Mazda voulut démocratiser le moteur birotor. Cela présenta trois avantages : se distinguer de la concurrence, coiffer chaque gamme d’un modèle représentatif, amortir des frais en recherche et développement. Sa première automobile munie de 4 roues, une mini-citadine (ou kei car), la Mazda R360, fut mise sur le marché en 1960. Proposer une compacte ou une routière ou une autoroutière équipée d’un moteur à pistons rotatifs signifiait au préalable de produire une telle voiture. Dans cette seconde partie, ABSOLYTELY CARS vous invite à redécouvrir ce magnifique élargissement de gammes.
Mazda Familia, l’indispensable compacte
Pour conquérir les marchés intérieur et extérieur, Mazda se devait de proposer une compacte économique destinée à un usage familial. Le constructeur d’Hiroshima fit appel à la maison de design italienne Bertone. Quatre carrosseries furent dessinées : un break 3 portes (le hayon étant implanté au-dessus d’un vantail horizontal), une berline 4 portes, une berline 2 portes et un coupé. Pour assurer une grande fiabilité, les solutions techniques retenues étaient conventionnelles : carrosserie monocoque autoporteuse, propulsion, essieu arrière rigide, 4 freins à tambours, 4 cylindres de 782cm³ muni de soupapes en tête accouplé à une boîte à vitesses manuelle 4 rapports. En octobre 1963, prudemment, fut mis sur le marché le break dénommé Mazda Familia Van. Son empattement était de 2,14m pour une longueur de 3,64m. La berline 4 portes fut lancée en octobre 1964 et la berline 2 portes en novembre 1964. L’empattement était de 2,19m pour une longueur comprise entre 3,7m et 3,79m. Au milieu de l’année 1965, apparut la Mazda Familia 4 door (sedan) automatic, sa boîte à vitesses offrant seulement 2 rapports. En novembre 1965, fut lancé le coupé. Il était fort intéressant car son 4 cylindres de 985cm³ était muni d’un arbre à cames en tête et les freins à disques à l’avant étaient présents. A partir de janvier 1967, un troisième moteur devint disponible, un 4 cylindres de 988cm³ muni de soupapes en tête destiné à la berline 4 portes et au break. Ainsi, la première génération fut réalisée à 223 794 exemplaires.
La seconde génération apparut en novembre 1967. Pour offrir une meilleure habitabilité, son empattement fut porté à 2,26m pour une longueur de 3,8m. Le break, disponible en 5 portes, avait une longueur de 3,7m. La boîte automatique offrait enfin 3 rapports. Cette voiture fut produite à 346 902 unités. En septembre 1973, fut lancée la troisième génération, les breaks de la seconde génération poursuivant leur carrière. Cela s’apparentait plus à un restyling qu’à une nouveauté, la longueur étant portée à 3,86m. Seulement 82 664 unités furent vendues. La puissance des moteurs étaient exprimée en JIS gross hormis les exemplaires importés en Europe (en DIN).
Entre 1968 et 1972, le coupé Mazda Familia seconde génération fut disponible avec un birotor de 982cm³ sous la dénomination Mazda Familia R100. Entre 1969 et 1972, la berline 4 portes Mazda Familia seconde génération fut également disponible avec ce même moteur. Ces voitures sont très recherchées par les passionnés et les collectionneurs. Un coupé R100 en très bon état se négocie aux alentours de 100 000 €uros.
La Mazda Familia troisième génération ne fit pas le poids face à une concurrente interne. Ces variantes étaient dénommées Mazda Savanna RX-3 et Mazda Grand Familia. Elles possédaient un empattement plus généreux de 2,31m et offraient une meilleure habitabilité. Leurs longueurs étaient comprises entre 3,97m et 4,1m. De plus, les freins à disques à l’avant étaient généralisés. La Mazda Savanna RX-3 était équipée d’un birotor. Elle fut présentée en version coupé et berline 4 portes en septembre 1971, en break 5 portes dénommée Sport Wagon en janvier 1972. La boîte à vitesses manuelle 5 rapports était disponible avec le birotor de 1146cm³ dans sa variante 123ch JIS gross. La Mazda Grand Familia était équipée de classiques 4 cylindres, tous munis d’un arbre à cames en tête. Les trois types de carrosseries furent disponibles dès septembre 1971. La boîte à vitesses manuelle 5 rapports était disponible avec le 1586cm³ uniquement pour la berline 4 portes et le coupé. Entre 1976 et 1978, la puissance de ses motorisations était exprimée en JIS net.
En Europe, la puissance des moteurs était exprimée en DIN, les longueurs étant comprises entre 3,97m et 4,12m. La boîte à vitesses manuelle 5 rapports ne fut pas proposée. Les barèmes appliqués à un moteur birotor en matière de fiscalité, rendirent la diffusion de la Mazda Savanna RX-3 confidentielle. La Mazda Grand Familia fut vendue sous la dénomination Mazda 818.
Sur le marché nord-américain, la puissance des moteurs était exprimée en SAE net, les longueurs étant comprises entre 4,06m et 4,27m. La Mazda RX-3 connut un grand succès ce qui permit d’en réaliser 270 000 au niveau mondial. La Mazda Grand Familia fut vendue sous la dénomination Mazda 808 et Mazda Mizer.
La quatrième génération apparut en janvier 1977. Elle compléta la gamme Mazda Grand Familia et son empattement était de 2,32m pour une longueur comprise entre 3,82m et 3,84m. Sa particularité résidait dans le fait que cette propulsion munie d’un essieu arrière rigide, était proposée en 3 et 5 portes. Elle fut vendue jusqu’en 1980. Le break 5 portes d’une longueur de 4,1m fut vendu entre 1981 et 1983. Le moteur birotor ne fut jamais proposé. La puissance des motorisations était exprimée en JIS gross. En Europe, elle fut distribuée sous la dénomination Mazda 323. Les versions 3 et 5 portes d’une longueur comprise entre 3,82m et 3,91m, furent disponibles entre 1977 et 1980 ; le break d’une longueur comprise entre 4,01m et 4,11m, entre 1978 et 1985. La puissance des motorisations était exprimée en DIN. Sur le marché nord-américain, elle fut distribuée sous la dénomination Mazda GLC. Les versions 3 et 5 portes d’une longueur comprise entre 3,92m et 3,98m, furent disponibles entre 1977 et 1980 ; le break d’une longueur comprise entre 4,14m et 4,21m, entre 1978 et 1983. La puissance des motorisations était exprimée en SAE net. La production totale représenta quelque 890 000 exemplaires.
Malgré un volume de production conséquent, la situation financière de Mazda à la fin des années soixante-dix, se détériora. En 1979, Ford acquit 24,5% de parts sociales du constructeur d’Hiroshima ce qui lui permit d’envisager la fabrication de compactes équipées de la transmission aux roues avant, de moteurs transversaux, de la suspension à 4 roues indépendantes.
Mazda Capella, à la conquête de l’Europe
Pour conquérir le marché européen, Mazda présenta une routière équipée d’un birotor en mai 1970. Cette propulsion équipée d’un essieu arrière rigide, avait un empattement de 2,47m pour une longueur comprise entre 4,15m et 4,16m. Deux carrosseries étaient disponibles, une berline 4 portes et un coupé. Le capot s’ouvrait vers l’avant et les freins à disques à l’avant étaient présents. Elle se dénommait Mazda Capella RX-2. Parmi les 6 cylindres, seules la PORSCHE 911 de série et la DINO étaient capables de la battre dans l’épreuve du 0 à 400m ! Cette voiture fut immédiatement importée en Europe sous la dénomination Mazda RX-2 Capella. Sa puissance de 128ch à 7000tr/mn était exprimé en JIS gross ou SAE gross. La Mazda Capella fut également disponible, uniquement équipée de 4 cylindres muni d’un arbre à cames en tête. Elle fut vendue en Europe en tant que Mazda 616. En 1973, la boîte à vitesses manuelle 5 rapports devint disponible sur la motorisation birotor, uniquement sur la version asiatique, en complément des boîtes à vitesses manuelle 4 rapports et automatique 3 rapports. La même année, en Europe, la puissance des moteurs fut convertie en DIN.
Sur le marché nord-américain, la Mazda Capella fut vendue sous la dénomination Mazda 616 entre 1970 et 1971 (puissance de son 4 cylindres exprimée en SAE gross), Mazda 618 entre 1971 et 1972 (puissance de son 4 cylindres exprimée en SAE net). La Mazda RX-2 fut disponible entre 1970 et 1974. La puissance de son birotor changea en 1971, de SAE gross en SAE net, tout en intégrant un système antipollution. Sa longueur était de 4,24m entre 1972 et 1973, de 4,39m entre 1973 et 1974. En 4 ans, 116 611 exemplaires furent réalisés en confondant la production des Mazda Capella avec celle des Mazda Capella RX-2.
La Mazda Capella 2ème génération fut disponible à la vente entre février 1974 et octobre 1978. Dans les faits, il s’agissait d’un simple restylage. La longueur fut portée à 4,26m. La boîte à vitesses manuelle 5 rapports ne fut proposée que sur la Mazda Capella RX-2 qui ne fut pas vendue en Europe. Egalement, cette génération ne fut pas distribuée sur le marché nord-américain. Seulement 25 503 exemplaires, toute motorisation confondue, furent réalisées.
En octobre 1978, apparut la Mazda Capella 3ème génération. Elle fut vendue au Royaume-Uni sous la dénomination Mazda Montrose, dans le reste de l’Europe et sur le marché nord-américain en tant que Mazda 626. La puissance des moteurs était exprimée en JIS gross, DIN et SAE net. Le birotor ne fut plus proposé. Son empattement fut porté à 2,51m pour une longueur comprise entre 4,29m et 4,42m. Son capot s’ouvrait vers l’avant. Sur les marchés asiatique et océanique, le 4 cylindres de 1586cm³ fut accouplé à des boîtes à vitesses manuelles 4 et 5 rapports ; le 4 cylindres de 1769cm³, à une boîte à vitesse manuelle 4 rapports (jusqu’en 1980), à une boîte à vitesse manuelle 5 rapports et une boîte à vitesses automatique 3 rapports ; le 4 cylindres de 1970cm³, à une boîte à vitesse manuelle 5 rapports et une boîte à vitesses automatique 3 rapports. Esthétiquement, le plus intéressant fut le coupé arborant un style hardtop. 165 107 exemplaires furent réalisés. En 12 ans, la production annuelle moyenne fut de 25 600 unités. En septembre 1982, apparut la Mazda Capella 4ème génération. Ses moteurs transversaux entraînaient les roues avant et la suspension à 4 roues indépendantes était adoptée. Une nouvelle page de l’histoire de Mazda s’écrivait.
Mazda Luce, le porte-étendard
« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… ». En effet, les constructeurs généralistes se devaient de fabriquer des autoroutières et des coupés haut de gamme, à l’instar aujourd’hui des marques premium. Ces voitures étaient un vecteur de communication. Elles soutenaient l’image d’un constructeur. La Mazda Luce apparut en août 1966, 4 ans avant la Mazda Capella. Elle était tout simplement magnifique. Elle fut dessinée par le grand Giorgetto Giugiaro (1938-…) qui œuvrait chez Bertone. Son capot s’ouvrait vers l’avant. Son empattement était de 2,5m pour une longueur comprise entre 4,37m et 4,38m. Cette propulsion munie d’un essieu arrière rigide, fut disponible en berline 4 portes et en break 5 portes, avec une boîte à vitesses manuelle 4 rapports ou une boîte à vitesses automatique 3 rapports, avec le volant à droite ou à gauche, avec un carburateur ou deux pour la version SS dotée de freins à disques à l’avant. Tous les moteurs 4 cylindres proposés, furent munis d’un arbre à cames en tête. Sur le marché nord-américain, elle se dénomma Mazda 1800. La puissance du moteur était alors exprimée en SAE gross au lieu de JIS gross. L’esthétique de la 1,8 litre se distinguait de celle de la 1,5 litre par la présence d’une prise d’air sur le capot. 39 401 unités furent produites.
La surprise vint en octobre 1969 avec le coupé Mazda Luce R130. L’empattement fut porté à 2,58m pour une longueur de 4,59m. La largeur passa de 1,63m à 1,64m. La hauteur fut ramenée de 1,41m à 1,39m. Son style était également dû à Giorgetto Giugiaro. Sa plateforme était originale : transmission aux roues avant et suspension à 4 roues indépendantes. Les freins à disques à l’avant étaient présents. Son birotor était inédit : cylindrée du coupé Mazda Cosmo contemporain portée de 982cm³ à 1310cm³. Une véritable œuvre d’art réalisée à 976 exemplaires !
En novembre 1972, fut présentée la Mazda Luce RX-4 en version 4 portes et Hardtop coupé, équipée d’un birotor. En décembre 1973, fut ajouté le break 5 portes. Entre temps, en avril 1973, fut lancée la Mazda Luce 2ème génération uniquement en version 4 portes et Hardtop coupé, équipée d’un moteur conventionnel. Sa longueur était comprise entre 4,24m et 4,41m (4,54m pour le break entre 1975 et 1978). Outre les variantes exportées, cette plateforme munie d’un essieu rigide et de freins à disques à l’avant, d’un empattement de 2,51m, fut exploitée entre 1975 et 1981 par le coupé Mazda Cosmo, entre 1978 et 1982 par la Mazda Capella 3ème génération.
En Europa, la Mazda Luce RX-4 se dénomma Mazda RX-4. Le break ne fut pas disponible. La Mazda Luce s’appela Mazda 929 et le break fut proposé. Sur le marché nord-américain, la Mazda Luce RX-4 se dénomma Mazda RX-4. Sa longueur était comprise entre 4,5m et 4,55m (entre 4,65m et 4,68m pour le break). La Mazda Luce ou la Mazda 929 n’y fut pas proposée.
vendue par Car and Classic
vendue par Car and Classic
En octobre 1975, fut lancé un coupé complémentaire fastback, la Mazda Cosmo RX-5. Un moteur conventionnel fut également proposé sous la dénomination Mazda Cosmo. Le choix en matière de transmission fut plus restreint : boîte à vitesses manuelle 5 rapports ou automatique 3 rapports. Sa longueur était comprise entre 4,48m et 4,55m. En 1977, fut ajouté une variante notchback dénommée Mazda Cosmo RX-5 landau et Mazda Cosmo landau. En Europe, fut disponible la Mazda RX-5 fastback, la Mazda 121 Cosmo fastback et la Mazda 121 Cosmo landau, ces deux dernières étant équipées de moteurs conventionnels. Sur le marché nord-américain, fut proposée la Mazda Cosmo fastback équipée du birotor, d’une longueur de 4,63m.
En octobre 1977, apparut la Mazda Luce 3ème génération disponible uniquement en 4 portes. Elle fut proposée avec quatre types de motorisations : birotor, 4 cylindres avec ou sans injection, diesel. Son empattement était de 2,61m pour une longueur comprise entre 4,56m et 4,67m. La puissance des moteurs était toujours exprimée en JIS gross. En 1979, son restyling lui donna une allure plus moderne. Le break Mazda 929 fut disponible entre 1979 et 1988, la berline 4 portes étant retirée en 1982. La puissance des moteurs était toujours exprimée en DIN. Cette voiture ne fut pas diffusée sur le marché nord-américain.
En octobre 1981, apparut la Mazda Luce 4ème génération. Son empattement était de 4,62m pour une longueur comprise entre 4,64m et 4,71m. La grande nouveauté fut l’adoption des 4 roues indépendantes. Elle exista sous plusieurs formes de carrosseries : une d’une esthétique similaire à sa devancière, restylisée, munie de glaces de custode, une autre de style hardtop 4 portes sans vitre de custode, une troisième sous la forme d’un coupé 2 portes hardtop avec phares rétractables dénommée Mazda Cosmo coupé, une quatrième sous la forme de la Mazda Luce hardtop 4 portes munie de phares rétractables dénommée Mazda Cosmo 4 portes. La Mazda 929 européenne 4 portes était similaire à la Mazda Luce ; le coupé Mazda 929 européen 2 portes, à la Mazda Cosmo 2 portes. Les européens ne furent pas intéressés par la Mazda 929 2ème génération ni par la Mazda 929 3ème génération (malgré la présence des 4 freins à disques), que ce fût en neuf, occasion, aux enchères. Un break demeura disponible et cette génération ne fut pas diffusée sur le marché nord-américain.
En septembre 1986, apparut la Mazda Luce 5ème génération proposée avec deux carrosseries fort similaires : 4 portes hardtop et 4 portes sedan. Son empattement de 2,71m était généreux. Sa longueur couvrait une échelle relativement étendue : 4,69m à 4,82m. La Mazda 929 avait une longueur de 4,89m. La Mazda 929 version US avait une longueur de 4,91m (4.93m entre 1989 et 1991). Ces dernières étaient munies de 4 freins à disques. En matière de motorisations, les propositions étaient rationnelles : absence de diesel asthmatique, 4 cylindres et V6 essence, birotor turbo injection. Deux choix en matière de transmissions : boîte à vitesses manuelle 5 rapports et boîte à vitesses automatique 4 rapports. 120 986 exemplaires furent réalisés. L’arrêt de la production d’une autoroutière équipée d’un birotor entraîna la disparition de la dénomination Mazda Luce.
Trois séries succédèrent à la Mazda Luce, la propulsion Mazda Sentia (HDseries d’un empattement de 2,85m pour une longueur comprise entre 4,92m et 4,93m), la propulsion Mazda Sentia (HEseries d’un empattement de 2,85m pour une longueur de 4,9m, la traction Mazda Millenia (TAseries d’un empattement de 2,75m pour une longueur de 4,82m, 4,87m entre 2000 et 2002) équipée d’un V6 implanté transversalement. Ces autoroutières munies d’une boîte à vitesses automatique 4 rapports, n’eurent pas de descendance.
Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives