Focus sur : La Volkswagen Type 3 1500, dans les pas de la Coccinelle

Le 7 septembre 1961, au Salon de l’automobile de Francfort, Volkswagen présenta la Volkswagen Typ3 1500 avec trois modèles : une berline deux portes tri-corps, un break muni d’un hayon et un cabriolet Karmann. C’était une grande nouveauté car, depuis 1938, seulement trois véhicules furent proposés à la vente : la fabuleuse Volkswagen Coccinelle, le célèbre Volkswagen Combi produit en série depuis 1950 et le magnifique coupé Volkswagen Karmann-Ghia disponible à partir de 1955. Ainsi, cette nouvelle automobile a la dure tâche de poursuivre l’œuvre des plus iconiques voitures de la marque qui se vendent à des millions d’exemplaires dans le monde entier. A l’occasion de ses 60 ans, ABSOLUTELY CARS vous propose de redécouvrir les Volkswagen 1500/1600, mais aussi les Volkswagen 411/412 et les dérivés brésiliens.

La Volkswagen Typ 3 1500 / 1600

La Volkswagen 1500 fut bien accueillie par le public lors de sa présentation. Sa carrosserie ponton était agréable et elle disposait de deux coffres, un à l’avant et un à l’arrière au dessus du moteur. La boîte à vitesses 4 rapports était totalement synchronisée. Sinon, elle reprenait les solutions techniques éprouvées de sa devancière, la Volkswagen Coccinelle. Son moteur était un 4 cylindres à plat muni de soupapes en tête de 1493cm³ refroidi par air implanté à l’arrière, situé néanmoins en position plus basse. Son châssis était constitué par une plate-forme incluant un demi-tube longitudinal. Son empattement était de 2,4m. Les 4 roues indépendantes étaient bien présentes. Un détail laissa interrogatif : l’absence de la trappe extérieure de remplissage d’essence. Celle-ci devint présente en août 1967. Cette berline deux portes tri-corps dite « notchback » était accompagnée par un break trois portes dit « Variant » qui entra en production en février 1962 et d’un joli cabriolet Karmann qui ne fut jamais fabriqué. La première évolution n’intervint qu’en août 1963 avec la possibilité d’opter pour la version Volkswagen 1500 S munie de deux carburateurs, ceci pour les deux carrosseries alors proposées. Les modèles de base prirent comme dénomination Volkswagen 1500 N.

En août 1965, apparut la version Volkswagen 1600TL, pour Touren-Limousine. Outre l’accroissement de sa cylindrée, la présence de deux carburateurs et des freins à disques à l’avant, son esthétique était magnifique avec sa forme fastback à tel point que la version Volkswagen 1500S fut retirée, la version Volkswagen 1500N fut rebaptisée Volkswagen 1500A et adopta les freins à disques à l’avant. A noter que la berline notchback n’eut pas droit à ce nouveau moteur de 1584cm³. Cependant, si cette nouvelle variante plut aux clients anglo-saxons, elle ne fut pas plébiscitée par les acquéreurs allemands. En août 1966, nouvelle orientation en termes de marketing : la version 1500A fut rebaptisée Volkswagen 1600A sans changement de cylindrée et disponible en berline notchback et break. Le 1584cm³ muni de deux carburateurs fut proposé sous la dénomination Volkswagen 1600L en berline notchback et break, la berline Volkswagen 1600TL fastback continuant son bonhomme de chemin.

En 1967, l’injection électronique Bosch D-Jetronic fit son apparition sur le 1584cm³, implantée en lieu et place des deux carburateurs sans changement de puissance, de couple, ni de performances, uniquement pour les voitures destinées au marché nord-américain. C’était néanmoins une première mondiale ! La boîte à vitesses automatique 3 rapports devint disponible en tant qu’option uniquement sur le 1584cm³. En juin 1968 pour le marché européen, apparurent les versions Volkswagen 1600 LE et Volkswagen 1600 TLE munies du 1584cm³ et de l’injection électronique Bosch D-Jetronic. Le dernier changement intervint en 1969, la longueur étant portée de 4,23m à 4,34m. En juillet 1973, 2 583 015 Volkswagen 1500 Typ 3 à Wolfsburg avaient été construites dont 47% en version break Variant.

La Volkswagen Typ 4 411 / 412

Volkswagen vendait plus de voitures sur le marché américain qu’en Allemagne. Heinrich Nordhoff (1899-1968), en tant que directeur général, voulut monter en gamme avec la Volkswagen Typ 4 411 pour séduire le marché européen. Elle fut présentée lors du Salon de l’automobile de Paris en octobre 1968. Elle était la première voiture de la marque équipée de quatre portes, d’une carrosserie autoporteuse avec des zones déformables offrant une sécurité passive de bon aloi. Elle était munie d’une direction à recirculation de billes, de 4 roues indépendantes, de jambes de force MacPherson et de freins à disques à l’avant, d’un essieu arrière novateur avec bras oscillants et ressorts hélicoïdaux, une première pour la marque. Elle était également disponible en deux portes. Cependant, le coffre arrière complémentaire présent dans la Volkswagen 1500 avait disparu au profit d’un rangement profond situé derrière la banquette arrière. Son empattement était de 2,5m, sa longueur était de 4,53m, 4,55m pour la version Luxe. En standard, elle était équipée d’un chauffage d’appoint pour faire face aux fluctuations dues au moteur refroidi par air et pouvait fonctionner lorsque la voiture était à l’arrêt. Son 4 cylindres à plat OHV implanté à l’arrière de 1679cm³ était muni d’office de deux carburateurs et accouplé à une boîte à vitesses 4 rapports totalement synchronisée, la boîte à vitesses automatique 3 rapports étant proposée en option. Bref, cette voiture se situait dans une gamme supérieure et le prix demandé était élevé. Les ventes ne répondirent pas aux attentes et en août 1969, quatre phares à iode furent montés. Une variante break 3 portes Variant fut ajoutée. Les deux carburateurs furent remplacés par une injection électronique Bosch D-Jetronic. En août 1971, fut ajouté le servofrein. En août 1972, elle fut légèrement modernisée, notamment au niveau de sa face avant, sa dénomination fut changée en Volkswagen 412 et sa longueur fut portée à 4,56m, 4,58m pour la version Luxe. En août 1973, la production fut transférée de Wolfsburg dans la nouvelle usine de Salzgitter, la cylindrée de son moteur fut portée à 1793cm³, mais les deux carburateurs firent leur retour. En mai 1974, cette voiture fut retirée du marché après avoir été fabriquée à 367 728 exemplaires, soit une production annuelle moyenne de 61 288 unités, ce qui n’était déjà pas si mal. Il ne reste que quelques centaines d’exemplaires en état de rouler aujourd’hui. La Volkswagen Coccinelle fut la première et la dernière voiture de la marque équipée d’un 4 cylindres à plat OHV refroidi par air implanté à l’arrière réalisée en Allemagne…

Les dérivés brésiliens de la Volkswagen Typ 3 1500 / 1600

L’usine brésilienne de São Bernardo do Campo fabriqua des Volkswagen 1600 de 1968 à 1981 : 24 475 berlines notchback en version 4 portes entre 1968 et 1971, 256 760 breaks 3 portes Variant dit « Variant I » entre 1969 et 1977, 1095 15 berlines TL fastback entre 1970 et 1976, 41 002 breaks 3 portes Variant II entre 1977 et 1981, soit 431 752 unités. Leurs boîtes à vitesses avaient 4 rapports, les freins à disques avant étaient présents, son empattement était de 2,4m. Le break 3 portes Variant II intégrait des progrès techniques, direction à crémaillère au lieu d’une à vis sans fin, jambes de force MacPherson, empattement porté à 2,5m. Entre 1973 et 1982, fut proposée la Volkswagen Brasilia en 3 portes et 5 portes, d’un empattement de 2,4m. Son esthétique s’apparentait à un break, mais dans les faits, il s’agissait plutôt qu’une Volkswagen Coccinelle avec une carrosserie fort moderne, le moteur étant implanté trop haut pour bénéficier d’un coffre arrière complémentaire. Les freins à disques avant étaient optionnels. La version 5 portes ne connut le succès que lorsqu’elle fut assemblée au Nigéria à partir de 1976. 931 204 Volkswagen Brasilia brésiliennes furent fabriquées dont 133 212 exportées en Amérique latine et au Portugal. 72 000 exemplaires complémentaires furent réalisés au Mexique. Toutes ces voitures connurent un réel succès.

Volkswagen do Brasil voulut compléter la gamme Karmann-Ghia TC. Márcio Piancastelli (1936-2015) fut sollicité pour concevoir un autre coupé. Ainsi, naquirent les coupés 2 places SP1 et SP2. Toujours muni d’un châssis de 2,4m d’empattement, de 4 roues indépendantes, d’une boîte à vitesses 4 rapports, le coupé Volkswagen do Brasil SP1 fut équipé du 4 cylindres à plat de 1584cm³ refroidi par air du coupé Karmann-Ghia TC néanmoins muni de deux carburateurs. Il ne rencontra pas le succès escompté. Il ne fut fabriqué qu’à 162 exemplaires entre 1972 et 1973. Le coupé Volkswagen do Brasil SP2 fut équipé du 4 cylindres à plat de 1679cm³ refroidi par air muni de deux carburateurs. Les performances étaient meilleures et il fut assemblé à 10 207 exemplaires entre 1972 et 1976. Il fut importé au compte-gouttes en Europe à l’instar des autres Volkswagen produites en Amérique latine. Ces coupés étaient équipés de freins à disques à l’avant. Aujourd’hui, toutes les Volkswagen munies d’un 4 cylindres à plat refroidi par air sont recherchées par les passionnés et les collectionneurs qui ignorent les frontières. Par exemple, le coupé Karmann-Ghia Typ 34 ne s’était jamais vendu officiellement aux Etats-Unis, mais ce pays possède 20% des survivantes.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives

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