Se balader, flâner, découvrir…. Bref la vie parisienne et c’est ce que l’on aime, notamment quand nous tombons nez à nez avec une charmante voiture aussi rare que belle. A chaque coin de rue, se trouve peut-être cette perle rare. Ainsi avec cette rubrique “Au détour des rues parisiennes”, ABSOLUTELY CARS déniche pour vous ces véhicules qui font mine de passer inaperçus, hélas sans succès… Que l’on aime les pots de yaourts, les berlines ou les SUV, c’est un choix. Mais rester indifférent face à ces icônes européennes ou américaines est difficile. Allez, hop ! ABSOLUTELY CARS vous montre ses trouvailles du mois : une Porsche 356 et une Rover P4 !
Le modèle automobile du mois : La Porsche 356
A la fin des années 1940, la révolution sportive est signée Porsche ! Le mois de juin 1948 inaugure la toute première Porsche 356. De son véritable nom “Porsche 356/1 roadster“, elle est conçue en Autriche, à Gmünd. Si son design est signé Erwin Komenda, sa motorisation, par soucis d’économie, reprend le mythique moteur atmosphérique à refroidissement par air mis en place sur la légendaire Volkswagen Coccinelle, imaginé par Ferdinand Porsche. Développant 35ch, son poids dépasse à peine la demie-tonne : 540 kg exactement.
L’année suivante, en 1949, la Porsche 356 est officiellement présentée à l’occasion du Salon de l’Automobile de Genève. Porsche met en avant sa conception entièrement à la main, utilisant un matériaux cher pour l’époque – l’aluminium. Le prix s’en ressentait : elle était vendue pour 1 280 000 Francs, pouvant monter jusqu’à 1 600 000 Francs pour la Porsche 356 Roaster. En effet, les déclinaisons en Cabriolet, Speedster ou Roadster furent rapidement disponibles au catalogue et 500 commandes sont déjà signée à l’issu du salon !

A partir de 1950, la carrosserie en aluminium trop onéreuse est remplacée par de l’acier. Le moteur est toujours à l’arrière mais en porte-à-faux. Les séries “Porsche 356 Gmünd” deviennent alors des “Porsche 356 Stuttgart“. Le surplus de poids est conséquent : plus de 200 kg ! La conduite s’en ressent. Cependant, la course lui sourit avec la première place dans sa catégorie dès sa première sortie, en 1951. Cette même année, les Porsche 356 1300 et les Porsche 356 1300 S complètent la motorisation avec respectivement 40ch et 60 ch, mais un couple plus réactif. A cela s’ajoute une nouvelle boite de vitesse et des freins hydrauliques.
L’année suivante, 1951 voit l’arrivée d’une série exclusive Porsche 356 “Roadster America“. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : moins de 800 kg sur la balance, 70ch (1500cm3) et 16 unités produites ! La version Porsche 356 “Speedster” prend aussitôt le relais, notamment outre-atlantique. Sa caractéristique principale réside dans sa ligne, ses performances et ses sensations de conduite. Près de 1900 unités sortiront des chaînes de production. Elle disparaîtra en 1958, remplacée par la convertible jusqu’en 1961. Le carrossier Karmann fera perdurer ces versions exclusives avec la Porsche 356 “Coupé Hard Top” par la suite.

Les années passent et le développement de cette sportive continue avec les séries A, B et C. Elles conservent leur ligne mais disposent d’améliorations et de nouveaux accessoires :
- Les Porsche 356 A se voient installées un pare-brise entièrement revu, une planche de bord inédite, des assises inclinables, le logo Porsche sur le capot avant, des baguettes latérales et des jantes de 15 pouces. Elles seront dotées du même 4 cylindres que les Porsche 1300, Porsche 1300 S et Porsche 1600.
- Les Porsche 356 B apparaissent dès 1960. Le bruit dans l’habitacle est réduit et le confort est optimisé à son maximum. Les clignotants se transforment en ogive et les freins sont plus efficaces. Les motorisations sont les mêmes sauf pour sa déclinaison “Porsche 356 1600 S” et développe désormais 90ch.
- Les Porsche 356 C voient le moteur 1600S devenir SC. Les évolutions sont minimes : 95ch, 4 freins à disques, suspensions koni, embrayage renforcé et une capote plus facile d’utilisation.



Contrairement à la Porsche 356 A, lancée en 1950, la Porshe 356 “Carrera” (immortalisant la course Panamerica) fut commercialisée cinq ans plus tard, en parallèle de la Porsche 356 A 1500GS. Elle fut déclinée en speedster, en cabriolet et, bien sûr, en coupé. Contrairement à la série A “classique”, le moteur, plus léger, dispose d’un double carburateurs double corps et atteint la puissance de 100ch. La présentation extérieure et intérieur correspond à l’image de cette série “sportive”.

En 1957, cette série est complétée par la Porsche 356 “GT”. Cette dernière ne concerne que les versions coupé et speedster et devient “de Luxe”. La puissance du moteur est boostée pour atteindre les 110ch. La Porsche GT devient alors la “GT plus”, disponible qu’avec une carrosserie type coupé et speedster. Cette version voit son poids réduit grâce à un capot et des portières en aluminium, des vitres en plastique. Le chauffage, quant à lui, disparaît ! En contrepartie, le réservoir passe à 80 litres pour augmenter l’autonomie en course et les freins à tambours sont de plus grande dimension. En 1958, la Porsche 356 Carrera connaît sa première vraie évolution, basée sur une évolution moteur très importante. Le moteur de 1498 cm3 est réalésé pour devenir un1588 cm3 portant la puissance à 105 ch à 6500 tr/mn dans sa version GS (ou De Luxe) et à 115 ch en version GT destinée aux clients les plus sportifs. Plus souple, le moteur 1600 GS est aussi plus fiable et plus simple en entretien. Ces modèles, baptisés “Porsche 356 A Carrera 1600“, se reconnaissent à leurs pare-chocs sans butoirs et à leur instrumentation dépouillée ou encore à leurs lève-vitres composés d’une simple lanière en cuir.

En 1961, au Salon de l’automobile de Francfort, la version rebaptisée Porsche 356 Carrera 2 est présentée au public. Disponible uniquement en coupé, elle s’affiche avec un nouveau 4 cylindres de 2 litres. Moins sportive comme l’était la première Carrera, elle offre désormais un niveau de confort et de souplesse de conduite très acceptables grâce à son moteur plus coupleux à bas régime mais toujours aussi rageur dans les tours. Elle est de nouveau disponible en versions GS (130 ch à 6200 tr/mn) et GT (140 à 160 ch selon options). La boîte de vitesse à 4 rapports est ré-étagée en conséquence et la Carrera 2 accroche désormais la barre symbolique des 200 km/h. Autre nouveauté majeure, la belle reçoit des freins à disques comme en compétition. Il était temps pour cette merveille !
Si la Porsche 356 A connut un franc succès, toutes comme ses déclinaisons, les toutes dernières Porsche 356 B et Porsche 356 C ne sont pas en reste, plus que jamais séduisantes malgré leurs 15 ans de carrière bien remplie ! La nouvelle version de la série B adopte très rapidement de nouvelles jantes mais conserve intégralement sa ligne vintage. Dans l’habitacle, pas de révolution non plus puisque la planche de bord est simplement un peu modifiée. Les sièges sont plus accueillants et la position de conduite progresse un peu. Dans sa version cabriolet, la nouvelle version de la série C inaugure une capote “fermeture éclair”, facilitant sa mise en place. Le freinage gagne les 4 disques de la Porsche 356 B Carrera 2 tandis que le moteur 1600 de 60 ch disparaît au profit du moteur 1600 de 75 ch.
Au printemps 1965, la Porsche 356 tire définitivement sa révérence sous la forme d’un cabriolet dans la version C. Plus de 77 300 unités ont été écoulées toutes versions confondues, du coupé au speedster en passant par le cabriolet et le roadster.

Le coup de cœur du mois : La Rover P4

L’anecdotique Rover P3, produite de 1948 à 1949, symbolise le retour de la marque britannique sur la scène internationale avec la conception d’un nouveau châssis, une nouvelle carrosserie, ainsi que d’une motorisation plus souple et moderne. Après l’unique année de commercialisation, elle se voit remplacer par la Rover P4 présentée au Grand Public lors du Salon de l’Automobile de Londres 1949.
Son design, issu du coup de crayon de David Bache, rappelle celui d’une certaine Studebaker, caractérisée par son phare central. Nénamoins, la majorité des éléments sont propres à la Rover P3. Idem côté mécanique. Plusieurs séries verront le jour en 1953 : la Rover 60, la Rover 75 et la Rover 90. Les avant-dernières séries sont la Rover 105R (1956) et la Rover 105S (1958) qui développent chacune 93ch pour 1600kg. Malheureusement, elles ne disposent pas de frein moteur, ce qui rend difficile l’arrêt total du véhicule à “pleine vitesse”.
La fin des années 1960 traduit un tournant pour la Rover P4 qui voit disparaître les 75, 90 et 105, au profit des Rover 80 et des Rover 100. Elle change d’appellation pour devenir la Rover P5. A noter que la motorisation est toujours un 6 cylindres 2.6L. Dès 1961, ces deux séries s’appelleront Rover MKIV jusqu’en 1962. Elles disparaissent à la fin de cette année pour être remplacées par les séries Rover 95 et Rover 110.

Après 15 ans de carrière, plus de 130 000 exemplaires ont été vendus, Rover P4 et Rover P5 réunies. Si on ne prend en compte que les Rover P4, les ventes ne représentent que 27% de la totalité de la gamme. Sa remplaçante, la Rover P6, est radicalement différente stylistiquement et mécaniquement.


Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS
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