En 2022, la marque japonaise Datsun fête ses 90 ans ! Prenant ce nom emblématique en 1932, elle est à l’origine d’une incroyable aventure automobile qui dura pendant 52 ans, jusque dans les années 1980. Connue pour ses nombreux modèles en duo avec Nissan, l’épine dorsale de ce constructeur nippon reste et restera la moderne Datsun Bluebird qui se bonifia de génération en génération. Son succès commercial fut tel qu’elle eut le privilège d’être la dernière Datsun retirée du marché en mars 1984 avant de perdurer dans le giron de Nissan ! Ainsi, après une première partie dédiée aux Datsun produites entre 1932 et 1959, suivies par la magnifique saga de la Datsun Bluebird, ABSOLUTELY CARS vous propose de continuer votre immersion au cœur de cet univers avec les principales concurrentes internes de la Datsun Bluebird : les Nissan Laurel, Nissan Skyline et Nissan Silvia !

Les Nissan Laurel et Nissan Skyline, les concurrentes internes de la Datsun Bluebird
La Nissan Laurel et ses sœurs jumelles Datsun
La Datsun Bluebird vécut une concurrence interne féroce, tout d’abord, avec la Nissan Laurel 1ère génération, introduite sur le marché en avril 1968, mais également avec la Nissan Skyline 3ème génération, lancée en août 1968. Les deux premières générations de cette dernière furent fabriquées par la Prince Motor Company. La Nissan Laurel était équipée de moteurs 4 cylindres munis d’arbre à cames en tête, de freins à disques à l’avant, de la boîte à vitesses automatique 3 rapports optionnelle qui engendrait une perte de 5km/h et de 4 roues indépendantes. Son empattement généreux était de 2,62m pour une longueur comprise entre 4,29m et 4,35m. Le coupé 2 portes bénéficiait d’une palette de moteurs plus étendue. Datsun distribua la Nissan Laurel sous la dénomination Datsun 1800 entre 1969 et 1972, uniquement en berline 4 portes munie d’une boîte à vitesses manuelle 4 rapports. L’ensemble de la production représenta seulement quelque 15 000 exemplaires assemblés sur le site industriel de Musashimurayama près de Tokyo. La variante break ne fut jamais proposée.




En avril 1972, apparut la Nissan Laurel seconde génération. La plus grande innovation fut l’introduction de 6 cylindres munis d’un arbre à cames en tête. Son unique empattement fut porté à 2,67m pour une longueur de 4,5m. Les 4 roues indépendantes furent néanmoins retirées sur la berline 4 portes. La boîte automatique 3 rapports optionnelles engendrait une réduction d’au minimum 5km/h. Les deux variantes de carrosseries furent également distribuées en tant que Datsun Laurel 200L. L’ensemble de la production représenta quelque 350 000 exemplaires en 5 ans, assemblés sur le site industriel de Musashimurayama.


En janvier 1977, apparut la Nissan Laurel troisième génération. Elle conservait l’empattement de 2,67m pour une longueur de 4,53m (4,63m à partir de 1978 sous la marque Nissan et à partir de 1979 sous le blason Datsun) et la différenciation au niveau des suspensions arrière. La différence notable, par rapport à la précédente génération, était d’ordre esthétique. Les puissances des motorisations des Datsun étaient exprimées en DIN au lieu de JIS gross ou SAE gross. L’ensemble de la production représenta quelque 317 000 exemplaires en 3 ans, assemblés sur le site industriel de Musashimurayama.



En novembre 1980, apparut la Nissan Laurel quatrième génération, le coupé n’étant plus disponible. Elle conservait l’empattement de 2,67m pour une longueur comprise entre 4,64m et 4,68m. Les 4 roues indépendantes étaient associées à la motorisation 6 cylindres turbo injection. A partir de février 1981, la version GX 6 cylindres injection en fut également équipée. Avec une motorisation d’une puissance supérieure à 140ch, les 4 freins à disques étaient présents. En septembre 1982, la boîte automatique 4 rapports devint disponible avec les 6 cylindres de 2 litres injection, 2 litres turbo injection et 2,8 litres diesel. Les Nissan Laurel export avaient leurs puissances définies en DIN. L’ensemble de la production représenta quelque 210 000 exemplaires en 3 ans, assemblés sur le site industriel de Musashimurayama. A l’instar de cette génération, la Nissan Laurel continua sa longue carrière uniquement sous le blason Nissan, s’affranchissant de ses jumelles Datsun.


La Nissan Skyline, celle qui n’avait qu’une seule limite : l’horizon
La Nissan Skyline fut une voiture qui suscita énormément d’intérêt. En effet, quoiqu’assemblée sur le même site industriel que la Nissan Laurel, elle se distingua de cette dernière par la diversité des solutions techniques mises en œuvre. Elle fut développée par les ingénieurs de la Prince Motor Company, société absorbée par Nissan en 1966. En août 1968, furent présentées plusieurs voitures. Tout d’abord, nous pouvons citer la classique berline 4 portes équipée d’un 4 cylindres muni d’un arbre à cames en tête et d’un essieu arrière rigide. Son empattement était de 2,49m pour une longueur comprise entre 4,21m et 4,24m. Elle était accompagnée d’un élégant break 5 portes dont sa longueur était comprise entre 4,27m et 4,28m. Mais, sur celui-ci, la boîte à vitesses automatique 3 rapports n’était pas disponible. Ensuite, une berline 4 portes qualifiée de GT, complétait la gamme. Son 6 cylindres était muni d’un arbre à cames en tête. Son empattement était de 2,64m pour une longueur comprise entre 4,4m et 4,43m. Il était associé aux 4 roues indépendantes. En octobre 1970, fut ajouté un coupé 2 portes équipé de 4 cylindres offrant une puissance comprise 94ch et 103ch JIS gross. Son empattement était de 2,49m pour une longueur de 4,14m, l’essieu rigide arrière étant présent. En même temps, un coupé 2 portes qualifié de GT, fut présenté. Ses 6 cylindres offraient une puissance comprise entre 113ch et 128ch SAE gross. Son empattement était de 2,57m pour une longueur de 4,33m, les 4 roues indépendantes étant présentes.

Entre temps, la Nissan Skyline GT-R fut lancée, en février 1969. Quelle voiture ! Le soubassement était commun avec la Nissan Skyline GT 4 portes : mêmes empattement et longueur, 4 roues indépendantes et freins à disques à l’avant. Sous son capot qui s’ouvrait vers l’avant, le 6 cylindres en ligne du sport-prototype Prince R380 était présent. La course de ce moteur fut réduite de 63mm à 62,8mm ramenant la cylindrée de 1996cm3 à 1989cm3. La puissance, comprise entre 200ch à 8000tr/mn et 250ch à 8400tr/mn, fut descendue à 158ch JIS gross à 7000tr/mn. Mais le double arbre à cames et les 24 soupapes étaient bien présents. L’alimentation était confiée à trois carburateurs. En matière de transmission, l’unique proposition était constituée par une boîte à vitesses manuelle 5 rapports. Ce moteur fut surnommé « 432 ». En effet, les magnifiques coupés Nissan Fairlady Z 432 et 432-R en furent équipés de novembre 1969 jusqu’au milieu de l’année 1973, « 432 » signifiant 4 soupapes par cylindre, 3 carburateurs, 2 arbres à cames en tête ! Ils étaient capables de franchir le 0 à 100km/h entre 7,5 et 8,2 secondes. La Nissan Skyline GT-R mettait 8,3 secondes. En octobre 1970, sa carrosserie fut remplacée par celle du coupé.

En septembre 1972, apparut la Nissan Skyline quatrième génération, la gamme étant constituée par :
- une berline 4 portes avec deux empattements, 2,52m pour les 4 cylindres pour une longueur de 4,25m et 2,61m pour les 6 cylindres pour une longueur de 4,46m
- un break dénommé Van avec un empattement, 2,52m pour une longueur de 4,32m
- un coupé 2 portes avec deux empattements, 2,52m pour les 4 cylindres pour une longueur de 4,25m et 2,61m pour les 6 cylindres pour une longueur de 4,46m
En matière de suspensions, les principes retenus pour sa devancière furent reconduits. Le coupé Nissan Skyline GT-R ne fut malheureusement disponible que pendant l’année 1973. Datsun distribua également cette voiture sous la dénomination Datsun 240K GT en coupé et berline 4 portes, les puissances des moteurs étant exprimées en chevaux DIN. Si la troisième génération se vendit à 310 447 unités, la quatrième fit mieux : 730 000 exemplaires !




En août 1977, apparut la Nissan Skyline cinquième génération, la gamme étant constituée par :
- une berline 4 portes avec deux empattements, 2,52m pour les 4 cylindres pour une longueur de 4,4m (4,4m et 4,51m entre 1980 et 1981 pour la 2 litres) et 2,62m pour les 6 cylindres pour une longueur de 4,6m
- un break dénommé Van ou Wagon avec un empattement, 2,52m pour une longueur de 4,33m
- un coupé 2 portes avec deux empattements, 2,52m pour les 4 cylindres pour une longueur de 4,4m (4,4m et 4,51m entre 1980 et 1981 pour la 2 litres) et 2,62m pour les 6 cylindres pour une longueur de 4,6m
En matière de suspensions, les principes retenus pour sa devancière furent reconduits. Les puissances étaient exprimées en chevaux SAE gross ou JIS gross. Quelques finitions munies d’un moteur à injection étaient équipées des 4 freins à disques tout comme la version turbo injection. Datsun distribua également le coupé sous les dénominations Datsun 240K entre 1978 et 1980, puis Datsun 2.4 entre 1980 et 1981. Pour ce dernier, Les puissances étaient exprimées en chevaux DIN. L’ensemble de la production représenta 539 727 exemplaires en 3 ans, assemblés sur le site industriel de Musashimurayama.



En août 1981, apparut la Nissan Skyline sixième génération, la gamme perdant sa signature stylistique sur l’aile arrière. N’étant pas distribuée par Datsun, les puissances des moteurs étaient uniquement affichées en JIS gross. Les 4 cylindres avaient un empattement de 2,61m et les 6 cylindres, de 2,62m. Les longueurs étaient comprises entre 4,6m et 4,62m, hormis le break 5 portes dénommé Estate, uniquement disponible en 4 cylindres avec une longueur de 4,48m. Le coupé 2 portes ne fut disponible avec un 4 cylindres classique qu’entre 1981 et 1983. Les variantes 4 et 5 portes liftback furent disponibles avec des 4 et 6 cylindres. La version RS, la plus tonitruante, fut disponible en berline 4 portes et en coupé 2 portes, ce dernier étant également vendu en version 6 cylindres entre 1981 et 1985. La boîte automatique 3 rapports était disponible avec toutes les motorisations hormis la version 4 cylindres turbo. En août 1983, elle fut remplacée par une 4 rapports sur les modèles équipés d’un 6 cylindres (hormis le 2,8 litres diesel) ou d’un 4 cylindres 16 soupapes. Les freins à disques sur les 4 roues étaient montés sur les motorisations dépassant 140ch (120ch à partir d’août 1983). A partir de 120ch, les 4 roues indépendantes étaient présentes. Au total, 406 432 exemplaires furent assemblés.
Les Nissan Bluebird, Nissan Laurel et Nissan Skyline continuèrent leurs longues carrières, indépendamment de la marque Datsun. Ces routières ne représentèrent qu’une partie, certes importante en termes de solutions techniques innovantes et de volume de production, de l’ensemble de la gamme du duo Datsun / Nissan.



La Nissan Silvia, un coupé routier plus exclusif
Les coupés routiers du duo Nissan / Datsun furent nombreux. Cependant, une gamme plus exclusive vit le jour en avril 1965, matérialisée par la Nissan Silvia. Le but n’était pas de proposer des moteurs d’une puissance extraordinaire, mais une élégante carrosserie. Son 4 cylindres muni de soupapes en tête avait une cylindrée de 1,6 litre. Les freins à disques à l’avant étaient présents tout comme l’essieu arrière rigide. Son empattement modeste était de 2,28m et sa longueur, de 3,99m. Ce coupé fut assemblé à Hiratsuka jusqu’en juin 1968 à 554 unités en incluant la soixantaine d’exemplaires baptisés Datsun Coupe 1600.

En octobre 1975, Nissan réitéra son expérience. Son empattement fut porté à 2,34m pour une longueur de 4,14m. La Datsun 200SX bénéficiait d’une longueur de 4,32m et d’une boîte à vitesses automatique 3 rapports optionnelle. Les moteurs proposés étaient des 4 cylindres munis d’un arbre à cames en tête. L’essieu arrière rigide était toujours présent. Ce coupé fastback fut assemblé à Zama jusqu’en février 1979 à 48 438 exemplaires.

En mars 1979, Nissan présenta la Nissan Silvia troisième génération. Avec un empattement de 2,4m, le coupé notchback avait une longueur de 4,4m et le coupé liftback, de 4,48m. Ils furent également vendus sous les dénominations Nissan Gazelle, Datsun 200SX et Datsun Silvia, ce dernier n’étant disponible qu’en 3 portes. La boîte à vitesses automatique 3 rapports pouvait être associée avec n’importe quel moteur, hormis le noble 4 cylindres DOHC injection 16 soupapes. L’essieu arrière rigide était toujours présent. Les 4 freins à disques étaient présents à partir de 115ch. Ces coupés furent assemblés à Kanda jusqu’en juillet 1983 à 162 525 exemplaires, la notion d’exclusivité ayant quelque peu disparu.



Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives
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