Parmi les voitures à part entière, la Toyota MR2 tient une place de choix, intermédiaire entre la supercar et les sportives populaires ! Commercialisée entre 1984 et 2007, elle connaîtra pas moins de trois générations, toutes répondant au désir de posséder une voiture “fun”, économe, maniable, réactive et compacte ! Mais la Toyota Midship Runabout 2 se détache du lot : elle est la première voiture de série dotée d’un moteur en position centrale 100% Japonaise ! Il n’en fallait pas plus pour qu’elle fasse parler d’elle. Ainsi en 1989, sa deuxième génération, portée par le coupé Toyota MR2 MkII SW20, est très attendue par la presse. Avec elle, Toyota propose une tout autre version de sa petite sportive, avec une approche “haut de gamme” qui se base sur le plaisir de conduite sans être une ultra-sportive ! Cette nouvelle série sera notamment la première importée en France ! Si elle ne perce pas sur le territoire français, le succès est au rendez-vous dans les autres pays et la belle fera le bonheur des “apprentis-pilotes” durant pas moins de dix ans, marquant à jamais l’histoire automobile des voitures de sport ! Pour les 30 ans de la Toyota MR2 MKII, ABSOLUTELY CARS revient sur cette japonaise quelque peu spéciale !

La Toyota MR2 MkII, la petite sportive nippone déclinée pour chaque marché automobile



La Toyota MR2 MkII est dévoilée au grand public en 1989, lors du Salon automobile de Tokyo. Elle sera commercialisée après coup au Japon, puis l’année suivante en Europe et en Amérique du Nord qui ne les a reçu qu’au début des années 1990 en tant que modèles de 1991. Cette nouvelle version de la Toyota MR2 dénote par rapport à sa devancière, en répondant à un cahier des charges qui préfère le confort à la sportivité pure ! En effet, Toyota souhaitait mettre sur le marché une voiture permettant à chaque conducteur d’approcher ses limites, cette petite sportive permet à tout un chacun de prendre plaisir en la conduisant. Ainsi, sa conception générale se dote d’un style plus arrondi et plus épuré, certains appelant la Toyota MR2 SW20, la “petite Ferrari nippone”. Il faut dire que Toyota a fait les choses en grand : un habitacle plus luxueux et plus spacieux, un moteur plus puissant, une boîte-pont plus robuste et une configuration de suspension plus durable, etc… ainsi que quelques éléments de construction empruntés à Ferrari ! La belle est si prometteuse que des rumeurs se sont propagées selon lesquelles Toyota construisait une autre voiture de sport à moteur central, bien avant sa présentation !
Designée par Kunihiro Uchida, La Toyota MR2 MKII sera disponible en version coupé, coupé avec toit ouvrant et coupé Targa, bien que ces séries ne soient pas toutes systématiquement proposées dans les autres pays. Par exemple, en Allemagne, où seule la série Toyota MR2 MkII Targa est importée. De plus, elle connut plusieurs niveaux de finitions selon les marchés où elle se trouvait :
- Au Japon :
- la Toyota MR2 MkII “G” avec un moteur NA 2.0L 3S-GE de 163 ch avec boîte automatique (la boîte manuelle étant en option) qui préfigure le modèle de base de la gamme Toyota MR2 SW20. Cette série possède de série la climatisation manuelle, le réglage électrique des rétroviseurs avec rabattement manuel, la sellerie et les garnitures des portes en tissu, le becquet arrière en option…
- la Toyota MR2 MkII GT avec un moteur turbocompressé 3S-GTE de 2,0 L et une transmission manuelle. La GT était considérée comme la voiture la plus luxueuse dans la gamme SW20, possédant toutes les caractéristiques standards de la G-Limited, complétées par des garnitures de porte et des sièges en alcantara/cuir ainsi qu’une climatisation électrique.
- la Toyota MR2 MkII G-Limited avec un moteur NA 2.0L 3S-GE atmosphérique avec boîte automatique (la boîte manuelle étant option). Elle a en supplément les rétroviseurs rabattables électriques, la direction assistée, les phares antibrouillards de direction et le becquet arrière.
- la Toyota MR2 MkII GT-S avec un moteur turbocompressé 3S-GTE de 2,0 L de 218 ch avec boîte manuelle et possédant les mêmes caractéristiques standards que la G-Limited.
- En Europe :
- la Toyota MR2 MkII Coupé avec moteur NA 2.0L 3S-FE de 138 ch, non disponible avec toit en T (toit s’ouvrant façon Targa en 2 parties). Ce modèle n’avait pas de becquet arrière, ni de phares antibrouillards avants.
- la Toyota MR2 MkII GT Coupé avec le moteur NA 2.0L 3S-GE de 156ch
- la Toyota MR2 MkII GT T-Bar avec le moteur NA 2.0L 3S-GE. Elle est dotée de séries des options suivantes : sièges et garnitures de portes en cuir et système audio haut de gamme à 8 haut-parleurs
- Aux Etats-Unis :
- la Toyota MR2 avec un moteur NA 2,2L 5S-FE de 130 ch avec une boîte automatique 4 rapports ou une boîte manuelle 5 rapports
- la Toyota MR2 Turbo avec un moteur turbocompressé 3S-GTE 2,0 L de 200 ch, proposé uniquement avec une boîte manuelle 5 rapports et le toit en T après 1993




La structure de la Toyota MR2 SW20 sera également optimisée tout au long de sa carrière, ces modifications étant identifiables sous la forme de révision, la première série étant la Toyota MR2 MKII Rev1, puis la deuxième étant Toyota MR2 MKII Rev2… Cette dernière verra le jour en janvier 1992 avec entre autre l’apparition d’un pot catalytique, abaissant la puissance à 156ch, une amélioration des suspensions avants et arrières, un remodelage de l’avant, des roues 15 pouces, des freins plus importants, un levier de vitesse plus court, des boutons plus petits, des synchroniseurs de transmission améliorés, l’option LSD pour les turbo uniquement, le toit à barre en T pour les turbo américains…
La Toyota MR2 MkII Rev3 apparaît en novembre 1993 avec une amélioration du moteur 3S-GE (173 ch en Europe et 242ch au Japon) et du 5S-FE (135ch pour les Etats-Unis), des feux arrières ronds “Kouki”, un restylage des ailes arrières, l’apparition de l’airbag passager (sauf au Japon), la diffusion du LSD à tous les modèles, la mise en place d’une nouvelle boîte de vitesse au Japon, le régulateur de vitesse de série, mise à niveau de l’ABS et du système de direction assistée…

La Toyota MR2 MkII Rev4 voit le jour en juin 1996 et apporte son lot de changement : clignotants montés sur l’aile, nouvelles jantes 5 rayons en alliage, Airbag passager en option au Japon, révision de l’ABS, le moteur 3S-GE européen réduit à 168ch…
La Toyota MR2 MkII Rev5 conclura cette série en novembre 1997 avec de nouvelles jantes 15 pouces, de nouveaux clignotants, un spoiler arrière réglable, la présence de rouge sur l’instrumentation et le pommeau de vitesse, la mise en place du nouveau moteur BEAMS 3S-GE de 197ch au Japon…

D’autres séries spéciales verront le jour comme la Toyota MR2 SW20 Spider TRD, diffusée uniquement au Japon, qui transformait ce coupé sport en cabriolet grâce à une capote souple rabattable. Une version apparut également, cette fois-ci, grâce à la presse britannique ! En effet, la Toyota MR2 MkII faisant fortement écho à la Ferrari F348 et à la Ferrai F355, les médias automobiles d’outre-manche la surnommèrent “Baby Ferrari”. Clin d’oeil à cette référence, Toyota va émettre un kit particulier qui lui permettra de ressembler fortement à la Ferrari F355. A noter que son tarif débutant à 163.950 Frs reste quand même élevé face à l’italienne !
La Toyota MR2 SW20, si différente sa devancière !
Le gabarit de cette nouvelle Toyota MR2 de 1989 est le miroir du changement amorcé par Toyota avec cette deuxième génération. La petite sportive se voit plus bodybuildée avec ses 4.17m de long ( soit + 25mm que la Toyota MR2 MKI), ses 2.40m d’empattement (+8mm), son 1.70m de large (+4mm) et son 1.24m de haut (-1mm) ! Comparée à sa devancière, la Toyota MR2 MkII Rev1 est dotée de phares entièrement revus qui ont su conserver leur système rétractable, un aileron proéminent, des baguettes latérales et des clignotants oranges (puis blancs). Mais la force de la Toyota MR2 se trouve dans ses quatre configurations de toit : le toit amovible en T, se rangeant juste derrière les sièges, le toit amovible d’une seule pièce, se rangeant dans le coffre, le toit rigide du coupé et le rare toit de la Spider réalisée par TRD commercialisée uniquement au Japon. Toutefois, c’est sur l’habitacle qu’il faut s’attarder ! A la fois luxueux et spacieux, l’intérieur offre deux places avec des sièges “type bacquet” (en tissu ou en cuir selon la version, la série et les options choisies). Elle comporte tous les équipements essentiels pour prendre plaisir à la conduire dans un excellent confort (climatisation, tableau de bord, instrumentations fonctionnelles, rangements nombreux, coffres de belles capacités à l’avant et à l’arrière, vitres et rétroviseurs selon les versions et la série…) qui évolueront au gré des révisions et des modèles proposés selon les marchés.





Côté mécanique, la Toyota MR2 MkII est équipée d’un bloc-moteur en acier à culasse en alliage léger, né de son association avec la société Yamaha. En position centrale arrière avec une transmission aux roues arrières, il s’agit d’un 4 cylindres en ligne à injection, soit type “3S”, soit type “5S”. Elle fut proposée en quatre motorisations : le 2 litres 16 soupapes dit “moteur 3S-FE”, commercialisé en Europe avec le volant uniquement à droite, le 2 litres 16 soupapes dit “moteur 3S-GE”, commercialisé au Japon et en Europe, le 2,2 litres dit “moteur 5S-FE”, commercialisé aux Etats-Unis et le 2 litres turbo dit “moteur 3S-GTE”, commercialisé au Japon et aux Etats Unis. Le plus puissant moteur arrivait à réaliser le 0 à 100 km/h en 6 s pour une vitesse de pointe de 250 km/h malgré un poids pouvant atteindre les 1145kg, voir les 1270kg pour les 2.2 et 2.0 turbo ! Cette performance est permise aux ouïes sur les ailes et à la position du moteur qui lui offre un refroidissement optimal. De plus, le circuit de liquide de refroidissement est plus important que d’habitude : près de 13,5L, avec une pompe à eau renforcée. La sonorité du moteur s’exprime par une double sortie d’échappement. Le système de freinage, quant à lui, est assuré par des disques ventilés à l’avant et des disques pleins à l’arrière. Le comportement routier passe par une direction à crémaillère assistée, une suspension avant indépendante, une suspension multi-bras arrière, deux barres antiroulis, l’ABS et des pneumatiques de 15 pouces. Certains exemplaires “turbo” sont dotés du système “traction control” ou d’un différentiel à glissement limité optimisé. A noter qu’aucun modèle turbo ne fut officiellement proposé sur le marché européen. De nombreux moteurs seront par la suite modifiés, certains recevant des turbo non d’origine tandis que certaines Toyota MR2 SW20 virent leur moteur remplacé par le V6 de la Toyota Camry !


En 1999, la Toyota MR2 MKII cède sa place au bout de 10 ans de carrière à la 3ème génération de la Toyota MR2. Avec des dimensions réduites, un poids plus faible et des performances nettement optimisées, la nouvelle Toyota MR3 MKIII retourne aux valeurs d’origine qui ont fait le succès de la série MR2. Cependant, la conjoncture du segment des roadsters qui chutent progressivement, aura raison de la petite sportive. Elle disparait définitivement du paysage automobile en 2007, après 20 ans d’existence.
Les versions spéciales de la Toyota MR2 MkII
La Toyota MR2 MkII Spider
La plus célèbre des versions spéciales de la Toyota MR2 SW20 est sa déclinaison “Toyota MR2 Spider” qui fut construite à seulement 91 exemplaires avec quelques unités exportées en Europe). Il s’agit d’une modification réalisée par TRD au Japon caractérisée par un capot moteur spécifique, l’absence du nom Toyota, du volant à droite, d’un double bosselage dans le prolongement des appuie-têtes, d’une capote souple rétractable et d’une motorisation identique à elle du 2.0 atmosphérique.



La Toyota MR2 MkII JDM (Japanese Domestic Market)
Suite aux victoires remportées au titre du Japan GT Championship (JGTC) en 1998, Toyota Racing Development (TRD) décide de lancer une série limitée de 35 unités. La Toyota MR2 MkII JDM se distingue par un kit spécifique “Japanese Domestic Market” (JDM), symbolisé par des ailes en fibre de verre élargies, une mécanique retravaillée par TRD.
Les Toyota MR2 MkII en compétition



La Toyota MR2 MkII s’est également illustrée sur la piste au travers de sa propre série : le “MR2 Championship” au Royaume-Uni, mais aussi lors de championnat plus généraux à l’étranger. Nous pouvons noter ceux helvétiques de voitures de tourisme ou asiatiques avec la série “Fuji Freshman” et “GT300” (BMW M3, Ferrari F355, Porsche 911). Cette dernière fut remportée par l’équipage Taisan Jr/Tsuchiya au niveau équipe et pilotes en 1998 et 1999. Ils s’adjugent dans la foulée la “All-Star race” (1999). La Toyota MR2 MkII fut également l’auteur de records de vitesse dans sa catégorie, comme celui de l’américain Dennis Aase ayant poussé sa Toyota MR2 à 320km/h, puis 352km/h. Le moteur de ce modèle développait 487ch et était doté d’arbre à cames et d’une admission spécifiques.
A cela, nous pouvons rajouter bien évidemment les 24 heures du Mans 1995 qui voient une version plus que transformée de la Toyota MR2. Baptisée SARD MC8-R et construite à un seul exemplaire, seul le châssis allongé correspond à la Toyota MR2, le reste étant entièrement réalisé spécifiquement par Sigma Advanced Research Development (SARD), à l’image de l’aérodynamique, de l’habitacle complètement dépouillé, de la transmission séquentielle, des suspensions McPherson renforcées, du freinage Brembo… Le capot abrite un bloc V8 biturbo “1UZ-FE” 4.0 de 600ch. Elle courait dans la catégorie GT1 face aux Ferrari F40, Mclaren F1 et Porsche 911GT1. Malheureusement, elle abandonne dès le 14ème tour avec, à son volant, Alain Ferté/Kenny Acheson/Tomiko Yoshikawa. L’année suivante, elle termine à la 24ème place avec Masanori Sekiya/Hidetoshi Mitsusada/Masami Kageyama, mais ne se qualifiera pas en 1997. La MC8-R s’adjugera quand même la 26ème position lors des 1000km de Suzuka en 1995, mais ne terminera pas l’édition 1997 malgré deux voitures engagées par les écuries Team Menicon SARD et IDC Ootsukakagu SARD. Il parait qu’une version route a été produite, mais son existence se limite aux rumeurs et aux sites web. Elle est supplantée en 1998 par la Toyota GT-one.






Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives
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