Elle était très attendue et elle s’est réalisée sous les meilleurs auspices : la vente Osenat du 27 mai 2020 ! Première vente d’automobiles de collection après la pause forcée due au COVID-19, elle annonce d’ores et déjà la tendance “post-confinement” sur le marché de la voiture de collection. Sur les 58 lots présentés, près de 78% des véhicules proposés à la vente ont trouvé preneur pour un chiffre d’affaires de près de 2,6 millions ! De bel augure pour la suite de l’année ! En effet, bien que les prix furent globalement en baisse, les acheteurs étaient bien présents, attirés par un catalogue des plus attrayants dont nous en avait parlé Loïc Maschi, lors de notre rencontre à Rétromobile 2019 ! ABSOLUTELY CARS vous propose donc de debriefer sur cette belle vente aux enchères Osenat du 27 mai 2020 !

Les stars de la vente aux enchères Osenat du 27 mai 2020
Le Top Price de la vente Osenat du 27 mai 2020 : la Lamborghini Miura P400 S de 1969


Cette “vente de prestige”, comme nous l’avait présenté Loïc Maschi, spécialiste automobile de la Maison Osenat, était une vente bien particulière… Particulière au vu du contexte… Particulière au vu de sa voiture phrare, une magnifique et rarissime Lamborghini Miura P400 S de 1969, estimée entre 700 000€ et 1 000 000€ ! Dotée d’une belle robe pomme, l’iconique modèle du taureau de Sant’agata bolognese avait déjà été la star du stand Osenat, à Rétromobile 2020, attirant indéniablement les regards !
Il faut dire que la Lamborghini Miura P400 est une véritable oeuvre d’art ! Elle est signée par trois grands noms de l’automobile : Marcelo Gandini (designer chez Bertone), à qui nous devons la carrosserie, Gian Paolo Dallara (ingénieur et concepteur de carrosseries de compétition du même nom) qui en imagina le châssis et Giotto Bizzarini (fondateur de la marque automobile Bizzarini), qui en réalisa le moteur ! La conception de ce petit chef d’oeuvre débuta fin 1965 et ne dura quelques mois, étant dévoilée lors de l’édition 1966 du Salon de Genève ! Il faut dire qu’avec cette Lamborghini Miura P400, le constructeur italien frappe un grand coup ! Les lignes générales sont toutes en finesse et courbe, offrant un aérodynamisme digne des plus belles supercars de la planète. La forme des ailes, des phares, du pare-brise et de la partie arrière, se concluant par un bequet, forme un tout, construite en une seule partie ! Les versions vont de la Lamborghini Miura P400 originale à la “SV”, sans oublier la “S”. Près de 764 unités furent construites en sept ans de carrière, de 1966 à 1973, dont certaines ont appartenu à des personnalités reconnues.






Le modèle de cette vente Osenat du 27 mai 2020 est une Lamborghini Miura P400 S de 1969, numéro 38. Il se caractérise par une teinte “Verde Miura”, une sellerie skai noir/tissu beige, des jantes Campagnolo en magnésium. Sa motorisation en position central arrière V12 4.0 (3929cm3) développe 370ch (20ch supplémentaires à la P400 initiale). Les performances sont clairement affichées avec le 0-100 abattu en 5.9 secondes et une vitesse maximum de 280km/h. A ce jour, elle n’a connu que deux propriétaires : Monsieur Otto Wild, un industriel de Muri (région de Berne), de 1969 à 1976 et Monsieur Faucompré, habitant des Yvelines, de 1976 à 2020. Elle s’est, notamment, illustrée dans les magazines, notamment dans l’un de ceux du Club Lamborghini de France, ainsi que sur les routes (Coupes de l’Age d’Or de Montlhéry et rallye Lamborghini). L’entretien du véhicule est parfaitement suivi et symbolisé par un kilométrage de 54 550km. Et pour ceux qui sont curieux, cette Lamborghini Miura P400S a été adjugée pour un montant de 844 500€ (frais inclus).


Les dauphines de la vente aux enchères Osenat du 27 mai 2020
La Lamborghini Murcielago LP640-4 Roadster de 2008
La première dauphine de la vente aux enchères Osenat du 27 mai 2020 est également née en Italie et n’est d’autre qu’une Lamborghini LP640-4 roadster de 2008 ! Le nom de cette supercar en dit long sur ses principales caractéristiques techniques : LP pour “Longitudinal Posteriore” en référence à la position longitudinale de son moteur, 640 pour sa puissance en chevaux et 4 pour sa transmission intégrale, soit 4 roues motrices ! Lancée en 2006, cette voiture de sport est l’une des versions les plus radicales de la Lamborghini Murciélago dont elle représente la seconde génération ! Mu par un bloc moteur V12 offrant des performances incroyables, l’exemplaire proposé par Osenat fait partie des 264 véhicules produits dans cette déclinaison et affiche 41 106km au compteur. La liste des options installées s’élève à près de 35 000€ (Pack carbone, couleur carrosserie, jantes Hermera, sellerie surpiquée,…) ! Estimée entre 180 000 et 220 000€, elle a été adjugée 206 400€ (frais inclus)


La Ferrari 512 BB de 1979

Nous aurions pu continuer cet article avec la Parckard Twin-Six V12 de 1917, adjugée 165 600€, si nous n’en parlions pas tout de suite après ! Alors nous vous proposons de continuer avec la troisième dauphine de cette vente aux enchères Osenat du 27 mai 2020 : une magnifique Ferrari 512 BB de 1979 ! Lancée en 1976, la Ferrari 512 BB s’inspire largement de sa devancière, la Ferrari 365 GT4 BB, première GT à moteur V12 central-arrière, qui, hélas, ne pouvait plus être exportée sur le marché américain à cause des nouvelles normes antipollution. Ainsi, spécialement imaginée pour ce marché, la Ferrari 512 BB se voit doter d’un tout nouveau moteur à plat de 5L, qui lui permet de ne pas renoncer à la puissance et la vitesse. En effet, elle accède allègrement aux 300 km/h, devenant par la même au occasion l’une des premières véritables supercars de son époque ! Le modèle du jour, de couleur “Rosso Corsa” avec un intérieur noir, en est l’un des plus beaux exemplaires, presque entièrement d’origine. Estimé entre 150 000€ et 200 000€, il a été vendu pour 144 000€ (frais inclus).
L’incontournable Collection Packard de la vente Osenat du 27 mai 2020

Au travers de cette vente aux enchères Osenat du 27 mai 2020, la célèbre maison d’enchères bellifontaine proposait une série exceptionnelle de sept Packard, s’échelonnant entre les années 1910 et 1930. Issue de la collection privée de l’un des plus grands collectionneurs européens de Packard, elles ne sont pas toutes, hélas, parties.
La plus intéressante d’entre elles n’est d’autre que notre deuxième dauphine de cette vente Osenat du 27 mai 2020 : une Packard Twin-Six V12 “Runabout” biplace de 1917. Elle se démarque de sa devancière par l’installation d’une motorisation V12, véritable précurseur à cette époque. Considérée par beaucoup comme “l’une des plus grandes avancées de l’industrie automobile”, il n’en reste que très d’exemplaires aujourd’hui. En voir une est exceptionnelle tout comme son prix. Elle a été vendue pour 165 000€, frais inclus, alors qu’elle était estimée entre 150 000€ et 200 000€.





La deuxième Packard qui a retenu notre attention n’est d’autre que cette Packard 633 Standard Eight “Phaeton”. Résultat de près de 30 ans de savoir-faire dans l’automobile, elle est lancée en 1929, quelques mois avant le terrible krach de 1929. Durant cette même crise, elle se voit auréolée par la presse. Quant au modèle de cette vente Osenat du 27 mai 2020, il date d’avril 1929, carrossé en déclinaison Phaeton “de la 6ème série” et doté d’un moteur d’une puissance de 90ch. Il fut adjugé en dessous de sa côte pour un montant de 42 000€ (frais inclus) alors qu’il était estimé entre 45 000 et 55 000€.



Quant aux autres modèles Packard de cette collection unique, nous trouvons :
- une Packard 733 Standard Eight Roadster de 1929 entièrement restaurée et qui a pu être admirée lors de rallyes. Elle ne fut pas adjugée malgré une côte estimée entre 80 000 et 120 000€.
- une Packard 733 Standard Eight Coupé de 1930, qui a vécu une restauration avancée au niveau de la carrosserie. Elle se distingue avec la présence de 2 roues de secours sur les ailes et une mécanique V8 à carburateur de 90ch. Son estimation comprise entre 45 000 et 55 000€ a permis de trouver un nouvel acquéreur pour un montant de 42 000€ (frais inclus).
- une Packard 745 Deluxe Eight Club Sedan de 1930, tout premier modèle Packard acquis par le collectionneur. Produite à seulement 1789 unités, elle s’est illustrée lors de nombreux rallyes. Estimée entre 35 000€ et 45 000€, elle fut adjugée à 36 000€ (frais inclus).
- une Packard 745 Deluxe Coupé de 1930. Il semble qu’elle n’est jamais roulé malgré ses 3 propriétaires successifs. Estimée entre 200 000 et 250 000€, la voiture ne trouve preneur.
- une Packard 840 Custom Eight Convertible Victoria dont le châssis appartient à une Packard Model 633, pouvant accueillir jusqu’à quatre personnes. Cet exemplaire a notamment participé à un rallye au proche-Orient (Syrie) en 2008. Estimée entre 200 000€ et 250 000€, elle n’a, cependant, pas trouvé un nouveau propriétaire.


La Vente Osenat du 27 mai 2020 : nos trois coups de cœur
La Buire Type 11B 12CV Torpedo de 1919

Lorsque nous avons parcouru le showroom Osenat, une voiture a immédiatement retenu notre attention : une La Buire Type 11B 12CV Torpedo de 1919 ! Lancée en 1847, dans la région lyonnaise, l’entreprise “Les chantiers de La Buire” s’est spécialisée dans la réalisation d’équipements ferroviaires avant de se tourner ver l’automobile à l’aube du XXème siècle. Le nom change pour devenir la “Société Anonyme des Automobiles La Buire” en 1905. Très rapidement, les voitures La Buire s’illustrent par leurs innovations et sur les pistes. Hélas, la production cesse cinq années plus tard, pour cause de trésorerie déficitaire. Elle renaît dans la foulée, en 1917. Le modèle de cette vente Osenat du 27 mai 2020 date de ce deuxième chapitre. Baissée sur une caisse “Type T” et carrossée façon “Torpédo”, le palmarès du modèle présenté est riche en rallyes. Cette merveille a été estimée par la Maison Osenat entre 18 000 et 23 000€ et, malheureusement, n’a pas été vendue.



La Chrysler Town & Country cabriolet de 1947
Notre deuxième coup de cœur nous a accueilli dès notre arrivée dans le showroom. Il s’agit d’une Chrysler Town and Country Cabriolet de 1947. Signée par le célèbre concepteur nautique, Chris Crafr, elle se caractérise par une structure en bois, d’acajou et d’hêtre. Surnommée “Woody”, cette voiture américaine se distingue par son style urbain et son utilisation quotidienne. Elle repose sur la base de la Chrysler New Yorker et accueille un bloc V8 développant 135ch. Malgré un entretien et une assurance prohibitive, elle a rencontré un certain succès outre-Atlantique, mais peu d’exemplaires ont été importés dans l’hexagone. S’étant illustré par sa présence lors de la Traversée de Paris et Chantilly Art et Elegance, ce exemplaire est estimé entre 75 000€ et 90 000€, mais n’a pas trouvé d’acquéreur.


La Bentley S1 Convertible Conversion de 1958

Notre dernier coup de cœur n’est d’autre que cette luxueuse limousine cabriolet, une Bentley S1 Convertible Conversion de 1958. Construite dans l’usine historique de Crewe, à Goodwood, les innovations techniques et les éléments de finitions en font un palace roulant. Il s’agit du deuxième modèle “tout acier” de la marque Bentley. Avec sa teinte bi-ton (Shell Grey et Steel Blue), cette voiture fut initialement une Bentley S1 Sport Saloon. Elle a commencé sa carrière en Irlande, à Belfast, avant de partir pour l’Angleterre, passant par Londres et les West Midlands, dans le Staffordshire. Transformée par la suite en décapotable, elle a été exposée à Rétromobile 2001. Estimée entre 100 000€ et 120 000€, elle fut adjugée pour 85 200€.



Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS
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