Focus sur : La Jaguar MK X, la perfection de la quintessence

Le 17 octobre 1961, au Salon d’Earls Court, Jaguar présentait en avant-première sa toute nouvelle limousine : la magnifique Jaguar MK X. De lignée royale, elle s’inscrit dans la longue famille des berlines de prestige de la marque au félin, qui remonte aux origines de celle-ci, quand elle s’appelait encore S.S. Cars Limited ! Dotée d’un design magnifique, elle allie tout le savoir-faire de Jaguar, l’élégance britannique et une technologie des plus abouties. La presse est unanime : cette voiture est bien le must plus ultra ! Après tout, la Jaguar Mark X, n’est-elle pas la plus belle limousine construite depuis 1945 ? Ne représente-t-elle pas la quintessence parfaite entre raffinement, discrétion, confort, haut contenu technologique, sportive et prix contenu ? N’est-elle pas un véritable chef d’œuvre ? Pour les 60 ans de cette magistrale dame, ABSOLUTELY CARS vous propose d’en découvrir le portrait !

L’esthétisme extérieur de la Jaguar Mk X

Le 17 octobre 1961, la Jaguar Mark X succéda à la longue lignée de limousines de prestige initiée par la Jaguar Mark VII (1951-1956), suivie par la Jaguar Mark VIII (1956-1959) et complétée par la Jaguar Mark IX (1959-1961). Les Jaguar Mark VII / VIII / IX possédaient un châssis d’un empattement de 3,05m. Leur longueur était de 4,99m, leur largeur de 1,85m, leur hauteur de 1,6m.

La nouvelle Jaguar Mark X adoptait une élégante carrosserie autoporteuse de style ponton et conservait un empattement de 3,05m. Sa longueur était de 5,13m, sa largeur de 1,93m, sa hauteur de 1,38m. Sa beauté puisait son origine dans sa faible hauteur, l’apparentant plus à un coupé 4 portes qu’à une limousine statuaire, dans la répartition des volumes liée aux longueurs des ailes avant, des portières avant qui débordaient largement sur les ailes avant (une magnifique astuce esthétique), des portières arrière et des ailes arrière. Ses dimensions généreuses la destinaient a priori aux grands espaces d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord. Pour accentuer son allure sportive, son capot s’ouvrait vers l’avant. Quatre phares étaient présents (les phares centraux avaient un diamètre inférieur à celui des latéraux) et ses ailes arrière tournaient le dos aux fameux ailerons qui sévissaient à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Son raffinement extérieur était généré par une réduction drastique de fioritures chromées. Bref, elle était reconnaissable parmi toutes et assimilait le bon générationnel avec les limousines existantes.

Le confort intérieur de la Jaguar Mark X

L’existence d’une bonne insonorisation et la présence de bois précieux verni et de cuir Connolly rendaient son habitacle accueillant et chaleureux. Le différentiel à glissement limité Thornton Powr-Lok et la suspension à 4 roues indépendantes assuraient un compromis tenue de route / confort extrêmement efficace. La suspension avant utilisait des doubles triangles avec ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques. La suspension arrière reprenait la cinématique de la Jaguar E-Type : cage isolante arrière afin d’éviter toute remontée de vibrations, contenant 4 ressorts hélicoïdaux, 4 amortisseurs, le différentiel, 2 freins à disques. Bref, du grand art !

L’instrumentation était similaire à celle d’une Jaguar E-Type. La lunette arrière dégivrante et les quatre lève-glaces électriques étaient proposés en options. La direction assistée était montée en série et les dernières voitures produites recevaient un boîtier de direction à rapport variable Marles Varamatic Bendix. Lorsque sa dénomination changea en octobre 1966 pour devenir Jaguar 420 G (G pour « Grande » pour satisfaire les distributeurs nord-américains), la climatisation devint disponible. Cette option fut proposée trop tardivement…

Le contenu technologique : de la Jaguar Mk X à la Jaguar 420 G

Le contenu technologique de la Jaguar Mark X était tout simplement époustouflant :

  • caisse autoporteuse et suspensions à 4 roues indépendantes sophistiquées,
  • différentiel à glissement limité Thornton Powr-Lok,
  • 4 freins à disques assistés hydrauliquement,
  • 6 cylindres muni d’un double arbre à cames en tête issu directement de la compétition, proposé avec deux taux de compression, 8 ou 9.

Un large choix en matière de boîte à vitesses était proposé : manuelle 4 rapports, overdrive pour obtenir un 5ème rapport, automatique 3 rapports… En octobre 1964, la cylindrée fut portée de 3781cm³ à 4235cm³ et la synchronisation de la boîte à vitesses devint totale. Une Jaguar Mark X, équipée d’une boîte automatique 3 rapports et du 6 cylindres DOHC de 4235cm³, dépassait les 200km/h et franchissait le 0 à 100km/h en 10 secondes, le 0 à 160km/h en 27,4 secondes malgré un poids de 1883kg. La consommation était directement liée aux performances offertes et à son poids, entre 16 et 19 litres aux 100 kilomètres.

Son prix à l’achat au début des années 1960

La limousine Jaguar Mark X était destinée aux ménages très aisés. Au début des années 1960, son prix était de 2022 Livres Sterling à comparer aux 3800 Livres Sterling demandés par une Mercedes-Benz W112 300SE, aux 5400 Livres Sterling réclamés par une Bentley S3. Le succès fut au rendez-vous avec la première série disponible entre 1961 et 1965 : la Jaguar Mark X de 3781cm³ fut assemblée à 13 382 exemplaires, cette production étant à rapprocher avec celle de la Mercedez-Benz W112 300SE vendue entre 1961 et 1965 à 5 202 unités. La seconde série, la Jaguar Mark X de 4235cm³, fut disponible entre 1964 et 1966 et fut réalisée à 5 137 exemplaires. La troisième série, la Jaguar 420G de 4235cm³, fut disponible entre 1966 et 1970 et fut produite à 5 763 unités. En fin de carrière, elle subit la concurrence interne de la nouvelle Jaguar XJ présentée au Salon de l’automobile de Paris de 1968, plus compacte. La plate-forme de la Jaguar 420G fut exploitée par DAIMLER pour sa limousine conventionnelle DS420 à partir de 1968, pendant 24 ans.

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La JAGUAR Mark X demeure à tout jamais la voiture du Docteur Müller de l’album L’île Noire (1966) des aventures de Tintin.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives

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