Chez ABSOLUTELY CARS, nous aimons les voitures atypiques et nous affectionnons particulièrement les “voitures de loisirs”, appelées également “voitures de plage” ! En cette période estivale, elles nous rendent le sourire et font ressortir bons nombres de souvenirs. Parmi eux, il y a une Renault. Il faut dire que le constructeur français s’est aventuré à plusieurs reprises sur ce difficile segment ! Après vous avoir conter l’histoire de la Citroën Méhari, de la Teilhol Tangara, de la Renault 4L Plein Air ou la Renault Super 5 “Belle Ile”, nous vous proposons de découvrir, pour ses 50 ans, un nouveau chapitre de cette épopée particulière : la Renault Rodéo ! Un article qui sent bon le sable chaud et le vent dans les cheveux !

La Renault Rodéo 4, pionnière d’une nouvelle gamme
En 1968, Citroën lance sa fameuse Citroën Méhari. Beaucoup de constructeurs vont lui emboîter le pas dont Renault. Ainsi, l’histoire de la première Renault Rodéo débute dans le Puy de Dôme, au sein de l’ACL (Atelier de Construction de Livardois), dirigé par Raoul Teilhol. Fort du succès de la Renault 4L Plein Air, sa remplaçante se doit d’être simple, pratique et confortable. Le but était de proposer un véhicule ludique pouvant devenir utilitaire.

Le premier modèle commercialisé se nomme Renault Rodéo 4 Type 1A, dès 1970. La structure utilisée est celle de la version fourgonnette Renault “R2106” (2/4 portes), tandis que la carrosserie est réalisée artisanalement en fibre de verre stratifié. Le châssis retenu est, quant à lui, celui de la Renault R4. La voiture qui en découle fait 3,56m de long, 1,49m de large et 1,51m de haut. Les pare-chocs seront d’abord en plastique, avant d’adopter le métal en 1971. Les feux d’origines vont également être modifiés par des feux de la Renault Estafette, en 1972, puis sept ans plus tard, par ceux de la Renault R4 F6. Alors produite sous la bannière ACL, ce n’est qu’en 1976, que le logo de la Régie Renault est arboré sur son capot tandis qu’elle est intégrée à la gamme. A noter que le hayon opte pour un renfort en bois qui sera remplacé en juillet 1976 par le polyester. Le tout est riveté et des éléments “piste” sont ajoutés. Mais malgré son physique de baroudeur et son nom évocateur, la Renault Rodéo n’est pas un “tout chemin” ! En effet, c’est plutôt une voiture de loisir qu’un 4×4. Toutefois, elle peut accueillir tout de même près de 400kg de charge utile !
Elle sera disponible en cinq finitions :
- Evasion : la plus classique avec un vet et pas de bâche
- Chantier “Pick-Up” : aucune portière, aucun chauffage et bâche uniquement pour les places avant
- Coursière : aucune portière, aucun chauffage, bâche intégrale et banquette arrière rabattable
- Quatre saisons : 2/4 portières à charnières, chauffage, bâche intégrale, rideaux latéraux et banquette arrière rabattable
- Artisanale, à partir de 1973 : deux places, des portières, une bâche intégrale avec rideaux latéraux, mais pas de fenêtre.



Comme la Citroën Méhari, la Renault Rodéo 4 adopte le système du pare-brise amovible, au travers d’une lanière en cuir. Le volant issu de la Renault R4 est supplanté, en 1977, par celui de la Renault R5 GTL. Le tableau de bord dispose d’un ampèremètre relié à un alternateur.
Côté mécanique, on retrouve le moteur de la Renault Ventoux, un 4 cylindres 0.9 (845cm3) développant 30 ch. Il sera boosté par la suite à 34ch. Il est accouplé à une boite 4 rapports. Le réservoir gagne en capacité en 1974 , avec 8 litres supplémentaires pour atteindre 34 litres. Les performances ne font pas partie du cahier des charges, car avec un poids de 680kg sur la balance, la Renault Rodéo 4 atteignant tout juste les 100km/h. Le freinage est assuré par des tambours aux quatre roues tandis qu’elle est dotée d’une suspension avant indépendante. Elle sera produite jusqu’en 1981.
Caractéristiques | Données |
Moteur | Moteur : 4 cylindres en ligne carburateur Position longitudinal avant |
Puissance | 30-34ch |
Cylindrée | 845cm3 |
Transmission | Traction |
Freins | Tambours |
Boite de vitesse | manuelle 4 rapports |
Poids | 720kg |
0-100 | 25 secondes |
Vitesse max | 100km/h |

La Renault Rodéo 6, la sœur cadette

A partir de 1973, la Renault Rodéo 4 est rejointe par la Renault Rodéo 6. Egalement imaginée par Raoul Teilhol, dans les Ateliers de Construction du Livradois (ACL), qui donneront par la suite la marque Teilhol, il s’agit d’une refonte à proprement dit de sa devancière. Elle se voit dotée d’une face avant plus carré entièrement revue et d’un nouveau châssis reposant sur la base d’une Renault 6 Limousine. Complètement changée, elle gardera de sa précédente seulement ses ailes arrières et la planche de bord. Étudiée au départ pour l’armée, la Renault Rodéo 6 est finalement commercialisée auprès du grand public dès 1972. Ainsi, la Renault Rodéo 6 Type 2B vient s’ajouter au catalogue après de sa grande sœur. Elle en suivra toutes les évolutions et sera proposée également dans les quatre finitions originelles. Elle bénéficiera, comme son aînée, de la finition “Artisanale”, en 1973, qui se rajoute aux quatre autres finitions jusqu’alors proposées.
La Renault Rodéo 6 possède des équipements propres aux Renault R14, Renault R18 et Renault R5 à l’image des phares, de l’instrumentation et des jantes. L’option “hard top” à glaces latérales fut rapidement disponible et le hayon opte pour un renfort en polyester en juillet 1976. Tout d’abord commercialisée sous le drapeau ACL, elle arbore également, en 1976, le logo de la Régie Renault.



Côté motorisation, le bloc-moteur utilisé est celui de la Renault R6 TL : un 4 cylindres en ligne 1.1L (1108cm3) de 34 ch accouplé à une boite manuelle 4 rapports. A noter que la Renault Rodéo 4 et la Renault Rodéo 6 furent également proposées en version 4×4, optimisées par la société SINPAR. En août 1979, le bloc-moteur de la Renault Rodéo 6 est remplacé par le bloc-moteur de la Renault R5 GTL 1,2L (1289 cm3), tout aussi puissant que le précédent mais fournissant plus de couple. Il sera accouplé à une boîte manuelle 4 rapports. Le système de freinage est assuré par des tambours à l’avant et des tambours à l’arrière. La capacité du réservoir augmentera à la suite du changement de nom de la société ACL par Teilhol, en 1978.

Avec le changement de motorisation, la dénomination évolue également. Elle prend le nom de Renault Rodéo 6-1300. Elle voit également sa face avant bodybuildé, s’inspirant librement du style “tout-terrain” avec renforcement des pares-chocs et nouveaux phares issus de la Renault 14. Cependant, l’arrêt de la production de la Renault R6TL sonne le glas de la Renault Rodéo 6 qui disparaîtra en 1981. Les Renault Rodéo 5 Type 1A et Renault Rodéo 6 Type 2B sont alors remplacées par une toute nouvelle version : la Renault Rodéo 5 Type 5D.
Caractéristiques | Données (1972-1979) | Données (1979-1981) |
Moteur | Moteur : 4 cylindres en ligne carburateur Position longitudinal avant | Moteur : 4 cylindres en ligne carburateur Position longitudinal avant |
Puissance | 34ch | 45ch |
Cylindrée | 1108cm3 | 1289cm3 |
Transmission | Traction | Traction |
Freins | Tambours Disque possible (installé par les particuliers) | Tambours Disque possible (installé par les particuliers) |
Boite de vitesse | manuelle 4 rapports | manuelle 4 rapports |
Poids | 745kg | 745kg |
0-100 | 23 secondes | 20 secondes |
Vitesse max | 115km/h | 120km/h |

La Renault Rodéo 5, le nouveau et dernière chapitre
A la fin des années 1970, Raoul Teilhol et la Régie Renault cherchent à relancer les ventes du segment des voitures de plage. Ils décident de sortir un nouveau modèle plus moderne. Pour se faire, la marque au losange revient aux bases, à savoir le châssis de la Renault 4 fourgonnette. Raoul Teilhol en améliorera la solidité et la rigidité en construisant une structure tubulaire. Son gabarit est quasiment identique aux précédents modèles : 3.56m de long, 1.49m de large et 1.51m de haut. La capacité de chargement est remarquable pour un véhicule de ce gabarit : 1600L. Côté carrosserie, celle-ci est composée de polyester, s’inspirant libre de la Jeep Cherokee, mais en plus moderne, toujours proposée en bi-ton. Elle offre une maniabilité et un moyen de passer partout quasi-parfaits ! C’est ainsi que sortit la Renault Rodéo 5, en septembre 1981.


Exit les cinq finitions jusqu’alors proposés sur la Renault Rodéo 4 et la Renault Rodéo 6, la Renault Rodéo 5 ne dispose que deux séries : la “Plein air”, découvrable, sans portes et vitres et la “4 saisons” avec portes et vitres. A noter que les portières sont maintenant amovibles et peuvent être remplacées par de simples chaines. Le choix des coloris est aussi limité : chaque année a sa couleur à savoir l’orange pour 1982, le tilleul pour 1983, l’ocre pour 1984 et l’ivoire pour 1985 et 1986.
Si l’extérieur bouscule les codes du genre, l’habitacle continue de reprendre des éléments des autres modèles Renault, comme le volant de la Renault R5 GTL ou encore le tableau de bord et le levier de vitesse de la Renault R4 GTL.
Côté moteur, on retourne au bloc-moteur de la Renault R6 TL, à savoir un 4 cylindres en ligne 1.1 (1108cm3) de 34 ch accouplé à une boite manuelle 4 rapports. Le système de freinage est uniquement assuré par des freins à tambours sur les quatre roues. Avec un 0-100 abattu en 23 secondes et 115km/h, pour un poids de 720kg sur la balance, le cruising et le loisir sont le principal atout de cette Renault Rodéo 5, qui, comme ses devancières, ne se prévaut d’être un tout-terrain. A noter qu’une version optimisée par SINPAR sera également commercialisée, ce 4×4 ayant été produit qu’à une centaine d’exemplaires. Cette optimisation a donné lieu à une modification de structure qui évolue plus en profondeur : une plaque supplémentaire s’ajoute et la carte grise change. Le comportement passe par des roues indépendantes et des pneumatiques de 13 pouces.


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Deux séries spéciales de la Renault Rodéo 5 seront proposées en 1984 :
- la Renault Rodéo 5 Hoggar : de couleur ivoire, cette version 4×4 est identifiable par son pare-buffle, son projecteur sur le flanc droit du capot, des jantes tôlées…
- la Renault Rodéo 5 Sologne : de couleur “bruyère”, cette version possède des équipements identiques que la Renault Rodéo 5 Hoggar, en optimisée
Ce seront les deux dernières séries avant l’arrêt de la Renault Rodéo 5. En effet, après cinq ans de carrière, cette voiture de plage cesse d’être commercialisée par la force du destin. Faute de ventes suffisantes, elle ne se fait pas la place qu’elle aurait dû mériter. Les finances de la société Teilhol et de Renault sont impactés. Le constructeur français se désengage de ce partenariat et la société Teilhol dépose le bilan en 1986. La dernière Renault Rodéo 5 sera vendue en 1987, sans successeur chez Renault, mais construisant les premières bases de la Teilhol Tangara.
Au total, environ 60 000 exemplaires furent vendus, un chiffre qui regroupe l’ensemble de la gamme Renault Rodéo.

Caractéritiques | Données |
Moteur | Moteur : 4 cylindres en ligne carburateur Position longitudinal avant |
Puissance | 34ch |
Cylindrée | 1108cm3 |
Transmission | Traction |
Freins | Tambours |
Boite de vitesse | manuelle 4 rapports |
Poids | 720kg |
0-100 | 23 secondes |
Vitesse max | 115km/h |

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives
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Friend a disque sur la rodeo 5 a l’avant !!!
Bonjour Tony,
Les Renault Rodéo 4, 5 et 6 étaient équipés officiellement de freins à tambours sur les quatre roues. Néanmoins, il existe des Renault Rodéo 5 équipées de disques à l’avant.
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