Koenigsegg, de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace !

Comme disait Georges Jacques Danton (1759-1974) : “Pour les vaincre, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! ” De l’audace, il en a fallu et il en faut toujours ! Ce principe, Christian Erland Harald von Koenigsegg l’a toujours mis en application ! Né le 2 juillet 1972, il créa Koenigsegg Automotive AB, en 1994, à Ängelholm, en Suède. Il lança son projet de voitures de sport hautes performances avec le designer David Crafoord. Au bout de 8 ans, en 2002, il y a 20 ans, débuta la production réelle des Koenigsegg CC8S. Les investisseurs ne s’étaient pas désespérés, mais le jeu en vallait bien la chandelle ! Sans recourir à la compétition, son fondateur venait d’imposer Koenigsegg en tant que fabricant de supercars. A l’occasion des 50 ans de Christian von Koenigsegg, ABSOLUTELY CARS vous invite à redécouvrir cette saga.

Les premières Koenigsegg

Entre 1996 et 2002, trois prototypes Koenigsegg furent réalisés. Trois motorisations furent envisagées :

  • un V8 de 4,2 litres de marque Audi
  • un 12 cylindres à plat de 3,8 litres de marque Motori Modern conçu par Carlo Chiti (1924-1994), ingénieur motoriste chez Alfa Romeo, puis chez Ferrari et ensuite chez Autodelta ; mais le décès de ce dernier entraînant à terme la faillite de Motori Modern
  • un V8 modulaire de 4,6 litres de marque Ford

En 2002, débuta la production de la Koenigsegg CC8S en très petite série. Le V8 d’origine Ford fut fortement modifié : 4703cm3, deux double-arbres à cames en tête, 4 soupapes par cylindre, suralimentation à l’aide d’un compresseur, 655ch à 6800tr/mn et 750Nm à 5000tr/mn. Son implantation était centrale longitudinale arrière. Cette propulsion était équipée d’une boîte à vitesse manuelle 6 rapports et d’un différentiel autobloquant. Ce targa, muni de portes « coléoptère », était équipé d’une carrosserie et d’un châssis en matériaux composites, à base de fibre de carbone et de kevlar, sur une structure nid d’abeille en aluminium munie de 4 roues indépendantes. Cette stricte 2 places permettait une vitesse maximale de 390km/h et un 0 à 100km/h franchi en 3,5 secondes. Ses freins à disques ventilés avant étaient équipés d’étriers 6 pistons tandis que les freins à disques ventilés arrière étaient munis d’étriers 4 pistons. Son empattement était de 2,66m pour une longueur de 4,19m, puis de 4,29m à partir de 2006. La série CC fut fabriquée jusqu’en 2010 à 44 unités dont l’unique exemplaire, dénommé Koenigsegg CCGT de 2007, était dépourvu de la suralimentation, la cylindrée étant alors portée à 5 litres.

La Koenigsegg Agera, la voiture de sport hautes performances mature

Courant juin 2009, Koenigsegg signa un engagement officiel pour reprendre le constructeur suédois Saab, mais se rétracta le 24 novembre 2009. Le 23 février 2010, Spyker Cars annonça la finalisation de la reprise de Saab, ce qui engendra la disparition des deux entités sur le marché européen suite à des difficultés insurmontables de trésorerie. Dans l’histoire de l’automobile, aucun constructeur spécialiste ne parvint à survivre suite à la reprise d’un constructeur plus conséquent en matière de volume de production. Somme toute, cette déconvenue fut une chance pour Koenigsegg.

En 2010, fut lancée la Koenigsegg Agera. Dans le cadre de l’amélioration continue, elle reprenait les solutions techniques de ses devancières. Le compresseur (ou les deux compresseurs) fut remplacé par deux turbocompresseurs. La boîte manuelle 6 rapports fut substituée par une boîte semi-automatique 7 rapports munie d’un changement manuel de rapports. Le 0 à 100km/h était franchi en 3,1 secondes et le 0 à 200km/h en 8,9 secondes. Son empattement était de 2,66m pour une longueur de 4,29m. Les freins à disques carbone-céramique furent montés en série à partir de 2011 sur les versions les plus sportives, originellement avec la Koenigsegg Agera R. Cette dernière, entre 2012 et 2014, offrait plus de puissance grâce à l’adoption du carburant E85 (mélange de 85% éthanol et de 15% essence). Il en fut de même avec la Koenigsegg Agera RS (qui fut la première à offrir un cockpit en aluminium et carbone), la Koenigsegg Agera Final et la Koenigsegg One:1. Des modèles uniques furent assemblés : les Koenigsegg Agera S Hundra de 2013 et Koenigsegg Agera RS Gryphon de 2017 possédaient des accessoires intérieurs en or 24 carats et des jantes en carbone. Cette série fut fabriquée jusqu’en 2017 à 69 unités en incluant les 6 Koenigsegg One:1 d’une longueur de 4,5m.

Les Koenigsegg Regera, Jesko et Gemera, les nouvelles générations

La Koenigsegg Regera fut présentée au Salon de l’automobile de Genève en mars 2015. Son V8 biturbo de 5065cm3 fonctionne avec le carburant E85 et est associé à un moteur électrique. Deux moteurs électriques complémentaires sont implantés de part et d’autre du différentiel. Ils sont fournis par le constructeur croate Rimac Automobili. Cette propulsion est une hybride rechargeable. Elle est dépourvue d’une boîte à vitesses. Cette fonction est assumée par un convertisseur de couple hydraulique dénommée KDD (Koenigsegg Direct Drive). Ce targa, toujours muni de portes « coléoptère », a un empattement de 2,66m pour une longueur de 4,56m. Le 27 septembre 2019, cette voiture battit le record du 0-400-0 km/h en 31,49 secondes.

Lancées au Salon de l’automobile de Genève en mars 2019, succédant tardivement à la Koenigsegg Agera, les premières Koenigsegg Jesko furent livrées en 2020. Son empattement est de 2,7m pour une longueur de 4,61m. De nombreuses innovations furent adoptées : structure monocoque en aluminium pour une rigidité accrue, roues arrière directionnelles et transmission multi-embrayage à 9 rapports développée en interne, appelée LST (Light Speed Transmission). Le poids de la boîte à vitesse est de 90 kg et sa longueur est 50 % plus courte que la précédente. Elle est dotée d’un double embrayage à 7 rapports. Elle permet de changer de vitesse sans interruption de la puissance exploitée grâce à un chevauchement entre l’ouverture et la fermeture des embrayages, le temps de passage d’un rapport à l’autre étant compris entre 20 et 30 millisecondes. Elle dispose également d’un mode overdrive appelé « Ultimate Power on Demand ». Bref, cette boîte à vitesses est une véritable œuvre d’art et d’ingénierie. La dénomination Jesko fut retenue par Christian Erland Harald von Koenigsegg pour rendre hommage à son père, Jesko Harald Gunnar von Koenigsegg, né le 29 novembre 1938.

Le Salon de l’automobile de Genève 2020 étant annulé, la Koenigsegg Gemera fut présentée sur les réseaux sociaux, le 3 mars 2020, avec de nombreuses innovations :

  • coupé offrant quatre vraies places muni de deux portes « coléoptère », d’une structure monocoque, d’un empattement de 3m pour une longueur de 4,98m
  • roues arrière directionnelles équipées de deux moteurs électriques
  • moteur électrique et moteur thermique dédiés à l’essieu avant au travers d’un convertisseur de couple KDD
  • moteur thermique 3 cylindres en ligne de 1988cm3 biturbo fonctionnant avec le carburant E85, implanté en position centrale longitudinale arrière, exploitant le cycle de Miller (soupapes d’admission ouvertes un peu plus longtemps que la normale)
  • 12 soupapes actionnées sans arbre à cames en tête selon la technologie Freevalve, c’est-à-dire avec des actionneurs électro-hydrauliques-pneumatiques individuels

Christian Erland Harald von Koenigsegg montra derechef de l’audace en créant la société Freevalve.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives

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