Salmson, une marque automobile française centenaire

Salmson : une marque éternelle dont la beauté de ses modèles automobiles n’est plus à débattre, symbole de luxe et d’élégance à la française. Hélas disparue à la fin des années 1950, elle fut un fleuron du sport automobile mondial, marquant à jamais l’Histoire de la voiture de courses. De ses modèles qui mériteraient de truster les plus beaux podiums de Concours d’Elégance, à ses victoires sur les circuits les plus populaires de son temps, ABSOLUTELY CARS vous propose d’explorer l’instant d’un article cette marque mythique aux voitures exceptionnelles !

Salmson, une aventure humaine “made in” France

Émile Salmson (1859-1917) ouvrit en 1890 à Boulogne-Billancourt un atelier spécialisé dans les pompes et les machines à vapeur. En 1896, cette vénérable maison devint “Emile Salmson et Cie“… entreprise qui existe toujours de nos jours, fabriquant toujours des pompes à Laval dans le département de la Mayenne.

Avec l’appui de Georges Marius Henri-Georges Canton et de Pierre Unné, deux ingénieurs suisses, le fondateur présenta son premier moteur d’avion en 1910. Quelques années par la suite, en 1913, la Société des Moteurs Salmson (SMS) fut créée. Pendant la Première Guerre Mondiale, les ateliers de Billancourt et de Lyon participèrent à l’effort de guerre. Ils fabriquèrent 4 000 moteurs d’avions et 3 000 avions, la construction de ces derniers débutant en 1916.

Après le conflit, la Société des Moteurs Salmson se diversifia. André Lombard, agent technique qui représentait à Londres les Automobiles GRÉGOIRE, acquit pour le compte de Salmson une licence pour produire des cyclecars G.N. (Godfrey-Nash). En 1921, fut créée la société “Les fils d’Émile Salmson” à Argenteuil. A cet instant, la fabrication des pompes et des moteurs se séparèrent. La même année, André Lombard, pilote et directeur commercial, personnalisa les calandres avec la Croix de Saint André. Les cyclecars Salmson se dénommèrent AL, puis les voiturettes VAL. Emile Petit créa pour ces modèles un moteur culbuté, un moteur extrêmement moderne pour l’époque équipé d’un double arbre à cames en tête étant réservé pour les sportives.

Salmson, victorieuse en courses automobiles

Très rapidement, les Salmson équipées d’un double arbre à cames en tête furent victorieuses dans de nombreuses courses :

  • le Grand prix automobile de l’U.M.F de 1921 (grâce à un prototype piloté par André Lombard) à 1923,
  • le Grand Prix du M.C.F., 6 victoires sur 8 éditions de 1922 à 1924 et de 1926 à 1928,
  • la Junior Car Club 200 mile race (200 Milles de Brooklands) de 1922 à 1925,
  • le Bol d’or automobile en 1923,
  • le Grand Prix automobile de San Sebastian dans leur catégorie en 1923 et 1925
  • les 24 Heures du Mans dans leur catégorie en 1923, 1926 et 1927,
  • le Grand Prix Automobile de l’Ouverture à Montlhéry dans leur catégorie en 1927,
  • le Rallye Paris-Saint-Raphaël Feminin en 1929…

Au Salon de l’Automobile de Paris de 1926, les constructeurs qui exposèrent un moteur d’avions de plus de 400ch, étaient Breitfeld, Bristol, Caffort, Farman, Fiat, Hispano-Suiza, Isotta-Fraschini, Lorraine-Dietrich, Panhard & Levassor, Renault et Salmson.

André Lombard quitta Salmson, en 1923, pour produire ses propres voitures à partir de 1927, les Automobiles LOMBARD. Emile Petit fit de même, en 1929, pour rentrer chez ARIES. A noter que la signature était là, les automobiles LOMBARD étant similaires à celles de SALMSON.

En 1929, la société Automobiles LOMBARD, en difficulté, fut achetée par BNC (Bollack, Netter & Cie) et la LOMBARD AL3 fut encore présente sur le stand BNC du Salon de Paris de 1931. Environ 100 voitures au total furent construites.

Salmson : entre luxe et élégance pour un lent déclin

En 1929, pour faire face à la crise économique, Salmson arrêta son engagement en compétition et créa une filiale à Raynes Park près de London pour produire des moteurs d’avions et les vendre dans l’Empire Britannique. En complément, de 1934 à 1939, 300 voitures furent fabriquées. La production des moteurs d’avions cessa à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, aussi bien en Angleterre qu’en France.

A noter que les British Salmson 14hp et Salmson 20/90hp, à l’instar de la voiture ci-dessus, sont équipées de roues avant indépendantes. Aucune voiture britannique ne fut munie d’une boîte à vitesses semi-automatique Cotal. Nous pouvons même rajouter qu’aucune Salmson française ne fut équipée du 6 cylindres britannique.

En France, en 1929, la société s’orienta vers la fabrication de voitures de luxe. Les roues-avant indépendantes furent adoptées à partir de 1934, avec la Salmson S4D, les freins hydrauliques qu’au début des années 1950. La production des automobiles cessa en 1957. Salmson avait alors construit 27 280 automobiles, 50% d’entre elles avant fin 1929, en 10 ans.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives

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