Nous y étions : Le Mans Classic 2022

Le Mans Classic 2022 a pris à nouveau place, le week-end dernier, sur le grand circuit des 24 Heures du Mans, après l’annulation de l’édition précédente pour cause de pandémie. Du 30 juin au 3 juillet 2022, les foules se sont pressées pour venir admirer les plus belles automobiles de courses ! Il faut dire qu’avec 200 850 spectateurs, cette édition anniversaire fut résolument le plus grand événement mondial dédié à l’histoire de l’endurance de la saison ! ABSOLUTELY CARS vous immerge au cœur de cette 10ème édition du Mans Classic qui a fait vibré des centaines de milliers de passionnés au bruit des moteurs !

Les plateaux dynamiques, véritables stars de la 10ème édition du Mans Classic

Les plateaux dites classiques, une tradition et une immersion dans l’histoire

Pendant 4 jours, Peter Auto, organisateur de cette édition 2022 du Mans Classic, a mis les petits plats dans les grands pour nous offrir un magnifique spectacle ! En effet, 6 plateaux se sont succédées sur la célèbre piste des 24 Heures du Mans, dès le 1er juillet 2022, au matin. Les essais qualificatifs ont laissés par la suite place à la compétition, le samedi, faisant revivre aux 600 automobiles en piste les plus belles heures de leur carrière !

Le Plateau 1 de cette 10ème édition du Mans Classic est consacré aux Avant-guerres, entre 1923 et 1939. Avec lui, nous replongeons aux origines des 24 Heures du Mans, à l’heure de l’hégémonie des Bentley Boys ! Parmi les participants, nous retrouvons une Bentley 4.5 Blower, qui nous renvoie au début de cette histoire. A ses côtés, nous retrouvons une Alfa Romeo 8C 2300, des Aston Martin Speed Model/Ulster, une farandole de Bugatti (T35/T37/T43/T51), une BMW 328, une Chenard & Walcker Sport T3, une Delage D6, une HRG 1500, des Lagonda V12/LG45 Rapide, une MG TA, une Morgan 4/4, des Riley Brooklands/TT ou encore des Talbot AV105/90PL. Que du beau monde !

Le Plateau 2 a mis en valeur les voitures de la première décennie d’après-guerre, produites entre 1949 et 1956. En effet, les spectateurs de cette édition anniversaire ont pu admirer en action les grands classiques du sport automobile ! En effet, ces sessions ont mis à l’honneur les magnifiques AC Ace Bristol, Aston Martin DBR2, Austin Healey 100S, Ferrari 250MM, Jaguar XK120/C-type/D-Type, Lotus Mark IX/XI, Porsche 356/550, Renault 4CV, Talbot-Lago T26 GS et Triumph TR2. A leurs côtés, nous retrouvons également quelques modèles méconnus du grand public à l’image des Allard J2, Cadillac Le Monstre, D.B HBR5, DKW Monza, Frazer Nash Le Mans, Jowett Jupiter, Osca Maserati 750 Sport et Saab 93B.

Tel l’autre côté de la médaille, le Plateau 3 est un continuum du Plateau 2, couvrant les années 1957-1961. Là aussi, il y avait du beau spectacle avec de nombreuses Ferrari, la marque au cheval s’étant adjugée pas moins de 7 victoires lors cette période ! Bien que nous y retrouvons des modèles similaires au précédent plateau, nous avons pu observer les remarquables Alfa Romeo Giulietta SZ, Austin Healey 3000MKIII, Chevrolet Corvette C1, Ferrari 250 GT SWB, Jaguar Type E, CD 62 Panhard, Sunbeam Alpine Series II et TVR Grantura MKIII. En mention spécial, nous pouvons également souligner la présence des Aston Martin DB4 GT, Lister Jaguar et Matra Djet.

Le Plateau 4 nous fait rentrer dans les années fastes des 24 Heures du Mans, en englobant tous les modèles ayant courus entre 1962 et 1965. Parmi les concurrentes, nous pouvons notamment citer la présence d’une Ferrari 250 GTO. Elle s’est exprimée sur le circuit sarthois aux côtés de célèbres muscles-cars telles que les Ford GT40, Cobra Daytona et Shelby Mustang GT350, mais aussi d’autres sportives mondialement connues à l’instar des Bizzarrini 5300 GT, Elva GT160, Lotus Elan 26R, Marcos GT, MGB, CD Peugeot SP66 et Porsche 911 2,0L.

Les deux derniers plateaux de cette édition 2022 du Mans Classic ont mis à l’honneur les véhicules des catégories S (Sports) et P (Prototype) ainsi que Grand Tourisme pour la catégorie GT. Le Plateau 5 a réuni les voitures datant d’entre 1966 et 1971, tandis que le Plateau 6 peut s’enorgueillir de regrouper toutes les automobiles de courses d’entre 1972 et 1981 ! Ainsi, les modèles GT d’autrefois sont représentés, à l’occasion du Mans Classic 2022, par les Aston Martin RHAM, Alpine A110 1300 S, BMW 2800 CS/2.2 groupe 2/3.0 CSL/M1 Procar, Chevrolet Corvette C3, Chevrolet Camaro IMSA GTO, De Tomaso Pantera Gr. IV, Datsun 240Z, Dodge Charger, Ferrari 275 GTB/365 GTB, Ford Capri RS 2600, Ford Gran Torino, Lancia Beta Montecarlo Turbo Gr.5, Porsche 911 2,2L S/2.3ST/914-6/Carrera 2,8-3.0 RSR ou encore par les Porsche 924 Carrera GTR/934.

Les sports/prototypes ne sont pas en reste avec la présence des Alfa Romeo T33, Alpine A210, Cheetah G601, Chevron B8/B16/B19/B21/B31/B36, Ferrari 312P/512S/512BBLM, Inaltera LM, Lola T210/T212/T280/T286/T290/T298T70 Mk.3, March 75S, Mirage M6, Moynet LM75, Osella PA5, Porsche 906/910/917K/930 Turbo Groupe IV/935 K3, Sauber C5 et TOJ SC304.

Le Jaguar Classic Challenge

En association avec le Motor Racing Legends, la compétition mono-marque “Jaguar Classic Challenge” est de retour sur le circuit des 24 Heures du Mans à l’occasion de l’édition 2022 du Mans Classic. Avec 75 engagés allant des séries XK (120/140/150) aux Jaguar Type C en passant par les célèbres Jaguar Type D et Jaguar Type E, les heures glorieuses du félin de Coventry ont rugi de nouveau dans l’enceinte sarthoise. En effet, entre 1950 et 1957, ce constructeur britannique a remporté pas moins de 5 victoires sur le tracé manceau ! Cela valait bien une épreuve à part entière !

Le Groupe C Racing

En plus des plateaux “Porsche Classic Race Le Mans” – comprenant 70 Porsche historiques d’une qualité exceptionnelle – et “Endurance Racing Legends” – grande nouveauté du Mans Classic 2022 consacrée aux prototypes et GT des années 1990 et 2000 -, il y avait aussi le “Groupe C Racing” ! En effet, ce plateau a rendu hommage aux plus belles pages des 24 Heures du Mans en mettant à l’honneur les prototypes engagés dans cette catégorie ultime, entre 1982 à 1993 ! Ainsi, les spectateurs ont pu assister à une véritable démonstration sur piste grâce à une liste des engagés qui a fait rêver plus d’un amoureux de sports mécaniques avec au volant des pilotes bien connus (Marco WERNER, Kazuki NAKAJIMA, Masanori SEKIYA,…) ! Parmi les inscrites de ce Mans Classic 2022, nous retrouvons les iconiques Aston Martin AMR1, Cheetah G606, Gebhardt JC843/JC853/C91, Jaguar XJR8/XJR9/XJR11/XJR12/XJR14, Nissan R90CK, Peugeot 905 Evo1, Porsche 956/962C, Spice SE89C/SE90P/SE92P, Spice Tiga GC285 et Toyota TOM’s 85C. Certaines sont clairement exclusives par leurs noms à l’instar des Argo JM19 C, Ecosse C285, EMKA C84, GKW 862, March 85G, Olmas GLT 200, Sthemo SMC2 et Tiga GC288/GT286.

Le Mans Classic 2022 : nos stands coup de cœur

Le stand Ferrari

Au Mans Classic 2022, le spectacle n’est pas seulement du côté de la piste, mais aussi au cœur du village où les clubs et les marques ont regroupé près de 8000 voitures ! Parmi les stands qui nous ont particulièrement plu, nous trouvons celui de Ferrari qui a fait la part belle à ses modèles de compétition ! Nous avons pu nous “rincer l’œil” en tombant en pamoison devant la Ferrari 365 GTB/4 Daytona des 24 Heures du Mans 1975. Siglé du numéro 48 et piloté par l’équipage Harry Jones/Philippe Gurdjian/Marcel Mignot, son extraordinaire V12 4.4 lui a permis de rallier une 13ème place . A côté, il y avait une Ferrari 512 BB LM des 24 Heures du Mans 1978, aux couleurs du North American Racing Team (NART) et pilotée par le trio Alain Cudini/Philippe Gurdjian/John Morton. Avec un moteur V12 5.0 de 480ch, elle s’est classée à la 4ème meilleure place de sa catégorie et à la 9ème place au général ! Nous avons également pu admirer la Ferrari 296GTS à la double motorisation hybride rechargeable (V6 de 3 litres biturbo de 66 ch et une batterie 7.45kwh (167ch)) !

Le stand Mercedes-Benz

Mercedes-Benz s’est fait remarqué lors du Mans Classic 2022 avec son stand richement garni de modèles de série emblématiques. ! Les visiteurs ont pu s’extasier sur cette Mercedes-Simplex 40HP de 1902, sur cette Mercedes-Benz 300SL Roadster ou encore sur la dernière Mercedes-Benz SL63 AMG 4-Matic.

Circuit des 24 heures du Mans oblige, nous ne pouvionst pas passer à côté de la Mercedes-Benz 300Sl Panamerica, de la Formule 1 W196 des années 1950, la Mercedes-Benz 190E de Dany Snobeck (du Championnat de France Production), la Mercedes-Benz Sauber C9 des 24 Heures du Mans 1989 (Baldi / Acheson / Brancatelli) et la Mercedes-Benz Classe C coupé DTM de Lucas Auer (2018). En prime, nous pouvons souligner la présence des deux monoplaces vainqueur de grands-prix : la Mercedes-Mclaren MP4-15 de David Coulthard (2000) et la Mercedes-Benz championne du monde avec Lewis Hamilton.

Le stand des Amis de Rolland-Pilain

Par les clubs, le stand des “Amis de Rolland-Pilain” offrait une magnifique rétrospective sur ce constructeur éponyme grâce à la présence de plusieurs modèles. Pour la petite histoire, cette marque française fut fondée dans un département limitrophe de la Sarthe, à savoir en Indre-et-Loire, plus précisément à Tours, en 1906. Elle est née de l’association entre François Rolland, passionné d’automobile et Emile Pilain, ingénieur technicien. Elle se fit rapidement un nom dans la compétition automobile de l’époque. En 1920, Joseph Sadi-Lecointe remporta l’épreuve de vitesse de la première des « Journées Léon Bollée », au Meeting du Mans sur Rolland-Pilain ! En 1921, ce même pilote gagne le Prix des Touristes lors du Grand Prix de la Corse. En 1923, elle participa pour la première fois aux 24 Heures du Mans. En 1924, une Rolland-Pilain C23 « 2 litres » établit le record français des 24 heures sur le circuit de Montlhéry, à 104 km/h de moyenne. Toujours en 1924, l’équipage Guignard/Delalande finirent 6ème aux 24 Heures du Mans. Une Rolland-Pilain termina 7ème en 1925 et en 1926. De cette belle époque, seules 110 exemplaires ne nous aient parvenus. Aujourd’hui, c’est l’association des Amis de Rolland-Pilain qui perpétue l’esprit de cette incroyable marque !

Les pépites automobiles de l’édition 2022 du Mans Classic

La Clenet Serie 1

La première voiture qui a attiré notre attention, est la Clénet Série 1. Il faut dire que l’histoire de cette voiture est étroitement liée à celle de la région. En effet, Alain Clénet est Angevin d’origine. Il s’est expatrié aux Etats-Unis pour vivre le rêve américain. Dans les années 1970, c’est l’émergence du “néo-rétro” ou l’art de construire une voiture d’une précédente époque avec la modernité de son temps. Les exemples les plus emblématiques des années 1970 sont Excalibur ou encore Zimmer. Alain Clénet créa alors une voiture haut de gamme s’inspirant du style des années 1930 pour proposer une automobile de luxe aux allures de Mercedes SSK. Alain Clénet achète une Lincoln Continental MK IV et une MG Midget pour réaliser sa première voiture. Le châssis séparé, la partie avant dont la calandre et le bloc-moteur V8 constituent la base de cette “Clénet”, tandis que le centre avec la capote et la partie arrière sont ceux du roadster anglais. Pour associer le tout, Alain Clénet réalise une nouvelle carrosserie avec des ailes en fibre de verre.

Née à Santa Barbara, en Californie, cette première voiture prend le nom de Clénet Série 1. Elle sera officiellement présentée au Salon de l’Automobile de Los Angeles 1975. La voiture connaît son petit succès et trois investisseurs se présentent. Le Français lance ainsi sa marque en 1976 : Clénet Coachworks est née. L’ensemble des processus de fabrication est entièrement fait artisanalement. L’esthétique de cette voiture opte pour des coloris unis, une carrosserie en aluminium/polyester/fibre de verre, des ailes proéminentes, des pare-chocs chromés et d’un double échappement externe. L’habitacle biplaces se pare d’une finition luxueuse, des garnitures de portes cuir avec lanières, d’un tableau de bord bois, d’une sellerie cuir, des éléments repris de modèles existants à l’image du volant, de l’instrumentation, des komodos,… Se négociant aux alentours de 100 000$, la Clénet Série 1 ne sera produite qu’à 250 exemplaires, jusqu’en 1979.

La De Tomaso P72

Notre deuxième coup de cœur est une supercar venue d’Italie. Il ne s’agit pas d’une Ferrari ou d’une Lamborghini, mais d’une De Tomaso. Et ce modèle-ci est très particulier. En effet, avec lui, la marque, fondée par Alejandro DeTomaso, renaît de ses cendres. Celle qui a connu ses heures de gloire dans les années 1970, s’offre ainsi une magnifique revival. Son nom est De Tomaso P72. Sa présentation officielle a eu lieu au Festival of Speed de Goodwood, en juillet 2019, à l’occasion des 60 ans de la marque italienne. L’esthétique de cette supercar reprend l’esprit de la De Tomaso Shelby P70 en optant pour un châssis monocoque en carbone. Le client peut la personnaliser entièrement, avec en prime une assistance personnalisée à domicile. Sous le capot, se loge un traditionnel bloc “made in USA” : un V8 Roush 5.0 de 700ch accouplé à une boite manuelle 6 rapports. Evidemment, le nombre d’exemplaires se limite à 72 au tarif de 750 000€ l’unité. De plus, l’unique point de vente se situe à Utrecht (Pays-Bas) via Louwman Exclusive. Voici donc une rareté comme seul Le Mans Classic 2022 peut nous faire découvrir !

La Cid Babieca

Notre troisième et dernier coup de cœur de cette édition 2022 du Mans Classic est un prototype : la Cid Babieca. Dévoilé officiellement lors de cette 10ème édition du Mans Classic, nous devons ce speedster français au toulousain José Cabrerizo, ancien mécanicien et carrossier. Devant son nom au cheval andalou offert par le prêtre “Gros Pierre” au Cid (Rodrigo Diaz de Bivar), ce concept-car a été soigneusement imaginée durant 6 ans, pour un résultat du plus effet. En effet, la vision de ce véhicule a attisé la curiosité des spectateurs et des visiteurs, sachant que l’ensemble de la construction est faite à la main. Selon son concepteur, il reste encore du travail afin de finaliser le projet.

La structure de la Cid Babieca opte pour un châssis/carrosserie entièrement artisanal. Sa ligne est celle d’un speedster datant des sixties et seventies, puissant son inspiration des Ferrari Monza SP1/SP2 et Mclaren Elva. Elle est équipée de potières en élytre, d’une partie arrière à double bosselage, d’un bouchon de réservoir d’essence issu d’une moto Ducati et d’un quadruple échappement. L’habitacle se pare d’une finition métal brut, d’un volant 3 branches, de sièges baquet carbone/cuir

Sous le capot, se loge un bloc en position transversale avant Mercedes-Benz V12 6.0 développant environ 550ch entièrement revu mécaniquement. Il est accouplé à une boîte manuelle avec grille en H. Actuellement la Cid Babieca est l’unique voiture à moteur V12 100% tricolore. Malheureusement, il n’est pas possible de la voir rouler sur nos route en raison d’une non-homologation en France. Au moins, nous avons pu l’admirer !

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS

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