les freins à disques sont implantés à l’avant. La boîte à vitesses manuelle offre 5 rapports ; la boîte robotisée à double embrayage dénommée EDC, 6 rapports.

Tableau Twingo n°4

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives

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