Focus sur : La Peugeot 205, la success-story d’une petite lionne

La Peugeot 205 fut lancée sur le marché le 24 février 1983. La presse spécialisée fut enthousiaste tout comme la jeune clientèle de la marque au lion. Il faut dire que la belle est des plus séduisantes.

Suite à des propositions faites par le carrossier Pininfarina, le style retenu fut celui initié par Gérard Welter (1942-2018) et son équipe. Déclinée en plusieurs versions, elle a connu un véritable succès, devenant la voiture la plus vendue en France en 1984, 1985 et 1990 ! Désormais, elle fait rêver une génération entière de collectionneur, s’inscrivant parfaitement dans le mouvement Youngtimer. A l’occasion des 40 ans de la Peugeot 205, ABSOLUTELY CARS vous invite à redécouvrir la mythique success-story de cette sympathique citadine et des voitures qui ont repris sa plateforme inédite, les Peugeot 309 et Peugeot 206.

La Peugeot 205 ou comment conquérir les clients des autres marques ?

La Peugeot 205 fut lancée avec 5 finitions : base (954cm3/45ch), GL (954cm3/45ch et 1124cm3/50ch), GR (1124cm3/50ch et 1360cm3/60ch), SR (1360cm3/60ch) et GT (1360cm3/72-80ch et deux carburateurs simple corps). Cette citadine 5 portes était équipée de 4 cylindres muni d’un arbre à cames en tête, accouplé à une boîte à vitesses 4 rapports (boîte à vitesses 5 rapports en option avec le 1124cm3 et en série avec le 1360cm3). Ses suspensions étaient inédites pour une Peugeot : roues avant indépendantes avec ressorts hélicoïdaux, roues arrière indépendantes avec barres de torsion (barre stabilisatrice à partir du 1360cm3). Le servofrein était monté à partir de la version GR, les freins à disques à l’avant étant présents. Son empattement était de 2,42m pour une longueur de 3,71m. Son Cx était de 0,35. Le pare-brise feuilleté était présent sur toutes les versions. Les vitres teintées étaient proposées en option dès la version GL. La grille tarifaire était alignée sur celles de la concurrence, mais le niveau d’équipements était indigent. Le modèle de base n’avait droit qu’à un seul pare-soleil, les accoudoirs de portes avant et arrière ainsi que l’option peinture métallisée étant absents. La version GL offrait le second pare-soleil, les accoudoirs de portes avant et arrière, le rétroviseur intérieur jour / nuit, le désembuage de la lunette arrière, les sièges avant transformables en couchettes, la peinture métallisée étant disponible. La version GR ajoutait le compteur kilométrique journalier, la montre électrique à quart, le feu de brouillard arrière, les baguettes latérales de protection, les poignées de maintien avant, la boîte à gants, l’essuie-glace de la lunette arrière et le tapis de coffre. La version SR recevait une banquette arrière fractionnée et une console centrale. Le verrouillage centralisé, les lève-vitres avant à commande électrique, la clé du bouchon de réservoir et les jantes en alliage léger étaient des options. La version GT était équipée d’un compte-tours électronique et d’un béquet arrière, les options de la version SR demeurant. Bref, il fallait monter en gamme pour accéder à des options séduisantes. En septembre 1983, la motorisation diesel apparut, accouplée à une boîte à vitesses 4 ou 5 rapports. En septembre 1984, fut ajoutée la variante 3 portes.

Conquérir les clients des autres marques, semblait mission impossible. Il fallait grandement augmenter l’image de marque de la Peugeot 205. En 1984, devint disponible à la vente la Peugeot 205 Turbo 16 Série 200 (200 pour 200 exemplaires). Le 4 cylindres turbo injection de 1775cm3 muni d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes était implanté en position centrale transversale arrière. Le dispositif Fergusson entraînait les 4 roues. Son empattement était de 2,54m pour une longueur comprise entre 3,82m et 3,83m. En compétition, les 200 chevaux furent portés à 320 chevaux en 1984, puis 450 chevaux en 1985, puis 530 chevaux en 1986. Cette dernière motorisation fut accouplée à une boîte à vitesses 6 rapports. La Peugeot 205 Turbo 16 remporta le championnat du monde des rallyes en 1985 et 1986. Timo Salonen (1951-….) fut champion du monde en 1985 tout comme Juha Kankkunen (1959-….), en 1986. Les 4 freins à disques ventilés étaient bien présents.

En mars 1984, apparut la Peugeot 205 GTI 1.6. Cette traction 3 portes resta disponible jusqu’en juin 1992. En septembre 1986, apparut la Peugeot 205 GTI 1.9 muni de 4 freins à disques. Cette mythique version fut disponible jusqu’en 1994. Elle était à vrai dire, dépourvue de défauts, alliant sportivité, confort et excellente tenue de route. Les Peugeot 205 recevant une motorisation catalysée, muni d’une injection, furent équipée d’une boîte à vitesses 5 rapports. Quant la boîte automatique, elle offrait 4 rapports. Des variantes utilitaires furent également proposées à la vente à l’instar de la Peugeot 205 Multi avec sa partie arrière modifiée (8 500 exemplaires assemblés entre 1986 et 1990) et la Peugeot 205 Fourgonnette (13 957 unités réalisées entre 1993 et 1996).

Les Peugeot 205 3 portes Turbo 16 Série 200, GTI 1.6, GTI 1.9 et Rallye étaient recherchées en leur temps notamment sur le marché de l’occasion. Bien entendu, elles sont très prisées aujourd’hui par les passionnés et les collectionneurs. Entre 1986 et 1995, un joli cabriolet fut disponible, étudié par Pininfarina. Une anecdote : lors d’une enchère de la fin des années 1980, un monsieur se précipita pour acheter une Peugeot 205 et l’obtint. Par rapport à l’Argus, les prix oscillaient entre 0 et +10%, +15% pour une version GTI. Il découvrit qu’il venait d’acheter une Peugeot 205 GTI 1.6 et il voulait le cabriolet Peugeot 205 CTI 1.6. Après quelques ventes, il enchérit pour le cabriolet et l’obtint. Son prix était supérieur à 25% que celui indiqué dans l’Argus. A la fin des enchères, il remit en vente la Peugeot 205 GTI 1.6 qui se vendit à l’Argus. Quand on aime, on ne compte pas. Comment voulez-vous qu’un cabriolet Peugeot 205 CTI 1.6 en parfait état avec un faible kilométrage soit aujourd’hui accessible ?

La Peugeot 205 fut fabriquée jusqu’en 1998. Les usines l’assemblant, étaient implantées à Mulhouse et Poissy en France, à Madrid en Espagne, à Los Andes au Chili, à Changhua à Taïwan et à Téhéran en Iran chez Iran Khodro. 5 278 500 exemplaires furent vendus dont 49,23% en 5 portes, 42,66% en 3 portes, 6,31% en version GTI, 1,37% en cabriolet, 0,26% en fourgonnette et 0,16% en version Multi, soit une moyenne annuelle incroyable de 351 900 unités ! Elle fut la voiture la plus vendue en France en 1984, 1985 et 1990 !

Les Peugeot qui ont réutilisé la plateforme de la Peugeot 205

La Peugeot 309, la compacte extrapolée de la Peugeot 205

Le 17 octobre 1985, fut lancée sur le marché la compacte Peugeot 309 5 portes. Elle était fortement dérivée de la Peugeot 205 et reprit sa politique commerciale. Elle remplaça la Talbot Horizon. Son empattement fut porté à 2,47m pour une longueur de 4,05m. La hauteur changea peu : 1,38m contre 1,37m pour la citadine ; la voie avant, 1,41m contre 1,35m ; la voie arrière, 1,38m contre 1,3m. Le coffre sous tablette était de 397 litres contre 290 litres. Son Cx était de 0,33 (0,3 pour la variante Profil). L’interrogation portait sur les motorisations de base : le 1118cm3 disponible entre octobre 1985 et juin 1989 et le 1294cm3 proposé entre octobre 1985 et octobre 1991 étaient équipés d’un arbre à cames latéral, sans respect des us et coutumes de la firme au lion pour ses tractions.

En janvier 1987, apparut la variante 3 portes. Entre 1987 et 1988, fut proposée la Peugeot 309 GTI 1.6 3 portes munie de 4 freins à disques. Elle ne laissa pas un souvenir indélébile. Entre 1987 et 1993, fut réalisée la Peugeot 309 GTI 1.9 3 portes. Sans système de dépollution, la puissance de son 4 cylindres de 1905cm3 muni d’un arbre à cames en tête, était comprise entre 127 et 130ch à 6000tr/mn. Sa vitesse maximale était de 206km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 8 secondes. Cette version était bien agréable à conduire. Elle offrait sportivité, habitabilité, confort et tenue de route de tout premier ordre. Entre 1989 et 1993, fut assemblée la Peugeot 309 GTI 16 3 portes. Sans système de dépollution, son 4 cylindres de 1905cm3 muni d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes, développait 158ch à 6500tr/mn. Sa vitesse maximale était de 220km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 7,8 secondes. Aujourd’hui, ces deux dernières versions sont très prisées par les passionnés. Elles sont plus accessibles financièrement que les mythiques Peugeot 205 GTI et techniquement que les Citroën BX équipées de motorisations similaires.

La Peugeot 309 fut fabriquée jusqu’en 1994. Les usines l’assemblant, étaient implantées à Poissy en France, Villaverde en Espagne, Ryton-on-Dunsmore en Angleterre, Los Andes au Chili, Kalyan en Inde chez PREMIER. 1 649 177 exemplaires furent vendus, soit une moyenne annuelle de 183 275 unités, ce qui n’était déjà par si mal !

En 1992, disparut la dernière propulsion munie d’un essieu arrière rigide : le break Peugeot 505. En juin 1994, le monospace Peugeot 806 fut introduit sur le marché, équipé d’un essieu arrière rigide. Pendant ce court laps de temps, Peugeot fut une marque premium, car la firme ne vendit que des voitures particulières équipées d’une suspension à 4 roues indépendantes ! La French Touch !

La Peugeot 206, un sacré numéro !

La Peugeot 206 fut la dernière citadine de la marque au lion équipée d’une suspension à 4 roues indépendantes. Elle fut lancée sur le marché en septembre 1998 et remplaça la Peugeot 205. Son design était dû à Gérard Welter. Son niveau d’équipements était excellent : suspension arrière indépendante à barres de torsion auto-directionnel, vitres teintées, verrouillage centralisé et vitres avant à commande électrique, direction assistée, absence de boîte à vitesses 4 rapports. Elle porta plusieurs dénominations, entre autres :

  • entre 1998 et 2009, Peugeot 206 (3 et 5 portes d’un empattement de 2,44m pour une longueur comprise entre 3,82m et 3,84m),
  • entre 2009 et 2012, Peugeot 206 + (3 et 5 portes d’une longueur de 3,87m),
  • entre 2000 et 2007, Peugeot 206 CC (cabriolet équipé d’un toit rigide repliable d’une longueur de 3,84m),
  • entre 2002 et 2006, Peugeot 206 SW (break d’une longueur de 4,03m),
  • entre 2006 et 2013, Citroën C2 en Chine (5 portes d’une longueur de 3,88m),
  • depuis 2006, Peugeot 206 Sedan (4 portes d’une longueur de 4,19m),
  • depuis 2008, Peugeot 206+ Sedan (4 portes d’une longueur de 4,24m),
  • entre 2010 et 2014, Peugeot Hoggar au Brésil (pick-up exploitant un train arrière de Peugeot Partner d’un empattement de 2,75m pour une longueur comprise entre 4,53m et 4,55m).

Disponible uniquement avec les 4 premières dénominations en France, la Peugeot 206 fut la voiture la plus vendue en 2001 et en 2004. Elle fut assemblée dans de nombreuses usines : Mulhouse et Poissy en France, Ryton-on-Dunsmore en Angleterre, Villaverde en Espagne, North Jakarta en Indonésie, Gurun en Malaisie, Barra de Carrasco en Uruguay, Los Andes au Chili, Buenos Aires en Argentine, Porto Real au Brésil, Wuhan en Chine et Téhéran en Iran chez Iran Khodro. 12 millions d’exemplaires furent produits, soit une cadence annuelle moyenne de 800 000 unités ! Grâce à son excellent positionnement en matière de qualité / confort / tenue de route par rapport au prix demandé, elle fut la voiture française la plus construite ! Un sacré numéro !

Les versions sportives étaient adorables et les 4 freins à disques étaient présents. Son 4 cylindres de 1997cm3 muni d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes délivrait entre 135ch et 136ch à 6000tr/mn sous les appellations Peugeot 206 S16, Peugeot 206 GT, Peugeot 206 GTI, Peugeot 206 2.0 Sport. La vitesse maximale était de 210km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 8,4 secondes. Son taux de compression était de 10,8:1. Avec un taux de compression de 11:1, la puissance de ce moteur grimpait à 177ch à 7000tr/mn sur la Peugeot 206 RC et la Peugeot 206 GTI 180. La vitesse maximale était de 220km/h et le 0 à 100km/h était franchi en 7,5 secondes. La Peugeot 206 WRC équipée d’une boîte à vitesses 6 rapports et d’une transmission intégrale, obtint trois titres mondiaux, 2000, 2001 et 2002. A son volant, Marcus Grönholm (1968-….) fut champion du monde en 2000 et en 2002.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives

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