Avec son sigle éclairé, implanté en haut de la calandre, tellement identifiable la nuit, la Wolseley Hornet se reconnaît à coup sûr pour le plus grand plaisir des plus nostalgiques ! Elle est le reflet d’une époque unique où la voiture prenait son envol dont l’impact perdure jusqu’à nos jours. Il faut dire que les constructeurs qui, aujourd’hui, ont pignon sur rue en Europe, se développèrent avant le conflit en prenant la première place dans leur pays respectif : Ford, premier constructeur américain, de 1906 à 1926, Fiat, en Italie, Renault, en France, Benz, en Allemagne… De cette époque, Wolseley est malheureusement le seul qui ne soit plus là alors que la célèbre marque britannique dominait son marché. Après une première partie consacrée à Austin et surtout à Riley, nous vous proposons de nous pencher sur l’histoire de cette célèbre marque britannique !

De Wolseley à Siddeley : avant tout une histoire automobile britannique
Wolseley, premier constructeur anglais grâce à Herbert Austin

Au début du XXème siècle, l’industrie automobile tourna une page. Le temps des pionniers était révolu. Certes, Wolseley naquit à Birmingham, en 1901, en tant que constructeur de voitures grâce à la volonté de deux hommes, Frederick York Wolseley (1837–1899) et Herbert Austin (1866–1941) ; mais des moyens financiers colossaux furent mis en place par la société Vickers qui œuvra notamment dans l’armement, de 1828 à 1999. Le résultat : avant la Première Guerre mondiale, Wolseley fut le premier constructeur britannique.
Les automobiles conçues par Herbert Austin exploitèrent un moteur horizontal refroidi par eau. En 1905, Herbert Austin refusa l’adoption de nouveaux moteurs verticaux et quitta la société pour créer une entreprise sous son nom. Les Austin furent néanmoins également équipées de moteurs verticaux. Un retour de karma ?


Wolseley-Siddeley : une histoire automobile prestigieuse
Herbert Austin fut remplacé par le directeur des ventes de Wolseley, à Londres, John Davenport Siddeley (1866-1953), promu au poste de directeur général. Ce dernier était également constructeur au travers de la Siddeley Autocar Company, les voitures étant fabriquées dans les ateliers Vickers à Crayford dans la région londonienne.


De 1906 à 1910, furent fabriquées des Wolseley-Siddeley. En 1909, John Davenport Siddeley fut embauché par Henry Hugh Peter Deasy (1866-1947) et les Deasy devinrent des Siddeley-Deasy, dès 1911. Pendant ce temps, la société londonienne Wilson-Pilcher qui construisit des automobiles dès 1901, fut achetée, en 1904, par la Sir W.G. Armstrong-Whitworth & Company Limited et devint Armstrong-Whitworth. En 1919, Siddeley-Deasy et Armstrong-Whitworth fusionnèrent pour fabriquer les fameuses Armstrong– Siddeley ! Une nouvelle aventure pleine de prestige commençait !

En 1911, les Wolseley-Siddeley redevinrent des Wolseley, connaissant toujours un immense succès commercial.

Wolseley, le luxe “so british” de l’Entre-deux-guerres

Avant la Première Guerre mondiale, la clientèle se répartissait en deux catégories:
- les professionnels (compagnies de transport par camions, transports collectifs par autobus ou autocars, compagnies de taxis)
- les ménages très aisés
Un châssis nu pouvait être exploité aussi bien pour un utilitaire que pour une voiture de tourisme. Pour se faire connaître et remarquer du public, trois solutions promotionnelles existaient : gagner des courses automobiles, établir des records ou proposer des motorisations extrêmement fiables ! Wolseley choisit la troisième voie : les moteurs des Wolseley étaient fiables, mais ils ne dépassaient pas les 1000tr/mn.
En 1914, pour une clientèle plus jeune et pour ne pas compromettre la bonne image de Wolseley, une filiale fut créée, Stellite, qui eut son avenir compromis par l’entrée en guerre du Royaume-Uni.

Les Wolseley fabriquées entre 1919 et 1948 exploitèrent de nombreuses solutions en matière de distribution, soupapes latérales (SV), soupapes en tête (OHV), soupapes et arbre à cames en tête (OHC). Les freins sur les 4 roues furent adoptés au milieu des années 1920.



A droite : La WOLSELEY Viper, 60ch pour 2011cm³, boîte à vitesses 4 rapports tous synchronisés (3 rapports sur demande), freins hydrauliques Lockheed, une véritable merveille en 1931. Les 4 cylindres réintroduites en 1934 n’eurent pas la première synchronisée.

L’Après-guerre : quand Riley rencontre Wolseley
En 1948, une toute nouvelle gamme remplaça l’intégralité de la production Wolseley. Bien entendu, elle se situa dans le haut de gamme (soupapes et arbre à cames en tête, roues avant indépendantes).


A partir de 1952, les nouvelles Wolseley, introduites sur le marché, furent munies d’une carrosserie ponton. A l’instar de Riley, l’option overdrive fut disponible, dès 1956, sur les propulsions haut de gamme. L’option boîte automatique 3 rapports fut également proposée dès 1956 sur les propulsions haut de gamme et se démocratisa pour finalement être disponible dès 1965 sur la traction Hornet.
L’exploitation de plates-formes communes Riley – Wolseley eut pour conséquence de rendre leurs esthétiques très proches. Néanmoins, la marque Wolseley bénéficia de quelques voitures qui ne furent pas diffusées par Riley : les Wolseley 6/99, Wolseley 6/110, Wolseley 18/85, Wolseley 18/85S, Wolseley Six et Wolseley Saloon (parfois dénommée Wolseley 18/22).
La Wolseley 6/110, introduite en 1961, bénéficia d’une liste d’options plus étoffée en 1962 : direction assistée et l’air conditionné. En 1964, elle reçut des freins à disque à l’avant. La Wolseley 18/85, lancée en 1967, fut équipée en série de la direction assistée, le tableau de bord en ronce de noyer et la sellerie en cuir étant toujours présents.


Les Wolseley 6/99, Wolseley 6/110, Wolseley 15/60, Wolseley 16/60 et les Riley 4/68 et Riley 4/72 sont dues au coup de crayon de Battista Pinin Farina qui changea son nom en Battista Pininfarina, en 1961.


La Wolseley Saloon était une traction équipée d’un 6 cylindres transversal muni d’un arbre à cames en tête, vitesse maximale de 174km/h, 0 à 96km/h en 11,8s avec la boîte à vitesses manuelle, direction assistée, suspension Hydragas à 4 roues indépendantes (une sphère complémentaire montée sur chaque suspension Hydrolastic, munie d’une membrane contenant de l’azote), double circuit de freinage et disques à l’avant. Sa ligne en forme de coin (wedge design) fut appliquée une unique fois sur une 4 portes. Elle est due à Harris Mann (1938-….) qui dessina également la Triumph TR7.
Cette voiture fut également disponible en 1975 en tant qu’Austin 1800/2200 et Morris 1800/2200. Elle fut dénommée Princess 1800/2200, de 1975 à 1978, Princess 1700/2000/2200, de 1978 à 1981 et Austin Ambassador 1700/2000, de 1982 à 1984 lorsqu’elle reçut un hayon et des vitres de custode.
Six ans après Riley, Wolseley disparut… et une page de l’histoire automobile britannique se refermait !
Article écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives
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