Lors du Salon Rétromobile qui s’est tenu du 6 au 10 février 2019, une exposition exceptionnelle se tenait sur la passerelle entre le Hall 1 et le Hall 2 : Mini fêtait ses 60 ans en 24 exemplaires ! Parmi elles, une superbe Wolseley Hornet ! Ah ! Nostalgie, quand tu nous tiens… Ce modèle nous fait remonter le temps, à la fin des années 1960, où chaque camping était un paradis automobile. Les Britanniques roulaient dans des voitures anglaises, les Allemands dans des allemandes, les Italiens dans des italiennes, les Français dans des françaises… La nuit, il était possible de les reconnaître à leurs bruits de moteurs quand elles arrivaient ou repartaient… Un doute ? Celui-ci était levé grâce au bruit du claquement de portière. Ainsi, la version « luxueuse » de la Mini, la fameuse Wolseley Hornet, se reconnaissait la nuit de la Riley Elf. Un bref souvenir à l’origine de cet article !

La Mini, un amour de petite anglaise
La Mini, une merveille de technologie
La Mini est une voiture extraordinaire. Cette citadine fut conçue par Alec Issigonis et vendue à plus de 5 millions d’exemplaires, de 1959 à 2000. Cette traction exploitait un moteur transversal afin d’obtenir un ratio habitabilité / dimensions extérieures maximal, 80% du volume de cette voiture étaient dévolus aux passagers et bagages !
Pour la petite histoire, Alexander Arnold Constantine Issigonis (1906-1988) fit ses études à Battersea Polytechnic, à Londres, de 1925 à 1928. En 1928, il entra dans une ingénierie londonienne, Gillett. En 1934, il entra chez le constructeur britannique Humber, puis, en 1936, chez Morris, avant de partir, en 1952, chez Alvis, pour finir sa carrière, en 1955, chez BMC. Il prit sa retraire en 1971.


La Mini, véritable monocoque, se devait d’avoir des suspensions compactes. Ce fut là qu’intervint Alexander Eric Moulton (1920-2012). À la fin des années cinquante, après l’achat de son entreprise familiale spécialisée dans la production de caoutchouc dénommée George Spencer Moulton & Company par Avon Rubber Company, Alex Moulton fonda une nouvelle société, Moulton Developments Limited. Il conçut une suspension à 4 roues indépendantes qui fut installé sur la Mini. La principale difficulté de ce projet était de répondre à une contrainte de poids : supporter un taux de variation de charge d’une grande amplitude pour une voiture ne pesant que 600kg, trois passagers supplémentaires faisant varier le poids de la citadine de 30% ! La solution fut la mise en place de 4 cônes en caoutchouc. De 1964 à 1969, la Mini fut équipée de la suspension Hydrolastic conçue également par Alex Moulton. Une liaison entre les deux éléments en caoutchouc d’un même côté (remplie de 49% d’eau distillée, 49% d’alcool, 1% de phosphate de triéthanolamine et 1% de mercaptobenzothiazole de sodium), permettrait de retirer tout phénomène de tangage. Le fluide exploité permettait d’éviter le gel et la corrosion ! Un véritable exploit en soi qui permit de faire le succès de la Mini !


A gauche : Suspension Hydrolastic de la Mini
A droite : Train avant de la Mini avec cône en caoutchouc
La Mini, un pur produit de la British Motor Corporation
La British Motor Corporation : des regroupements successifs des principales marques britanniques
La British Motor Corporation, née de la volonté d’un seul homme

Le constructeur de voitures le plus important au Royaume-Uni en termes de volume de vente, pendant l’entre-deux-guerres, fut Morris (1913-1983), fondé par William Richard Morris (1877-1963), connu aussi sous le nom de Sir William Morris, entre 1929 et 1934 et de Lord Nuffield à partir de 1934. En 1921, il embaucha Cecil Kimber (1888-1945) et, ensemble, proposèrent des automobiles plus sportives, dès 1924, sous la marque MG pour Morris Garages (1924-….). Fin 1924, William Richard Morris acheta l’usine française du Mans, Léon Bollée, qui produisit des automobiles sous la dénomination Morris Léon Bollée, jusqu’en 1931, en exploitant des moteurs Morris et Hotchkiss. En 1927, il acheta Wolseley (1898-1975), puis, en 1938, Riley (1907-1969), tout en retirant du marché sa filiale d’automobiles de luxe Autovia (1936-1938). En 1938, le groupe Nuffield Organization fut fondé et constitué par les marques Morris, MG, Wolseley et Riley. En 1952, le regroupement avec le second constructeur britannique, Austin, donna la British Motor Corporation (BMC), alors le plus grand constructeur européen. Fin 1952, William Richard Morris prit sa retraite.
La British Motor Holding, premier constructeur européen
Austin (1906-1993) ne posséda qu’une filiale d’automobiles de luxe : Vanden Plas/Princess (1957-1981). Ces deux noms étaient utilisés alternativement ou ensemble. Austin avait également une filiale de voitures sportives : Austin-Healey (1953-1971). En 1966, Jaguar et sa filiale, Daimler, furent intégrées dans la BMC qui devint British Motor Holdings (BMH).
De son côté, le constructeur de camions Leyland possédait Alvis (1920-1967), Rover (1904-2005) et Triumph (1923-1984). En 1968, BMH et Leyland fusionnèrent sous l’appellation British Leyland Motor Corporation Limited, rebaptisée British Leyland Limited en 1975, puis Austin-Rover Group, en 1986. En 1984, Jaguar et Daimler retrouvèrent leurs libertés. En 1994, BMW acheta les quatre marques survivantes : Mini, créée en 1969, Rover, Land Rover, créée en 1978 et MG.

La Mini, en maître sur le marché des micro-citadines
La disparition de nombreuses marques britanniques fut directement liée à la perte de volumes et, par conséquent, à l’amenuisement des marges et de leurs libertés d’entreprendre. Le succès de la Mini, pur produit BMC, fut donc considérable. Elle fut fabriquée en 5,3 millions d’exemplaires et plébiscitée par les jeunes cadres dynamiques métropolitains et les séduisantes citadines. Jusqu’en 1969, les Mini et Mini Cooper n’eurent pas de concurrentes. Il faut dire que les Autobianchi A112 et Autobianchi A112 Abarth, nouvellement introduites sur le marché, reprirent les mêmes solutions techniques que sa devancière avec, néanmoins, un hayon et des suspensions à 4 roues indépendantes constituées par des ressorts hélicoïdaux à l’avant et un ressort à lames transversal à l’arrière !

L’aventure Riley-Autovia
William Riley acheta, en 1890, la Bonnick Cycle Company de Coventry, spécialisée dans la fabrication de bicyclettes, qui devint la Riley Cycle Company Limited, en 1896. Ses trois fils, William Junior, Basil et Herbert voulurent réorienter l’activité de la société et construisirent des prototypes de 1898 à 1902, notamment des 4 roues. Cependant, de 1903 à 1907, furent produits des tricycles équipés de freins sur les 3 roues. En 1905, la fabrication des 4 roues devint une réalité.
L’entité devint Riley Limited, en 1912. Elle adopta les pistons en aluminium pour franchir la barre des 3200tr/mn en 1919, les freins sur les 4 roues entre 1924 et 1925 sur les 10.8 et 11.9 / 11/40, solution généralisée en 1932, les 6 cylindres en étant pourvues. Les roues avant indépendantes et les freins hydrauliques furent exploités après la Seconde Guerre mondiale.





Pour distinguer la Riley 8/90 V8 de 2,2 litres du nouveau modèle V8 de 2,8 litres, Riley le vendit sous la marque Autovia. Sa boîte avait 4 vitesses, tous les rapports étant synchronisés, mais en option, cette boîte pouvait être équipée d’un présélecteur.



A partir de 1953, les nouvelles Riley, introduites sur le marché, furent munies d’une carrosserie ponton.
Elles étaient équipées d’une boîte à vitesses 4 rapports. L’option overdrive fut disponible dès 1956 sur les propulsions haut de gamme.
L’option boîte automatique 3 rapports fut également proposée dès 1956 sur les propulsions haut de gamme et elle se démocratisa pour finalement être disponible dès 1965 sur la traction Elf.



le slogan de RILEY







La marque Riley disparut en 1969, il y a 50 ans. Les Clubs Riley sont très actifs, ces voitures étant très appréciées par leur association parfaite du luxe et de la sportivité. A ce jour, BMW possède toujours les droits de la marque Riley…
Article écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives
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