
Epoqu’auto 2023, la 44ème édition, fut un immense succès ; 12% de visiteurs en plus, soit 95 000 passionnés ! Il s’est tenu du 10 au 12 novembre 2023. Pour respecter les us et coutumes, trois expositions majeures furent présentes, Cadillac, Peugeot et Talbot. Absolutely Cars revient sur cet évènement exceptionnel et remercie tous les Clubs, associations et exposants qui nous ont accueillis.
Cadillac : une V16 était présente

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Sur deux plateaux, nous pûmes admirer des limousines, coupés et cabriolets munis de leurs immenses ailerons. La Cadillac V16, modèle 452 de 1931, nous a naturellement attirés. Cette voiture fut présentée au Salon de l’automobile de New York le 4 janvier 1930. L’angle de son V16 était de 45° et les soupapes en tête étaient présentes, une pure prouesse technologique ! La boîte à vitesses manuelle et synchronisée offrait 3 rapports. La dernière série, livrée entre 1939 et 1940, était équipée d’un V16 muni d’un angle de 135° et les soupapes étaient latérales. La production totale en 10 ans fut de 4386 exemplaires !

Peugeot : deux 6 cylindres de l’entre-deux-guerres étaient présentes

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Peugeot, en tant que constructeur généraliste, fabriqua, trop rarement et épisodiquement, des voitures équipées d’un 6 cylindres avant la Seconde Guerre mondiale. Aussi, ce fut une surprise de constater que deux 6 cylindres Peugeot furent présentes. La première fut une Peugeot 183, version 42 chevaux, la production totale entre 1928 et 1931 étant tout à fait remarquable : 12626 exemplaires. La seconde fut une Peugeot 601 qui bénéficiait de roues avant indépendantes.

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Talbot : des voitures incroyablement belles

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Un entrepreneur français, Gustave Adolphe Clément (1855-1928), fabriqua des automobiles sous son nom entre 1898 et 1903, puis sous la marque Clément-Bayard entre 1903 et 1922. Ces dernières furent également produites à Coventry en Angleterre entre 1907 et 1914 par la filiale Clément Motor Company. Entre-temps, en 1903, il s’associa avec Charles Henry John Chetwynd-Talbot (1860-1921) pour fonder la Clément-Talbot Limited à Londres, la production débutant en 1904. Ces voitures furent dénommées Talbot London pour les distinguer de la production française dénommée Talbot Suresnes à partir de 1919. En 1922, les Talbot London furent équipées de moteurs munis de soupapes en tête ; entre 1932 et 1933, les Talbot Suresnes furent équipées de roues avant indépendantes. La dénomination Talbot London disparut en 1938. En 1933, Antonio Franco Lago dit « Anthony Lago » (1893-1960) persuada les administrateurs de STD Motors Limited de lui confier la branche française de Talbot qui fut finalement mise sous équestre fin 1934. Au milieu de l’année 1936, il en devint propriétaire et les Talbot Suresnes devinrent des Talbot Lago. Le mot « Talbot » figurait sur la calandre, le mot « Lago » était présent à l’arrière de l’automobile. Il était communément admis qu’à partir de 1935, la production de l’usine de Suresnes fut dénommée « Talbot Lago » et fut équipée d’une boîte à vitesses manuelle 4 rapports. Disponible en option à partir de 1932, la boîte à vitesses semi-automatique Wilson pré-sélective 4 rapports fut proposée dès que la cylindrée du 6 cylindres dépassa 2,5 litres
La Talbot Lago T150 version Grand Sport débuta sa carrière en 1935 avec un 6 cylindres OHV de 2996cm³ développant 110ch à 4200tr/mn et un empattement de 2,95m. En 1937, sa dénomination changea pour devenir Talbot Lago T150 Spéciale, son 6 cylindres OHV de 3989cm³ développait 140ch à 4000tr/mn et deux empattement étaient disponibles : 2,65m et 2,95m. Avec trois carburateurs (pour une puissance de 160ch à 4100tr/mn) et un empattement de 2,65m, elle était dénommée Talbot Lago T150 Super Sport (ou SS). Une dernière variante exista, baptisée Talbot Lago T150 Compétition : 6 cylindres OHV de 3989cm³ délivrant 175ch à 4500tr/mn, 215km/h, empattement de 2,65m.
La Talbot Lago T150 Figoni & Falashi « Goutte d’eau » fut disponible en deux versions :
- 6 cylindres OHV de 3989cm³ et 140ch à 4000tr/mn, empattement de 2,65m pour une longueur de 4,53m,
- 6 cylindres OHV de 3989cm³ et 160ch à 4100tr/mn, empattement et longueur identiques.

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En 1938, sortit la Talbot Lago T26 uniquement en version Compétition. La puissance du son 6 cylindres OHV de 4486cm³ développait 240ch à 5000tr/mn ; après la Seconde Guerre mondiale, 240 à 280ch à 5000tr/mn. Son empattement était de 2,5m. En 1938, un client fit carrosser cette voiture de course de 240ch en cabriolet par Figoni & Falashi, dénommée Talbot Lago T26 SS Figoni & Falaschi. En 1950 aux 24 Heures du Mans, les Talbot Lago T26 GS Roadster Le Mans se classèrent première (avec, à son volant, Louis Rosier et Pierre Levegh) et seconde (avec, à son volant, Pierre Meyrat et Guy Mairesse). Ce dernier duo renouvela cet exploit en 1952 en se classant second.

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Les clubs
Epoqu’auto 2023 fut un grand cru comme c’est souvent le cas et résumer tout ce que nous avons vu, nécessiterait d’écrire un article de la taille de l’encyclopédie Universalis. Nous avons choisi de vous présenter deux clubs.

Le premier est celui du Club YDRAL France (www.club-ydral.net). L’accueil fut formidable et instructif. L’Inter Autoscooter était une microvoiture française, conçue par les Ateliers Electromagnétiques de la Seine à Saint-Ouen, fabriquée à 283 exemplaires à Villeurbanne par la Société nationale de construction aérospatiale du Nord. Deux types de carrosseries furent disponibles : avec ou sans toit. 3 roues, 2 places en tandem, monocylindre 2 temps implanté en position centrale arrière de marque Ydral, transmission par chaîne, suspensions en caoutchouc, freins à tambours, assistés hydrauliquement sur les derniers exemplaires, il présentait la particularité d’exploiter un gyrodémarreur Westinghouse. Les premiers exemplaires étaient équipés d’une voie avant variable permettant de réduire la largeur du véhicule de 1,35m à 0,89m. Ce sympathique véhicule fut produit de 1954 à 1957.


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Le second est celui du club Datsun-France (https://datsun-france.com/Portail/) tenu par des érudits ! Bleu-blanc-rouge pour les logos du club et de la marque, pour les trois voitures exposées …
La rouge était un roadster Datsun Fairlady 2000 muni d’un arceau et d’un hard-top. Les roadsters dessinés par Yuichi Ōta eurent une descendance, mais elle ne fut pas dessinée par ce dernier. La carrosserie était en acier et reposait sur un châssis. Les roues avant étaient indépendantes, les freins à disques avant et la boîte à vitesses synchronisée étant adoptés en 1965. Il s’agissait d’un roadster 3 places, une troisième place étant implantée transversalement à l’arrière. Il avait comme doux noms Fairlady SP310 ou Fairlady SP311 ou Fairlady SR311. Ce roadster d’un empattement de 2,28m, fut assemblé entre 1962 et 1970 à 49 296 exemplaires.

Les coupés blanc et bleu étaient des Datsun 240Z. Ces voitures étaient équipées d’un 6 cylindres de 2393cm³ muni d’un arbre à cames en tête, d’une carrosserie monocoque autoporteuse, d’une suspension à 4 roues indépendantes. Elles furent vendues sur le marché japonais en tant que Nissan Fairlady Z (présentation en novembre 1969) ; sur de nombreux marchés (nord-américain, asiatique, océanique et européen), en tant que Datsun 240Z (présentation en novembre 1969 aux USA).


Talbot Lago T26 : la plus belle restauration
Vous fûtes nombreux à nous contacter pour désigner AS Classic Engineering comme le plus talentueux restaurateur de cette édition 2023, implanté à Martignat dans l’Ain (https://www.asclassic.fr/). En effet, le résultat de 2200 heures de travail minutieux est tout simplement sublime.




Cette Talbot Lago T26, d’une longueur de 5,05m, est un modèle 1950, l’année au cours de laquelle la firme de Suresnes remporta un doublet aux 24 Heures du Mans. Le 6 cylindres OHV de 4483cm³ fut exploité depuis 1938. Il était l’œuvre du motoriste italien antifasciste Walter Becchia (1896-1976) recruté chez Talbot en 1926, par la firme du Quai de Javel en 1941 pour mettre au point le bicylindre de la Citroën 2CV. Ce moteur Talbot fut adapté par Carlo Marchetti pour être utilisé sur une voiture de tourisme. Sa puissance fut ramenée à 170ch à 4200tr/mn (330Nm à 2900tr/mn) et à 190ch à 4200tr/mn (340Nm à 3000tr/mn) pour les coupés version GS de type ponton habillés par les plus grands carrossiers. Après la Seconde Guerre mondiale, la boîte à vitesses semi-automatique Wilson pré-sélective 4 rapports et l’assistance hydraulique des freins furent montées en série.

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Warwick GT : le coup de cœur du parking P4
La Warwick GT porta comme dénomination Peerless GT de 1957 à 1960. A la fin de la Première Guerre mondiale, les surplus militaires furent vendus au Royaume-Uni (comme en France). Les camions américains de la marque Peerless furent nombreux et un négociant les rapatria dans la petite ville de Slough. L’entreprise prit la dénomination « Slough Lorries and Componants » et devint prospère. La firme américaine Peerless disparut en 1932. James Byrnes, un hôtelier aisé, voulut refaire vivre la marque Peerless et fonda la Peerless Cars Limited à Slough. Il fit appel à un mécanicien de génie, Bernie Rodger. Le prototype fut réalisé en reprenant la plateforme de la Triumph TR3 et revêtu d’une carrosserie en panneaux d’aluminium. La version de série fut équipée de panneaux en fibre de verre réalisés par la Wincanton Transport and Engineering Company, d’un capot s’ouvrant vers l’avant, de disques avant Girling, d’une boîte à vitesses manuelle 4 rapports munie d’un overdrive, d’un pont arrière De Dion. Présentée à John Gordon, grand concessionnaire Rolls Royce, ce dernier en assura la diffusion. En juin 1958, une Peerless GT fut engagée aux 24 Heures du Mans. Elle termina 16ème au classement général, 4ème dans la catégorie de 1,5 à 2 litres, un exploit pour une voiture de série munie de 4 places ! En juillet 1959, ce coupé reçut une carrosserie monocoque en fibre de verre reposant toujours sur le châssis de la Triumph TR3. Sa réalisation cessa en 1960 après une production de 325 unités. Bernie Rodger voulut poursuivre la fabrication sous la dénomination Warwick GT. 40 exemplaires complémentaires furent réalisés entre 1960 et 1962. Celle du parking P4 possède un volant implanté à gauche, une rareté !



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Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives