Qui n’a jamais craqué devant la “bouille” de cette voiture si atypique ? Avec sa forme arrondie pour ne pas dire ovoïde, son unique porte à l’avant, ses quatre petites roues et son moteur à l’arrière, nous comprenons mieux pourquoi la BMW Isetta était surnommée “l’œuf roulant”. Cette voiture germano-italienne cache bien son jeu et n’a rien à envier aux autres “pots de yaourts” que sont la Mini ou la Fiat 500 ! Pourtant rien ne destinait la célèbre marque BMW à commercialiser cette voiture après-guerre ! Née de la toute nouvelle problématique sur la micromobilité, la BMW Isetta révolutionne le genre et devient rapidement un succès mondial ! ABSOLUTELY CARS vous dévoile tout de la “success story” de la plus singulière des voitures des années 1950 !

La BWM Isetta, une icône automobile
Les “micro-cars”, le renouveau de l’automobile d’après-guerre
Dans les années 1950, le marché des “micro-cars” était en pleine expansion ! Il faut dire qu’à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, l’industrie est au plus mal et beaucoup de constructeurs sont au bord du précipice. C’est le cas de BMW qui voit, avec la séparation de l’Allemagne en deux, ses usines à l’est, côté soviétique disparaître, car nationalisées. La marque allemande n’a plus qu’un seul lieu de production, à Munich, côté RFA, mais fortement endommagée par les bombardements. Sa reconstruction prendra des années mais permettra à BMW de relancer dans les voitures avec la BMW 501, la BMW 502, la BMW 503 et la BMW 507. Cependant, les ménages n’ont pas assez d’argent pour acquérir ses modèles souvent très chers et se tournent vers la Volkswagen Coccinelle. Voiture “abordable”, la Volkswagen Cocinelle s’inscrit dans la lignée des “petites citadines” à l’instar de la Citroën 2CV et de la Renault 4CV – en France – ou de la Fiat 500 – en Italie. Le succès est au rendez-vous et rapidement ces micro-citadines trouvent parfaitement leur place au cœur du renouveau automobile ! Ainsi quand BMW découvre au Salon de l’Automobile de Genève 1954 l’Isetta d’Isomoto, la société allemande saute sur l’occasion et achète la licence de celle qui deviendra la BMW Isetta !

La BMW Isetta : la micro-voiture par ISO et Renzo Rivolta
Contrairement à ce que suggère son nom, la BMW Isetta n’a pas été imaginée par les équipes de la firme bavaroise. La BMW Isetta est née de l’imagination de Renzo Rivolta, un italien produisant des réfrigérateurs sous la marque ISO. Elle en porte même le nom, “Isetta” voulant dire en italien “Petite ISO”. Voyant son chiffre d’affaire diminué après la guerre, le chef d’entreprise italien se diversifia et se lança dans les scooters sans réellement percer. Il fit alors le pari fou de créer une voiture petite pouvant contenir deux adultes avec enfant et bagages. La forme d’un œuf est choisie pour optimiser l’espace, créant un véritable extraterrestre ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2,28 m de long, 1,34m de largeur, 1,32m en hauteur et 350kg sur la balance. Aucun véhicule ne peut faire mieux sachant que la ville est son “seul” terrain de jeu, facilité par son agilité ! Toujours dans un soucis d’optimisation, elle se voit doter d’une porte s’ouvrant frontalement – principale innovation de la BMW Isetta ! Elle donne ainsi l’accès à l’habitacle avec sa banquette prenant toute la largeur et son levier de vitesse/volant/colonne de direction fixés à gauche. Un style qui en a surpris plus d’un et qui est radicalement inédit ! Dès sa sortie d’usine, les surnoms bien sûr fusaient : “Bubble Car” outre-manche, “l’œuf roulant” en Allemagne, ou encore “Pot de yaourt” en France !



Il fut décidé qu’elle serait construite en acier – pour le châssis et la carrosserie -tandis que ses vitres seront faites en plexiglas. A cela on ajoute le toit ouvrant (capote en toile), très utile lors des grandes chaleurs ou lors d’accident (en effet, si la voiture était emboutie de front, il était alors impossible d’en sortir). Côté mécanique, nous retrouvons – sans surprise – une motorisation de moto “Puch” avec un moteur à deux temps de 98 cm3 de cylindrée développant 9,5ch.
Sa présentation officielle a lieu en 1953 lors du Salon de Turin. L’Italie lui fait un accueil plus que mitigé alors que la voiture connaît un certain engouement à l’étranger. Néanmoins, les ventes de la micro-citadine ne décollent pas, subissant de plein fouet la concurrence de la Fiat 500 qui dominait alors le marché. Renzo Rivolta décida alors de vendre les licences à Velam pour la France, à Romi-Rivolta pour le Brésil et surtout à BMW pour l’Allemagne. C’est avec cette dernière que la BMW Isetta gagnera définitivement ses lettre de noblesses.


La BMW Isetta, une renaissance pour BMW
En 1954, la marque munichoise acquiert les droits auprès de Renzo Rivolta. Elle s’empresse de l’analyser et d’optimiser ses caractéristiques afin de la conformer aux attentes du marché allemand. Les premiers essais sont effectués rapidement avec des évolutions d’ordre mécaniques. Le moteur à deux temps est remplacé par un monocylindre quatre temps (propre aux motos de la marque) de 245cm3 de 12ch pouvant aller à 80km/h. Après de multiples changements, La BMW Isetta est commercialisée en avril 1955. Les premiers mois voient le carnet de commandes explosé avec près de 10 000 unités vendues, puis 100 000 en 1958. Malheureusement les défauts de la génération ISO poursuivent la BMW Isetta dont les détracteurs qualifient de “bocal à poisson rouge”.


L’année 1955 marque également un changement de réglementation en Allemagne : la cylindrée minimum doit être de 300 cm3. La BMW Isetta 300 apparaît avec un gain d’un cheval. Le contexte politique et économique va jouer en sa faveur. Le nombre d’Isetta écoulées est plus qu’encourageant pour BMW mais les résultats financiers sont encore déficitaires. Une version BMW Isetta 600 de 4 places tentera de relever les comptes, sans succès.
En effet, la production de la BMW Isetta coûte cher et BMW se voit obliger d’augmenter le prix de son modèle. La clientèle s’en détourne pour acquérir des modèles plus spacieux et luxueux. En 1962, avec plus de de 161 000 unités vendues, la production cesse définitivement. A noter que les versions outre-manche sont spécifiques : fabrication dans une usine à Brighton, 3 roues, volant à droite, ouverture de la porte vers la droite et carte grise “motocyclette”.
Caractéristiques/Données | 0.3 | 0.6 |
Moteur | 1 cylindre + carburateur | 2 cylindres + carburateur |
Cylindrée | 298 | 582 |
Puissance | 9.5 ch | 15ch |
Transmission | Propulsion | Propulsion |
Boite de vitesse | Manuelle 4 rapports | Manuelle 4 rapports |
Poids | 350 kg | 350kg |

La nouvelle génération d’Isetta : la Microlino
Née en Suisse, son nom “Microlino” n’a, a priori, aucun rapport avec l’ISO Isetta, mais en observant de plus près le style et l’ergonomie, nous ne pouvons que constater une ressemblance frappante ! D’une part, elle reprend le gabarit de son “ancêtre” : 2,43 m de long, 1,50 de large et 1,40 de hauteur. L’accès par la portière avant allié au volant et à la direction est conservé. La nouvelle Isetta et considérée comme un “quadricycle” et non plus comme une “motocyclette”. Même la motorisation a radicalement changé, en passant à l’électrique (8 ou 15kw). Deux batteries alimentent le véhicule en lui offrant une autonomie compris entre 125 et 200km. Enfin, le poids est supérieur de 85kg par rapport à l’ancien modèle (435kg). Bref, une Isetta bien changée par rapport à l’original ! Elle devrait être commercialisée fin 2019, respectivement, en Suisse, en Allemagne, puis la France à un tarif avoisinant les 13 000€.


Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos constructeur
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