Les années 1980 sont la décennie de l’atypique ! Terminer les voitures sages, cette fois-ci, les constructeurs cassent les codes. A une époque où les cabriolets sont globalement rares, principalement représentés par les célèbres Volkswagen Coccinelle, Simca Océane et autres Volkswagen Golf, les premières citadines cabriolet sont un véritable pari sur l’avenir ! L’un des premiers à lancer ce mouvement n’est d’autre que la marque française, Talbot (ex Simca) ! Six mois après avoir dévoilé sa nouvelle citadine, la Talbot Samba Cabriolet, la marque de Poissy offre, au grand public, une déclinaison révolutionnaire, en mode “cheveux aux vents” ! ABSOLUTELY CARS vous propose de revenir sur ce pari audacieux, celui de la Talbot Samba Cabriolet !

Retour sur la genèse de la Talbot Samba
Filiale de Peugeot, la marque Talbot est déjà riche d’une longue histoire ! Absorbée par Simca dans les années 1960, elle fait partie du porte-feuille de marques “Chrysler Europe“, acheté par la marque au lion, en août 1978. Le groupe français choisira de mettre en avant Talbot, plutôt que Simca, car la marque de Poissy aurait une portée symbolique plus forte auprès des clients français et britanniques. Toutefois, Talbot joue de malchance, elle est fortement impactée par le choc pétrolier de 1979, qui entraîne grèves et crise économique. Au début des années 1980, Talbot a grandement besoin d’un coup de “jeune” et ce vent de fraîcheur arrive avec la sortie d’une toute nouvelle citadine : la Talbot Samba.

Basée sur le châssis allongé de la Peugeot 104 et de la Citroën LN/LNA, la Talbot Samba doit s’intercaler entre l’éternelle Peugeot 104 et la décriée Citroën Visa afin de compléter l’offre du groupe. Le projet voit le jour, dès 1979, sous le nom “C15” (C comme Chrysler), puis sous le nom “T15” (T comme Talbot). Ayant le soucis de ne pas créer de concurrence interne, la voiture a été savamment conçue jusqu’à son empattement pour qu’elle puisse entrer dans la catégorie des “super minis”. Son design est confié aux designeurs de Whitley, dans le Coventry, qui sont, hélas, très limités par le châssis. Le résultat final est, toutefois, moderne et unique, véritable hommage au style international de Talbot. Assemblée à Poissy, la Talbot Samba sera officiellement lancée en octobre 1981.

Toutefois, Talbot ne veut pas s’arrêter en si bon chemin et porte son regard sur un tout nouveau segment, sans grande concurrence, mis à part quelques exceptions signées Volkswagen ou par des carrossiers indépendants (SOVRA, Heuliez…) : celui des citadines cabriolet. Prenant un très grand risque, Talbot se lance !
Pour cela, elle fait appel au meilleur, à Pininfarina ! La Talbot Samba voit sa ligne redessinée et allongée, toute en élégance, tandis qu’un arceau rigide, pour préserver la sécurité, est ajouté. Au final, couverte, la Talbot Samba Cabriolet n’a rien à envier à sa sœur aînée, dont l’esthétique général est respecté tout en offrant le confort d’une vraie voiture quatre places. Décapotée, elle se voit féminisée ! A noter que pour arriver à ce résultat-là, le châssis a dû être totalement revisité avec le rajout de longerons de renfort pour plus de rigidité ! Fort du travail accompli, Pininfarina s’en verra même confier la production alors que la voiture est dévoilée, en mai 1982.
La Talbot Samba Cabriolet, la première citadine décapotable française




Première citadine découvrable française, la Talbot Samba Cabriolet connaîtra un très bon accueil, aussi bien de la part du public, dont les premières commandes ne se font pas attendre, que de la part de la presse. Les journalistes aiment particulièrement le design soignée de la voiture ainsi que son habitacle dans le pur style des années 1980, à la sellerie en tissus de couleurs marron ou gris.
Il faut dire que le Groupe Peugeot a mis les petits plats dans les grands afin de bien la vendre, jusqu’à lui confier le moteur le plus performant de la gamme, celui de Peugeot 104ZS ! Il s’agit d’un 4 cylindres 1.4L développant 72 ch, accouplé à une boîte mécanique 4 à 5 rapports. A partir de 1984, une version de 80ch sera installée associée avec une boîte manuelle 5 vitesses. Ainsi équipée et avec un poids de “seulement” de 850kg, la Talbot Samba Cabriolet offre des reprises plus que satisfaisantes sans être une sportive, car, le véritable atout de cette citadine découvrable est bien le “cruising” cheveux au vent !

La Talbot Samba Cabriolet, si économique pour son propriétaire, l’est aussi pour son constructeur. Elle réutilise de nombreux composants Peugeot, faisant d’elle l’unique voiture Talbot entièrement développée par Peugeot. Toutefois, malgré des débuts très satisfaisants, elle connaîtra un lent déclin. Près de 13 000 unités ont trouvé, tout de même, preneur, en quatre ans de carrière. Elle sera définitivement arrêtée en 1986, signant également la disparition de Talbot. Avec elle, une page de l’Histoire automobile se tourne. Néanmoins, la Talbot Samba Cabriolet laissera, derrière elle, les premières bases qui donneront les citadines cabriolets des décennies suivantes, à commencer par la Peugeot 205 !
Caractéristiques /Données | 1982-1983 | 1983-1984 |
Moteur | 4 cylindres en ligne un carbu simple corps | 4 cylindres en ligne double carbu simple corps |
Puissance | 72 ch | 80 ch |
Cylindrée | 1360 cm3 | 1360 cm3 |
Transmission | Traction | Traction |
Boite de vitesse | Manuelle 4 rapports | Manuelle 5 rapports |
Freins | Disques à l’avant tambours à l’arrière | Disques à l’avant tambours à l’arrière |
Poids | 850kg | 850kg |
Vitesse max | 157 km/h | 163 km/h |

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’archives
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