Au détour des rues parisiennes : Novembre 2019

Se balader, flâner, découvrir…. Bref la vie parisienne et c’est ce que l’on aime, notamment quand nous tombons nez à nez avec une charmante voiture aussi rare que belle. A chaque coin de rue, se trouve peut-être cette perle rare. Ainsi avec cette rubrique « Au détour des rues parisiennes », ABSOLUTELY CARS déniche pour vous ces véhicules qui font mine de passer inaperçus, hélas sans succès… Que l’on aime les pots de yaourts, les berlines ou les SUV, c’est un choix. Mais rester indifférent face à ces icônes européennes ou américaines est difficile. Allez, hop ! Ce mois-ci, ABSOLUTELY CARS vous propose un panel 100% british avec deux coupés des années 1970 : une Triumph Spitfire MK4 et une Jaguar Type-E V12 !

Le modèle automobile du mois : La Triumph Spitfire MK IV

Que l’on soit amateur ou passionné de vielles anglaises, on ne peut ignorer l’existence de la Triumph Spitfire. Avec une longévité de 18 ans de carrière, ce modèle fait partie des véhicules ayant marqué l’histoire de l’automobile en Angleterre comme à l’étranger !

Quoi de mieux que d’en trouver une dans un parking parisien pour parler de cette nouvelle génération de Spitfire, signée Michelotti ? Dénommée « MK IV », elle sortit en 1970. Elle conserve une bonne partie du style et des équipements de sa prédécesseur, la Triumph MK III. Néanmoins, la Triumph Spitfire se distingue de celle-ci par son côté stylistique et sa technique. L’extérieur tient plus du restylage avec l’incorporation d’un pare-chocs et de feux monobloc, sans oublier un capot lisse. La capote (toujours manuelle) dispose de son propre rangement. Le pare-brise est fixe et les vitres latérales sont plus anguleuses. A son bord, le confort est optimisé et les instruments sont face au conducteur. Côté mécanique, la Triumph Spitfire possède une boite de vitesse synchronisée, une suspension à bras oscillant (« Swing Spring ») à l’arrière et un alternateur (plus fiable).

De part sa conception et son moteur, la Triumph Spitfire MK IV représente parfaitement le roadster anglais, synonyme de liberté et de sensations. Sur les 315 000 unités écoulées (dont 140 000 aux Etats-Unis), tous modèles et versions confondus, la Triumph MK IV ne représente que 22% des ventes, soit environ 70 000 exemplaires.

La Triumph Spitfire MK IV cessera définitivement sa carrière en 1974, pour être remplacée par la Triumph Spitfire 1500, en référence au moteur 4 cylindres de 1500cm3 développant 71ch. Le dernier véritable roadster anglais durera 6 ans avec près de 96 000 exemplaires. Les détails permettant de la différencier de sa prédécesseur sont minimes : les chromes se font rares, un spoiler vient se greffer au niveau du pare-choc avant, sans oublier des stickers latéraux.

Cependant, aucun modèle ne viendra perdurer cette voiture « so british » et l’ère des « GTI » la remplacera dès les années 1980. La marque disparaîtra dans la foulée en 1984 et un pan de l’histoire automobile anglaise se retrouvera dans les archives (pour le plus grand malheur d’une génération) !

CaractéristiquesDonnées
Moteur 4 cylindres en ligne avant – Longitudinale avant
Puissance 61 ch à 5500 tr/min
Cylindrée 1296 cm³
Transmission Propulsion
Boite de vitesse Manuelle 4 rapports
Poids775 kg

Le coup de cœur du mois : La Jaguar Type E V12

Autre vision, autre marque ! Cette fois-ci, nous avons trouvé notre coup de coeur de ce mois-ci sur la rue Rivoli, dans le cadre chic du 1er arrondissement de Paris ! Quand sortir la Jaguar Type E V12, cela fait déjà 10 ans que la célèbre marque Jaguar avait sorti la fameuse et légendaire Jaguar Type E. Nous sommes en 1971 et ce mythe anglais ne cesse d’évoluer depuis 1961. Le début des années 1970 marque un tournant (définitif) dans la stratégie du constructeur anglais. En effet, la majorité des ventes de la célèbre Jaguar Type-E sont réalisées outre-atlantique, connue là-bas sous le nom de Jaguar XK-E. Il est donc logique que les dernières modifications se fassent pour respecter les normes américaines anti-pollutions.

En effet, le marché américain limite la puissance des véhicules avec l’introduction de nouvelles législations. La Jaguar Type E fait les frais de ces nouvelles contraintes environnementales, la marque au félin étant obligée de baisser la puissance à 250ch, en 1972, puis à 241ch, en 1973. De plus, la version coupé 2 places est remplacée par une version 2+2 . Jaguar a donc cédé à la tendance du moment à l’image de Ferrari et Lamborghini avec leurs modèles respectifs : la Ferrari 330 GT 2+2 et la Lamborghini Jarama. A noter que cette physionomie « 2+2 » n’est pas exclusive à cette version-ci puisque déjà mise en place sur des modèles des années 1960 ! Une marque visionnaire, créatrice de tendance, dirait-on aujourd’hui ! Jaguar n’étant pas indépendant (car appartenant au groupe BMH), la « 2+2 » fut par la suite conservée, puis généralisée. Le châssis est allongé de quelques centimètres pour accueillir la nouvelle boîte de vitesse automatique 3 rapports (anciennement Moss à 4 rapports) et la garde au toit est rehaussée. La normalisation américaine fait désormais partie de la Jaguar Type E. En parallèle, le cabriolet conserve sa place dans la gamme.

Le changement radical se trouve au niveau du moteur. Au revoir le 6 cylindres muni d’un double arbre à cames en tête de 4235cm3 (mis en place de 1964 à 1972) et bonjour au V12 muni de 2 arbres à cames en tête de 5343cm3 (identique à la future Jaguar XJR-S) ! Les modifications techniques sont nombreuses pour pouvoir adapter ce nouveau bloc au véhicule. L’empattement est élargi et la bouche de refroidissement est plus grande. Les qualités ne manquent pas à son égard : plus de puissance et plus de souplesse. Cependant, l’âme et le caractère générale de la voiture disparaît au grand dam des puristes et passionnés. L’aspect sportif est annihilé à cause du mauvais étage de la boîte automatique 3 vitesses, son refroidissement insuffisant et son poids de 1490kg (+ 300kg par rapport au 6 cylindres 4.2L). Le rachat par British Leyland marquera la fin d’une ère de rugissement du félin.

La production s’arrêta définitivement en 1975. Elle fut immédiatement remplacée par la Jaguar XJS. Mais ceci est une autre histoire que nous vous avons déjà compter ! Au final la Jaguar Type E sera produite à près de 72 516 exemplaires dont plus de 15 000 unités en version Jaguar Type-E V12, soit 11% de la production (muni d’une boîte manuelle 4 vitesses ou d’une boîte automatique 3 vitesses).

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Article écrit par : ABSOLUTELY CARS 
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS

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Une réflexion sur “Au détour des rues parisiennes : Novembre 2019

  1. Bonjour, quel ne fût pas mon étonnement et mon émotion en découvrant votre article.
    J’ai immédiatement reconnu la Jaguar XKE V12 de 1972 dont j’étais propriétaire.
    Je la garais souvent devant l’Hotel Regina pour aller balader dans Paris (la photo a dû être prise entre 2015 et 2018)
    Je dis que j’en étais le propriétaire car elle a péri carbonisée dans un accident en 2020 et j’ai bien failli faire de même avec… heureusement j’étais seul à bord et j’ai pu m’extraire avant que les flammes ne dévastent tout en quelques secondes. Elle était facile à reconnaître avec sa robe Cotswold Blue et son intérieur cuir bordeaux, rarissime assemblage en Europe (originaire des USA) et son absence de plaque d’immatriculation à l’avant. Son V12 parfaitement réglé était impressionnant de couple, de souplesse et de puissance et sa tenue de route très saine. Les jolis pneus Toyo avec liseret blanc n’ont hélas pas empêché l’aquaplaning. Et leur dimensions plus larges que ceux d’origine y est peut-être pour quelque chose (215/70R15 au lieu de 205/70R15).
    J’ai aujourd’hui la version cabriolet dans la même couleur qui me procure beaucoup de plaisir, mais je dois avouer que la conduite de ce coupé me manque énormément.
    La série 3 est boudée par ceux qui se prétendent puristes et c’est tant mieux ! Elle reste, de ce fait, un peu plus abordable aux passionnés qui préfèrent la pratique à la théorie.
    Ceux qui ont conduit les 3 séries savent de quoi il en retourne.

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