Nous y étions : La vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020

Il n’est plus vraiment nécessaire de présenter la maison Osenat, spécialiste en ventes aux enchères automobiles depuis 1977. Elle organise désormais de nombreuses ventes sur les plus beaux salons français à l’instar d’Epoqu’auto ! Son fondateur, Maître Jean-Pierre Osenat, est un incontournable du monde de la voiture de collection, ayant réussi à se faire une place sur le marché des véhicules anciens. Aujourd’hui, nous avons retrouvé Osenat “à la maison”, à Fontainebleau, lors de sa vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020 ! Il faut dire que la toute première de l’année 2020 ne manquait pas de panache avec 24 véhicules des plus intéressants ! A cette occasion et suite à l’invitation d’un des spécialistes du département automobile, ABSOLUTELY CARS a traversé l’Ile-de-France pour vous présenter cette sélection des plus complètes.

Le premier temps fort : la vente aux enchères Automobilia de janvier 2020

En ce samedi après-midi, ce n’est pas une vente mais deux qui étaient au programme !

Dès les coups de 14 heures, une centaine de lots est passée sous le feux des enchères, à l’Hotel d’Albe de Fontainebleau. L’espace dédié se remplit rapidement avec une majorité de personnes de plus de 35 ans, tous fins connaisseurs sur la valeur des lots qui leur étaient proposés.

Magazines, flyers, documentations, livrets d’entretien de toutes marques et de tous modèles font envoler les prix à notre plus grande surprise ! Comptez sur 1612€ pour un fort lot de documentation Peugeot composé de catalogues, feuillets et autres dépliants… 1178€ pour des livres sur Simca, 1116€ pour Fiat ou encore 2108€ pour Renault !

A cela s’ajoutent des jouets, des mascottes transformées en presse-papier, des affiches, des tableaux et des panneaux de signalisation.

Le deuxième temps fort : la vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020

Le Top Price de la vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020 : la Ferrari Testarossa de 1988

Si on pouvait deviner un duel “de prix” entre la Jaguar Type-E coupé 4,2L de 1967 et la Ferrari Testarossa de 1988, au jeu des enchères, c’est bien l’italienne qui a affirmé sa suprématie ! Fruit du besoin de Ferrari de s’imposer sur le marché des automobiles de “grand tourisme”, cette GT, dévoreuse d’asphalte, fut révélée au grand public en 1984, lors du Salon de Paris. Agressive, effilée et dégageant d’office une grande puissance, ce style si caractéristique n’est d’autre que la signature de Pininfarina, designer du Cheval Cabré depuis les années 1950 ! Un nouveau bijou à inscrire à son tableau de chasse ! Particulièrement basse, tout son design a été étudié pour un aérodynamisme optimum : il s’agit d’une des rares voitures de série à pouvoir rivaliser avec les 300km/h sur route en gardant une certaine sécurité ! Il faut dire que la magnifique “Tête rouge” est lourdement armée, côté mécanique ! Le capot révèle un bloc-moteur en alliage d’aluminium avec son traditionnel V12 de 4942cm3 délivrant 390ch. Vitesse, performance et plaisir de conduite sont les maîtres-mots de ce mythe des eighties !

Mais revenons au modèle vendu lors de cette vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020. Cette voiture fut immatriculée en avril 1987. Sa couleur extérieur est la teinte “Rosso Corsa“. L’intérieur est d’un sublime noir surpiqué de rouge. L’entretien qui se doit d’être méticuleux avec ce type de véhicule, est prouvé par la révision de la distribution, l’allumage, les silent blocs et des pièces techniques. Son état de conservation est remarquable malgré son âge que ce soit au niveau de la carrosserie que de l’intérieur, malgré quelques défauts du temps. Avec une estimation comprise entre 60 000 et 80 000€, cette Ferrari Testarossa fut adjugée 76 200€ (frais inclus).

Nos coups de cœur lors de la vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020

La Jaguar Type E, la plus belle des Jaguar

Considérée par Enzo Ferrari comme “la voiture la plus belle jamais construite”, la présentation de cette nouvelle Jaguar en 1961, lors du Salon automobile de Genève, fait l’effet d’une bombe. Avec sa ligne épuré purement aérodynamique, c’est une véritable gravure, signée par Malcolm Sayer (1916–1970), designer auparavant chez Bristol Aeroplane Company. Cette voiture-ci est une Jaguar Type-E Série 1 1/2, modèle transitoire entre deux générations. De la première série, elle a en gardé l’arrière, mais l’avant laisse déjà deviner le nouveau look de la suivante. Ici, plus de tableau de bord en aluminium, ni de sièges semi-baquet, mais le design épuré de la Jaguar Type E reste. Côté motorisation, le 3,8L devient un 4,2L de 265 ch, accouplée à une boîte 4 rapports Jaguar, pour un meilleur agrément de conduite.

Bref, ce modèle de 1967 d’un magnifique gris sombre, présenté pour cette vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020, est plus que désirable ! Surtout quand on regarde son intérieur, royalement patiné par le temps, orné du fameux volant de bois à trois branches des Jaguar Type-E, tranchant sur un habitacle beige. Estimée entre 60 000 et 75 000€, cette Jaguar Type E est partie à son prix de réserve, soit 72 000€ (frais inclus).

La Darmont V Junior, l’ultime Darmont !

Spécialisé dans la construction de cyclecar durant l’Entre-Deux guerre, la marque française Darmont a été créée par les frères Robert et André Darmont, en 1919. Basée à Courbevoie, le constructeur automobile se lance, en 1935, son premier cyclecar 4 roues : la Darmont V-Junior ! Ce modèle automobile est dans la continuité de l’esprit “Darmont” : offrir à ses clients un “véhicule solide, aussi simple à entretenir qu’une moto“. Doté de roues avant indépendantes – une véritable avancée technologique à l’époque ! -, ce modèle fut commercialisé avec succès, sa production ne s’arrêtant qu’à l’avènement de la Seconde Guerre Mondiale, qui sonna, hélas, le glas pour cette entreprise. Le temps ayant fait son devoir, seulement quelques modèles subsistent sur un nombre indéterminé de voitures construites.

Ainsi, en voir une est extrêmement rare. En acheter une l’est d’autant plus ! Sortie d’usines en 1934, cette Darmont V-Junior n’a connu que deux propriétaires depuis 1986, conservée pendant 28 ans par la même personne, avant d’être oubliée dans un garage durant 25 ans ! Redémarrée en 2014 pour être présentée lors du GP de Pau, elle est restée dans sa patine d’origine ! Sous sa calandre, son bicylindre Morgan quatre temps en V de 1100cm3 fonctionne à merveille et est accouplé à une boite mécanique 3 rapports. Sa vitesse de pointe peut atteindre 110km/h, à condition d’oser de la pousser dans ses derniers retranchements. Cette “grand-mère” a été estimée entre 20 000 et 30 000€. Hélas pour elle, les enchères n’ont pas dépassé le prix de réserve.

La Hotchkiss 2050, la berline française de prestige méconnue

Deux canons croisés dans un ceinturon, un obus trônant au bout de son nez… Hotchkiss est reconnaissable parmi toutes ! Si ces armoiries soulignent le passé militaire de cette marque, elle en révèle aussi beaucoup sur son fondateur, Benjamin Berkeley Hotchkiss, ressortissant américain installé à St Denis. En effet, il s’agit du logo militaire américain de l'”Ordonance Department”. Désormais symbole du prestige automobile à la française, elle gagne petit à petit sa place dans le cœur des collectionneurs avertis. Et parmi toutes les voitures Hotchkiss, l’une des plus intéressantes n’est d’autre que la Hotchkiss 2050, aussi connue sous le nom d’Hotchkiss Anjou dont le modèle le plus poussé était de 20cv fiscaux (soit 2050 en puissance réelle). Cette berline fut présentée au grand public à l’occasion du Salon automobile de Paris de 1950. En lançant ce modèle, Hotchkiss veut concurrencer les fameuses Delahaye et Delage de l’époque. Et à ce petit jeu, nous pouvons dire que Hotchkiss a mis la barre haute ! Dotée d’un 6 cylindres de 3485 cm3 type 686 développant 100 à 125ch, elle est le parfait combo entre luxe et sport, en référence à la longue carrière en compétition de la marque. Parmi les nombreuses innovations qui la composent, nous pouvons citer ses suspensions indépendantes, ses roues avant indépendantes, ses freins hydrauliques…

L’exemplaire, proposé lors de la vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020, est sorti d’usine en 1951, directement immatriculé en France. Avec seulement deux propriétaires à son actif, son état témoigne d’une restauration effectuée récemment. Son estimation étant comprise entre 20 000 et 30 000€, cette Hotchkiss 2050 fut vendue 30 000€ (frais inclus).

La voiture de star de cette vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020 : la Jaguar XJS V12 TWR

Chaque vente aux enchères a son exemplaire exceptionnel ayant attrait à une célébrité ! Pour cette vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020, c’est la Jaguar XJS V12 TWR de Charles Trenet, auteur-compositeur-interprète français et amoureux de l’automobile. Préparée par Tom Walkinshaw, cette GT sportive de 1989 fut acquise par le célèbre chanteur en 1994.

Dotée d’un kit aérodynamique, sa carrosserie blanche est plutôt bien conservée malgré ses 152 883 kilomètres au compteur. Offrant un contraste saisissant, l’habitacle noir, alliant cuir et bois à l’image du volant, a su garder sa patine et son lustre d’antan !

Sous le capot, se cache un V12 5,3 délivrant 360 ch pour un vitesse maximum de 260 km/h ! Bref : une véritable pépite au très beau pedigree ! Vendue à un prix exponentiel à l’époque, le nombre d’exemplaire de cette édition est plus que limitée. En voir un est aussi rare qu’exclusif ! Toutefois, estimée ente 15000 et 20 000€, cette Jaguar XJS V12 TWR est partie pour la modique somme de 21 600€ (frais inclus).

Coups de projecteur sur les autres lots de la vente aux enchère Osenat du 25 janvier 2020

Cette vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020, c’est aussi 20 autres véhicules, allant du side-car à la Honda NSX. Parmi les lots n°300 à 323, on retrouve différents modèles de voitures : des ancêtres, des populaires, des sportifs et des youngtimers ! Sont passés sous le feu des enchères :

  • Une Citroën 2CV6 de 1987 : entièrement restaurée, réplica du modèle présent dans le film “Rien que pour vos yeux” (1981). Elle a été adjugée à 10 200€ (frais inclus).
  • Une Pontiac Big Six Coach de 1930 : lancée en 1926, doté d’un châssis de Pontiac Chief, sa dénomination correspond à sa motorisation. En effet, elle est équipée d’un 6 cylindres à soupapes latérales. Cet exemplaire fut acquis outre-Atlantique, plus précisément en Uruguay. Sa présence en France date de 1988. L’état de conservation est plus que satisfaisant, portant toujours fièrement son emblème de “tête d’indien”. Estimée entre 6000€ et 8000€, elle fut vendue pour 9000€ (frais inclus).
  • Une Salmson 2300S de 1955 : cette Salmson aurait pu être dans nos coups de cœur ! Destinée à relancer cette fameuse marque française, la Salmson 2300 S fut présentée au grand public en 1953. Reprenant les critères qualités de ce carrossier-constructeur, elle est faite exclusivement main. Hélas, seulement 217 exemplaires seront produits, la faillite de Salmson, en 1957, mettant un terme à sa production ! A noter que ce modèle-ci a plusieurs fois participé à des compétitions type rallyes, sa discipline phare. Estimée entre 15 000€ et 20 000€, elle est partie à 22 200€ (frais inclus)
  • Une Citroën DS21 Pallas de 1967 fraîchement sortie de grange : si le bleu de sa carrosserie ne correspond pas à son “coloris “d’origine, l’habitacle est resté dans son jus. Il s’agit d’un projet intéressant de restauration. Après tout, il s’agit quand même d’une magnifique DS, estimée entre 6000 et 10 000€. Un potentiel acheté à 13 320€ (frais inclus)
  • Une MG B de 1966 : symbole de l’automobile britannique des années 1960, cette très jolie anglaise vient tout juste d’être entièrement restaurée en vue d’être vendue. Estimée entre 12 000 et 18 000€, elle commencera une nouvelle aventure après avoir été adjugée à 18 600€ (frais inclus)
  • Une Porsche 914 1.7 de 1970 en provenance direct des Etats-Unis : importée en France en 2018, une révision fut effectuée ainsi que la peinture. Près de 6600€ ont été investi dans cette voiture, notamment dans la boîte de vitesse ! Estimée entre 14 000€ et 18 000€, elle saura satisfaire un passionné au prix de 11 040€ (frais inclus)
  • Un Range Rover V8 3.5 de 1985 en version 3 portes : comme il est étonnant de découvrir un tel engin dans une vente aux enchères de ce calibre ! Modèle de plus en plus recherché, estimé entre 6000€ et 8000€, il appartient à la première génération qui a inauguré la boîte 5 rapports et a clôturé l’ère des carburateurs. Il fut adjugé à 13 200€ (frais inclus)

Mais qui dit vente aux enchères, dit aussi prix de réserve ! La dure loi du marché s’est appliquée à certains véhicules de cette vente aux enchères Osenat du 25 janvier 2020 qui n’ont pas trouvés preneurs comme : la Citroen B2 commerciale de 1924 (lot 305), la MG A 1500 de 1959 (lot 308), la Ferrari 308 GTBI de 1982 (lot 316), la Lotus Esprit Turbo SE de 1990 (lot 319), la Honda NSX de 1991 (lot 320), la Volkswagen Golf GTI 1800 de 1983 (lot 323), sans oublier les Porsche 911 Type 964 et Porsche Type 996 (lot 321 et 322).

Pour en savoir plus sur cette Vente Osenat du 25 janvier 2020, retrouvez l’ensemble du catalogue et tous les résultats ici.

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos officielles Osenat

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