Focus sur : la Citroën 2CV, la voiture des rebelles (partie 2/3)

La Citroën 2CV fut le témoin des Trente Glorieuses. En 1960, 25,8% des ménages possédaient un réfrigérateur, 24,4% une machine à laver, 13,1% une télévision, 30,2% au moins une automobile. C’est dire l’importance de cet outil fort utile. La Citroën 2CV (et sa variante fourgonnette) fut achetée par des ouvriers, des agriculteurs, des artisans et commerçants, mais également par les ménages aisés en tant que seconde voiture.

La Citroën 2CV des années 60 et 70 : la voiture d’André Malraux

La Citroën 2CV type AZPL connut un important succès commercial. Elle fut remplacée par la Citroën 2CV type AZA disponible entre mars 1963 et février 1970 (jusqu’au milieu de l’année 1971 en Allemagne et au Pays-Bas). Elle fut complétée par :

  • la Citroën 2CV Kit ENAC (société d’Exploitation Nouvelle Automobile et de Carrosserie) équipée d’un cadre tubulaire pour transformer la partie arrière en hayon, de la roue de secours implanté dans le compartiment moteur, d’un plancher plat, d’une banquette arrière rabattable. Vendue à partir de décembre 1961, elle fut rebaptisée Citroën 2CV Mixte fin 1963 et demeura disponible jusqu’en 1967.
  • la Citroën 2CV type AZAM disponible entre mars 1963 et avril 1967. Elle était reconnaissable grâce à ses pare-chocs munis de bananes en tube chromé, ses bras d’essuie- glaces chromés, son jonc en aluminium poli sur le capot, ses entourages du pare-brise, des glaces latérales et de la lunette, ses enjoliveurs en aluminium empruntés à la Citroën Ami 6.
  • la Citroën 2CV type AZAM Export vendue entre avril 1967 et septembre 1967, munie de clignotants rectangulaires implantés sur les faces avant des ailes.
  • la Citroën 2CV fourgonnette type AK 350 (pour une charge utile de 350kg) disponible entre avril 1963 et juillet 1970, équipée d’un 2 cylindres à plat de 602cm³, d’une carrosserie portée à 3,8m, de 4 amortisseurs télescopiques dès septembre 1963.
  • la Citroën 2CV fourgonnette type AKS 400 (pour une charge utile de 400kg) vendue entre juillet 1970 et mars 1978.

Les principales évolutions furent :

  • le changement du sens d’ouverture des portes avant imposé par la réglementation européenne, en décembre 1964.
  • les chevrons implantés sur la calandre et l’adoption des vitres de custode, en septembre 1965.
  • la longueur comprise entre 3,82m et 3,83m à partir de septembre 1965.

Les Citroën 2CV type AZPL et type AZA étaient des voitures extrêmement compétitives en termes de :

  • prix d’achat,
  • délai de livraison (ramené à 6 mois au début des années 60 avec paiements par tranche de 10% jusqu’à 50% et un dernier versement de 50%, sommes versées remboursables au taux du livret A si l’acquéreur renonçait à la livraison de son automobile),
  • frais d’entretien,
  • cotisation d’assurance,
  • vignette,
  • consommation.

Une Citroën 2CV munie du 424cm³ pouvait facilement atteindre les 250 000 km sans remplacer le moteur ou la boîte à vitesses. Avec 3 personnes à bord, elle se contentait d’un peu moins de 5 litres aux 100km. Avec une galerie sur le toit contenant une tente de camping familiale, la consommation moyenne était inférieure à 6 litres aux 100km. Elle permettait de découvrir les châteaux de la Loire, les nombreuses cathédrales, les musées, mais également les ouvrages d’art et le patrimoine industriel : le Pont de Tancarville (mis en service le 2 juillet 1959), les 5 centrales hydroélectriques du Verdon (Castillon – 1949, Chaudanne – 1953, Vinon – 1967, Quinson – 1974, Sainte-Croix – 1975), la centrale hydroélectrique de Serre-Ponçon mise en service en 1961, la centrale nucléaire de Chinon mise en service en 1963, l’ascenseur à bateaux de Saint-Louis-Arzviller mis en service en 1969, le four solaire d’Odeillo mis en service en 1969…

André Malraux (1901-1976), auteur entre autres des livres La condition humaine et L’espoir, ministre des Affaires culturelles entre le 22 juillet 1959 et le 20 juin 1969, annonça aux députés qu’une maison de la culture par département devrait voir le jour avant trois ans, afin que « n’importe quel enfant de seize ans, si pauvre soit-il, puisse avoir un véritable contact avec son patrimoine national et avec la gloire de l’esprit de l’humanité ». Les maisons de la culture devront abriter aussi bien des représentations théâtrales que des ballets ou des expositions d’art. Le 27 octobre 1966, André Malraux réaffirma l’ambition de son ministère devant le Parlement en matière budgétaire : « Ce que je vous demande, c’est exactement vingt-cinq kilomètres d’autoroutes. »

Une Citroën 2CV permettait d’instruire ses enfants, de se rendre à la maison de la culture, au théâtre, aux concerts, à l’opéra, de voyager. Les enfants devaient se taire, écouter les adultes de bonnes familles qui se tenaient droit, qui parlaient comme dans les livres, lentement, en employant de nombreux adjectifs choisis et bien placés dans les phrases. Ils devaient acquérir les codes de la bourgeoisie. Le 9 juillet 1966, l’émission « Au théâtre ce soir » fut pour la première fois diffusée à la télévision. Ainsi, nous découvrîmes le talentueux comédien Jean Le Poulain (1924-1988) jouant dans Le Tartuffe, Le Malade imaginaire, Le Bourgeois gentilhomme, L’Ecole des femmes de Molière, Le Noir te va si bien de Jean Marsan. La date de la dernière diffusion de l’émission « Au théâtre ce soir » fut le 22 février 1986. Il ne fallait plus instruire les enfants pauvres !

André Malraux ne se déplaça pas en Citroën 2CV, mais elle permit à des milliers d’enfants pauvres d’atteindre le revenu moyen en une génération.

La loi n° 68-1043 du 29/11/1968 introduisit la TVA sur les produits de luxe au taux de 25% et la Citroën 2CV fut concernée à l’instar des autres voitures. La loi n° 69-1161 du 24/12/1969 porta ce taux à 33,33% ! La loi n° 88-1149 du 23/12/1988 le ramena à 28% ; la loi n° 89-935 du 29/12/1989, à 25% ; la loi n° 90-1168 du 29/12/1990, à 22%. La loi n° 91-716 du 26/07/1991 (avec comme date d’effet, le 01/01/1993) fit disparaître le taux majoré. La Citroën 2CV fut un objet de luxe ! La firme du Quai de Javel contint sa grille tarifaire malgré un taux de TVA fort élevé, mais cela compromit son indépendance à tout jamais. Tout ne fut pas idyllique, la censure sur les antennes exista : Nuit et brouillard (chanson de Jean-Ferrat de décembre 1963), L’Amour avec toi (chanson de Michel Polnareff de 1966)…

La Citroën 2CV type AZA fut remplacée en février 1970 par la Citroën 2CV 4 (le 4 signifiant 435cm³). Sa batterie présentait une tension de 12 Volt. Les faces avant des ailes incorporèrent les clignotants. La plaque d’immatriculation arrière devint verticale ainsi que les feux intégrant les clignotants. Elle fut disponible jusqu’en septembre 1978 et complétée par :

  • la Citroën 2CV 6 (le 6 signifiant 602cm³) vendue entre février 1970 et juillet 1979, renommée Citroën 2CV 6 Club et disponible entre juillet 1979 et février 1988.
  • la Citroën 2CV Spécial disponible entre septembre 1975 et juillet 1979, une version extrêmement dépouillée, sans les vitres de custode jusqu’en septembre 1978. Elle était reconnaissable grâce à ses phares ronds et équipée du 435cm³.
  • la Citroën 2CV 6 Spécial disponible entre juillet 1979 et juillet 1990. Elle était reconnaissable grâce à ses phares ronds et équipée du 602cm³.
  • la Citroën 2CV 6 Spécial E disponible entre juillet 1981 et le milieu de l’année 1988, une Citroën 2CV 6 Spécial équipée en série d’un embrayage centrifuge.
  • la Citroën 2CV 4 Spot vendue en 1976, une édition limitée à 1800 exemplaires équipée de phares rectangulaires, d’une peinture bi-ton blanche/orange, du 435cm³.
  • la Citroën 2CV 6 Spot vendue en 1976, une édition limitée à 200 exemplaires équipée de phares rectangulaires, d’une peinture bi-ton blanche/orange, du 602cm³.

Les principales évolutions furent :

  • l’adoption des clignotants ronds avant en mai 1970.
  • la présence de ceintures de sécurité avant 3 points depuis janvier 1972 et de ceintures de sécurité arrière à partir de septembre 1972.
  • l’adoption des phares rectangulaires, d’une potence support des phares plus large, des feux de détresse, de l’ouverture intérieure de la capote en septembre 1974.
  • le remplacement des batteurs et frotteurs par des amortisseurs télescopiques avant et arrière en septembre 1975.
  • la présence d’un témoin lumineux du niveau de liquide des freins en septembre 1976.
  • le montage en série des ceintures de sécurité avant à enrouleurs en juillet 1977.
  • le montage sur la Citroën 2CV 6 en septembre 1978 d’un carburateur double corps lui permettant d’atteindre une vitesse maximale de 115km/h et de franchir le 0 à 100km/h en 33,5 secondes.

A la suite du premier choc pétrolier, le gouvernent français intervint pour que l’actionnaire principal Michelin ne vendît pas ses parts sociales Citroën à Fiat, Peugeot s’en portant acquéreur en 1975. Pendant cette transition, la firme du Quai de Javel envisagea le pire. Pourquoi ne pas sauver l’entreprise avec une nouvelle Citroën 2CV ? L’idée fut de réaliser une Panther De Ville proposée à un prix accessible. Le châssis retenu fut celui de la Citroën Ami Super. Il était renforcé et permettait le montage du 4 cylindres à plat refroidi par air de la Citroën GS, un 1222cm³ muni de deux arbres à cames en tête. Sa longueur de 4m était due à l’augmentation du porte-à-faux avant. Le prototype fut exposé en 1974 dans de nombreux salons sous différentes dénominations : Citroën 2CV Retro ou Citroën 2CV Super ou Citroën 2CV Pop. Les glaces arrière s’ouvraient comme les vitres avant.

Anecdote : une famille de la région aixoise fut invitée à un baptême se déroulant dans la ville de Tourcoing en avril 1975. Le beau-frère du père de famille, toujours la main sur le cœur, lui proposa de lui prêter sa Renault 12 TS toute neuve. Il lui dit qu’ « avec sa Citroën 2CV (type AZPL âgée de 14 ans), il se sentait d’aller faire un bisou à Alexis Kossyguine au Kremlin. Après Lyon, il se mit à neiger dru. Sur l’autoroute, les propulsions et les camions se mirent en travers. Pour se rendre à Auxerre, destination de la première étape, le mieux était d’emprunter les départementales. Cette Citroën 2CV, dépourvue de béquilles électroniques (comme l’ABS, l’ESP, l’AFU) et de pneus neige, cloutés, 4 saisons, rentra dans Auxerre le soir même. Malgré ce temps épouvantable, elle avait mis le même temps pour parcourir cette distance qu’une autoroutière actuelle motorisée électriquement par beau temps. Le lendemain, des Tourquennois accueillirent tout étonnés cette famille qui ne put s’empêcher de surnommer le département du Nord, la Sibérie.

Les Citroën 2CV spécifiques belges

L’usine belge de Forest sortit ses premières Citroën 2CV en octobre 1952. Au printemps 1955, fut ajouté un ludospace réalisé à partir de la fourgonnette Citroën 2CV type AZU ; sa dénomination, Citroën 2CV AZUL Week-end. En 1963, le 424cm³ fut remplacé par le 602cm³ et le porte-à-faux arrière fut allongé de 20cm. Ce modèle, dénommé Citroën 2CV AKL Week-end, fut retiré du marché en 1968. Elles étaient reconnaissables par la présence d’une banquette arrière et de glaces latérales surdimensionnées.

Fin 1957, l’usine de Forest introduisit une variante munie de vitres de custode (adoption des vitres de custode en France en septembre 1965). Dénommée Citroën 2CV AZL 3, elle fut rebaptisée Citroën 2CV AZM 3 et fut disponible entre mars 1963 et fin 1966.

La Citroën 2CV AZM 3 fut complétée, entre mars 1963 et avril 1967 par la Citroën 2CV AZAM 6, entre avril 1967 et septembre 1967 par la Citroën 2CV AZAM 6 Export. La différence notable était la cylindrée de leur moteur, 602cm³.

La Belgique est également le pays de la bande dessinée.

Anecdote : Au début des années 60, dans un café de Saint-Germain-des-Près, Sim (1926-2009), Philippe Bouvard (1929-….) et d’autres convives se plaignirent du montant des impôts, notamment ceux ayant trait aux revenus. Un seul dit que la situation était normale au regard des efforts consentis quotidiennement. Lorsque les réjouissances furent terminées, Philippe Bouvard monta dans sa luxueuse voiture britannique, Sim s’adossa à la sienne et regarda son interlocuteur frondeur monter dans sa Citroën 2CV : il se dénommait Jacques Brel (1929-1978).

La Citroën 2CV des années 80 : la voiture de nouveaux rebelles

La loi n° 81-1160 du 30 décembre 1981 de finances pour 1982 (applicable à compter de l’imposition des revenus de 1981) plafonna les effets du quotient familial. Ainsi des enfants, adolescents et étudiants étaient devenus des sous-enfants, sous-adolescents et sous-étudiants. Cette injustice s’était traduite par l’absence de demi-parts et la présence d’étoiles sur la feuille d’imposition remise. Son application étant toujours en vigueur, il devient difficile de voir une différence entre les différents partis, de ne pas être apolitique. Les jeunes filles et les jeunes hommes de bonne famille se rendirent sur les campus au volant de superbes Citroën 2CV, une voiture extrêmement fiable et économique. Aujourd’hui, ils approchent de l’âge de la retraire. Certains ont travaillé pour des sociétés françaises dont leurs sièges sont maintenant basés à l’étranger. D’autres ont migré à l’étranger, notamment au Canada. Les passionnés et nostalgiques se font aider pour importer des Citroën 2CV.

Une des pensées de Blaise Pascal (1623-1992) ne fut pas enseignée au Lycée. Ce grand philosophe repartit les personnes par une gradation : le peuple, les demi-habiles (ceux qui profèrent des critiques) et les habiles (capables d’émettre des critiques, ils recherchent et exploitent des opportunités). La loi n°81-994 du 9 novembre 1981 portant dérogation au monopole d’Etat de la radiodiffusion (radios privées locales), permit la légalisation des radios libres, une des avancées initiées par le président François Mitterrand (1916-1996). Cependant, cette loi ne nous intéressa pas. « Le prix des disques et des cassettes vierges était trop important » aurait dit un demi-habile. Un habille acheta en Allemagne les disques convoités et les cassettes vierges. Dans le monde de l’automobile, « le prix des voitures neuves était trop important dans les années 90 et par la suite » aurait dit un demi-habile. Un habille acheta une automobile en se faisant aider par un mandataire. Aujourd’hui, 40% des voitures d’occasion importées viennent d’Allemagne.

D’autres avancées sociales furent obtenues sous la présidence de François Mitterrand. L’ordonnance n° 82-41 du 16 janvier 1982 relative à la durée du travail et aux congés payés permit d’obtenir la 5ème semaine de congés payés. L’ordonnance n° 82-270 du 26 mars 1982 relative à l’abaissement de l’âge de la retraite des assurés du régime général et du régime des assurances sociales agricoles permit d’abaisser l’âge du départ à la retraire de 65 ans à 60 ans.

Pour séduire les jeunes femmes et jeunes hommes de bonne famille qui n’employèrent jamais les termes « Deuche » ou « Deudeuche » (trop bobo ou vulgaire), en complément des Citroën 2CV 6 Club et 2CV 6 Spécial, furent proposées :

  • la Citroën 2CV Charleston d’octobre 1980 en tant que série imitée à 8000 exemplaires. Equipée de phares ronds, l’esthétique rendue par les couleurs noire et rouge Delage était magnifique. Devant répondre à un immense succès commercial, elle fut intégrée dans le catalogue en juillet 1981. Entre novembre 1981 et juillet 1983, une peinture bi-ton complémentaire fut proposée : noir et jaune Hélios. En juillet 1983, une peinture bi-ton complémentaire devint disponible : gris cormoran et gris nocturne. La dernière Citroën 2CV produite le 27 juillet 1990 dans l’usine de Mangualde au Portugal portait ces couleurs.
  • la Citroën 2CV 007 vendue entre octobre 1981 et 1982 à 500 exemplaires. Jaune et équipée de phares rectangulaires, elle était habillée de décalcomanies inscrivant 007 sur les portes et le capot avant. Une pochette était livrée dans laquelle se trouvait des pastilles noires à coller sur la carrosserie, simulant des impacts de balles.
  • la Citroën 2CV Marcatelo vendue à l’occasion de la coupe du monde de football de 1982 en Espagne. Bicolore, les phares étaient rectangulaires.
  • les Citroën 2CV France 3 et 2CV Transat vendue entre avril 1983 et mars 1984 à 4000 exemplaires. Equipée de phares ronds, des bandes et des vagues bleues sur fond blanc la rendaient désirable. Un délicat voilier figurait sur le couvercle du coffre.
  • la Citroën 2CV Dolly vendue entre 1985 et 1986. Equipée de phares ronds et bicolore, une première série fut disponible à partir de mars 1985, 3000 exemplaires dont 1500 pour le marché français. La deuxième fut disponible à partir d’octobre 1985, 3000 exemplaires dont 600 pour le marché français. La troisième série fut disponible à partir de mars 1986.
  • la Citroën 2CV Dakar vendue entre 1985 et 1987, réservée au Benelux. Equipée de phares ronds, une grille était montée devant chaque phare rond et un porte-bagage était fixé sur le couvercle du coffre. Des pare-chocs tubulaires (grillagés à l’avant) étaient également présents.
  • la CITROËN 2CV Cocorico vendue à 1000 unités à l’occasion de la coupe du monde de football de 1986. Equipée de phares ronds, un dégradé bleu-blanc-rouge sur fond blanc figurait entre les ailes avant et arrière.

Les freins à disques à l’avant furent adoptés en juillet 1981. Malgré un succès commercial incontestable, PSA ne voulut pas investir dans des dispositifs de dépollution et mit en avant les frais engendrés par l’emmanchement du vilebrequin à l’azote. Ainsi, la fabrication du « bijou » s’arrêta le 27 juillet 1990 à 16h30 dans l’usine portugaise de Mangualde. La production de l’usine de Levallois avait été stoppée le 28 février 1988, celle de l’usine de Forest en décembre 1980.

L’usine espagnole de Vigo fabriqua des Citroën 2CV entre 1958 et 1984, sa commercialisation s’achevant pendant l’été 1987. L’usine slovène de Koper débuta sa production en 1959, celle de Mangualde en 1962. L’usine chilienne d’Arica réalisa la Citroën Citroneta en version 2 portes, 4 portes, fourgonnette et pick-up de 1959 à 1970. Pour la berline, les particularités résidaient dans le toit en acier et le coffre de forme conventionnelle. Ensuite, l’usine fabriqua la Citroën AX330, une Citroën 2CV classique munie du hayon et des feux arrière de la Citroën Dyane. L’usine fut vendue à Eduardo Sal-Lari qui créa la société IES (pour Industrias Eduardo Sal-Lari). La Citroën 2CV poursuivit sa carrière sous les dénominations IES Carga (fourgonnette), IES Gringa (pick-up) et IES 3CV (berline). Elle fut rebaptisée IES 3CV America en 1985, IES 3CV SuperAmerica en 1987. Sa carrière s’acheva en 1990. L’usine argentine de Buenos Aires réalisa des Citroën 2CV entre 1960 et 1979. Cette voiture fut également fabriquée en Uruguay, en Iran, en Tunisie, à Madagascar.

La Citroën 2CV fut fabriquée à 5 115 500 exemplaires dont 24,4% en version fourgonnette. Sa plate-forme fut produite à 7 millions d’unités, sans compter le trio Citroën Ami 6 / Ami 8 et Ami Super. Lors du Mondial de l’automobile 2008, la maison Hermès spécialisée notamment en maroquinerie, créa la surprise en lui rendant hommage avec la Citroën 2CV Hermès munie d’un intérieur somptueux

La Citroën 2CV depuis 1949 jusqu’à 1990, sa production, ses prix, le taux de TVA appliqué en France

Ce que ne vit pas la Citroën 2CV

Pendant 41 ans, la Citroën 2CV fut le témoin du progrès social français. Le 27 juillet 1990 à 16h30, elle se taisait. L’érosion des acquis sociaux obtenus par nos anciens débuta, accompagnée de l’augmentation des taxes et prélèvements en valeur absolue, de l’explosion de la dette atteignant 75 335 € par foyer fiscal en mars 2023. Selon le rapport de l’OCDE de 2018, il faudrait en France 180 ans pour qu’un descendant d’une famille pauvre atteigne le revenu moyen. Qu’en penserait le grand André Malraux ?

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives

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