De 1990 à 1993, la meilleure sportive de la gamme Peugeot n’est d’autre qu’une Peugeot 309 GTI 16 ! Son arrivée sur le marché va provoquer un véritable cataclysme, remettant en cause l’ensemble des bombinettes citadines et compactes des années 1990 ! Avec elle, le Lion de Sochaux sort de nouveau les griffes, reléguant tous ses concurrents, dont la Volkswagen Golf II GTI 16S, au second plan. Il faut dire que cette Française radicale de 160ch, élue voiture de l’année, va redéfinir les codes des “Grand Tourisme à Injection” (ou GTI) ! Pourtant, rien n’était gagné à ses débuts ! Se plaçant sur une niche, entre le Peugeot 205 GTI 1,9 et la Peugeot 405 MI16, son design classique ne lui permet pas de se démarquer de ses sœurs. Pourtant cette sportive sochalienne a bien des atouts dans sa manche : puissance, performances, tenue de route, polyvalence… Et comme tous les grands crus, elle a su se bonifier avec l’âge ! Alors qu’elle souffle désormais ses 30 bougies, ABSOLUTELY CARS vous propose de revenir sur l’une des youngtimers GTI les plus recherchées par les collectionneurs qui a su progressivement gagner le cœur des “Peugistes” !

La genèse de la Peugeot 309 : nom de code – C28
L’histoire d’une des plus performantes sportives des années 1990 commence en 1985 avec la Peugeot 309. Cette berline compacte est une première chez Peugeot qui la dote d’une numérotation des plus inédites dans sa gamme. Elle incarne également un changement de style avec sa calandre à deux double-barrettes et ses feux à trois bandes. Il faut dire qu’à l’origine, elle devait remplacer la Talbot Horizon, sous le nom de code C28 ! Mais finalement, le belle française intègrera le giron du Lion. Bien qu’elle fit couler beaucoup d’encre, la Peugeot 309 connut un début en demi-teinte. Pour booster les ventes de la belle, elle est rejointe dès février 1987 par une première version sportive, la Peugeot 309 GTI, dotée d’un moteur XU 1.9 l à injection de 130ch issu de la Peugeot 205 1.9 GTI, apparue trois mois plus tôt. Elle sera suivie, quelles années plus tard, en 1989, par une version 16 soupapes, connue sous le nom de Peugeot 309 GTI 16, équipée du bloc-moteur 1.9L redynamisé de la Peugeot 405 Mi-16.

Néanmoins, cette Peugeot 309 GTI 16 n’arrive pas à se distinguer esthétiquement de sa version classique. Longue de 4,05m, large de 1,63m et haute de 1.38m pour un empattement de 2.46m, elle en reprend le gabarit et globalement le design très classique qui a déjà causé le désamour des Peugeot 309 dite “classiques”. Il faut dire qu’à l’époque, le segment des compacts n’est pas aussi développé qu’aujourd’hui et commence à déployer ses ailes. Pourtant à ce sujet, Peugeot avait fait un effort en la dotant de coloris métallisés (Bleu Miami, Gris Futura, Gris Magnum, Blanc, Noir et Rouge pour les version d’export), d’un rétroviseur droit, de quatre projecteurs additionnels carrés (longues portées et antibrouillards) sur un bouclier avant retravaillé, de baguettes noires sur les pare-chocs en plastiques, de rappels de clignotants sur les ailes, d’un becquet arrière, de jantes 15 pouces en alliage léger, d’un toit ouvrant panoramique fumé (en option)… Mais la grande faiblesse de la Peugeot 309 GTI 16 est son positionnement dans la gamme Peugeot, étant entre deux chaises, entre la Peugeot 205 GTI, favorite des jeunes de cette période, et la Peugeot 405 GTI, rêve ultime de cette même génération.
De ce fait, seules 67 260 unités ont été vendues entre 1990 et 1993, soit 4% de la production totale des Peugeot 309. Produite à Sochaux, son prix de vente s’affiche à 115 000frs, ce qui était conséquent pour un véhicule de ce gabarit à cette époque, bien que moins onéreuse que ses concurrentes germaniques ! Cela n’empêchera à la belle d’aguerrir ses lettres de noblesse en compétition, de 1990 à 1992, forgeant sa propre légende ! Ainsi, c’est sur le marché de l’occasion que la Peugeot 309 GTI 16 a conquis les cœurs, victime désormais d’une sur-côte. On en retrouve aujourd’hui dans différents états : épave, tuning, coursifiées, roulantes ou collection. Accessible d’occasion jusqu’en 2014 pour 4000€ pour un modèle en bon état, désormais une Peugeot 309 GTI 16 de moins de 200 000 km avoisine les 9000€ tandis que les modèles en très bon état à moins de 100 000km peuvent s’afficher à 17000€ ! Une belle revanche pour cette youngtimer !


La Peugeot 309 GTI 16, une routière affutée pour la piste

La Peugeot 309 GTI 16 ne se distingue pas par son habitacle, surprenant par rapport aux autres GTI des années 1990. Celui-ci fait son rôle : pratique, efficace, confortable. Ici, c’est les sensations de conduite qui priment. L’habitacle offre la sellerie “baquet” en velours de la Peugeot 405 MI-16 qui fait bénéficier au conducteur d’un confort et d’une position de conduite idéale. Cependant, le reste de la finition n’est pas optimisée : le tableau de bord en plastique est pratiquement le même en qualité que celui de la Peugeot 309. Elle est également équipée d’un volant quatre branches, un peu détonnant sachant que la sportivité d’une voiture s’exprime à travers le volant à trois branches ! Heureusement, cette bombinette sochalienne bénéficie d’une moquette bleue électrique (disponible si tissu bleu velours, en série ou semi-cuir en option, sinon, elle était noire si sellerie cuir en option) ! Côté équipements, elle est équipée d’une série de compteurs des plus complets, le verrouillage centralisé des portes, vitres avants électriques en série, du sigle de volant GTI ayant les reliefs en blanc, du pommeau de vitesse en graphisme blanc…



La force de la Peugeot 309 GTI 16 se trouve bien autre part, sous son capot ! Ses performances sont bluffantes : elle abat le 0 à 100 km/h en 7,7 secondes pour une vitesse de pointe de 217 km/h ! Une vraie sportive qui en a étonné plus d’un ! Il faut dire que 160ch pour 975 kg sur la balance, cela ne peut donner qu’une super voiture ! Elle peut même se vanter d’être la compacte la plus performante de son segment et sa génération ! Entre 90 et 120 km/h, cette bombinette peut même challenger l’Opel Kadett GSI 16V, la Mercedes 190 E 2.5-16, la BMW M3 E30 ou encore la Ford Sierra Cosworth ! Elle doit cette fougue à son moteur : un 4 cylindres “XU9J4” 16 soupapes en ligne de 1905cm3 en position transversale avant de 160 ch, accouplé à une boîte manuelle courte à 5 rapports !



Mieux adaptée sur la Peugeot 309 GTI 16 que sur la Peugeot 405 MI-16, cette motorisation offre tout son potentiel, même à bas régime ! A contrario, elle exprime toute sa puissance, passé les 4500 tr/mn avec un doux son mélodieux ! Son comportement routier passe par un châssis propre aux GTI, une direction à crémaillère assistée, un ABS (en option que sur les derniers modèles), des amortisseurs plus fermes, une barre antiroulis à l’arrière, des pneumatiques Goodyear 15 pouces. Et sur les routes sinueuses, elle exprime tout sa fougue pour ceux qui savent la piloter comme un professionnel, car la belle demande une attention de tous les instants en mode “sport” ! Hélas, ce bonheur sera de courte durée, car, en août 1992, l’installation d’un catalyseur va réduire sa puissance de 12ch pour 148ch au total… avant d’être retirée du catalogue en 1993 alors qu’elle cède sa place à la Peugeot 306 16S.
Caractéristiques | Données |
Moteur | 4 cylindres en ligne 16 soupapes Injection Bosch électronique Motronic |
Puissance | 160 puis 148ch |
Cylindrée | 1905 cm3 |
Transmission | Traction |
Boite de vitesse | Manuelle 5 rapports |
Freins | Disques ventilés à l’avant Disques pleins à l’arrière |
Poids | 975kg |
0-100 | 7.7 secondes |
Vitesse max | 217km/h |
Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives
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