Interview automobile : La Jaguar XJS ou le rugissement du félin

Belle, statutaire et luxueuse, la Jaguar XJS commence à intéresser les collectionneurs avisés. Ce magnifique coupé, signé par l’une des plus célèbres firmes anglaises, est un pur produit des années 1970, aux courbes tendues et racées. Les passionnés vous le diront : elle est le parfait combiné entre modernité (airbags et ABS montés en série) et vintage ! Le petit “plus” pour cette ultime GT 100 % Jaguar : elle possède beaucoup de chien, un comble pour un félin ! Mais ne tardons pas plus, découvrons cette panthère aussi mystérieuse que fascinante !

La Jaguar XJS : dans l’ombre de la Jaguar Type E

Fille de la Berline Jaguar XJ, la Jaguar XJS fut lancée en 1975, remplaçant ainsi de la fameuse Jaguar Type E (1961-1975). Très longtemps mal aimé, ce coupé a su se faire aimer du public petit à petit… le temps la bonifiant, car sa longévité fut exceptionnelle ! Elle fut, en effet, produite durant près de 21 ans (de 1975 à 1996) ! Néanmoins, sa production n’a pas été, hélas, homogène et a été parsemée de nombreuses erreurs (moteur V12 biberonnant en plein choc pétrolier, plastique noir…). Elle a même subi, en 1991, un important restylage esthétiquement, qualitativement et mécaniquement : châssis sport en option, nez plus affiné, nouveau panneau arrière, feux rectangulaires, planche de bord boisée, etc.,… Au total, plus d’un tiers de la tôlerie a été modifiée, voire optimisée, en fonction de la motorisation (6 cylindres en ligne ou V12).

La Jaguar XJS fut vendue à plus de 113 000 unités, un nombre assez faible par rapport à sa durée de production. Prendre la relève de la mythique Jaguar Type E, qui était sportive et épurée, fut très difficile. En effet, avant tout construite pour le marché américain, elle fut souvent considérée comme une “grosse” GT, assez lourde. Il faut dire que les jeux étaient déjà faits quand nous regardons ses principales concurrentes : les Mercedes-Benz SL et les Citroën-Maserati SM.

Parole de collectionneur : “La Jaguar XJS, l’esthétique et le plaisir de rouler !”

La Jaguar XJS est rare. Parce qu’elle a repris le flambeau après la mythique Jaguar Type E… Parce qu’elle évoque par ses courbes les années 1970… Parce qu’elle est considérée comme l’une des plus fiables Jaguar, ABSOLUTELY CARS est parti à sa rencontre ! Nous avons appris à la connaître au travers du regard d’un collectionneur. Dans son garage : une Jaguar XJS de 1991, doté d’un 6 cylindres en ligne développant 225ch. Que représente pour vous la marque Jaguar ?

Il s’agit du savoir-faire anglais sans ostentation où se mêlent luxe, raffinement et discrétion. J’avoue que cela me convient parfaitement et c’est pour cela que j’adore cette Jaguar XJS. Bois, cuir et mécanique souple font de cette marque un symbole de l’industrie automobile anglaise.

Quelle valeur portez-vous à ce véhicule ?

Ce modèle représente ma jeunesse, finalement. Dans les années 1970, j’étais tout jeune et je voyais, à la télévision, ces voitures, notamment le téléfilm “Le Retour du Saint” avec Ian Ogivly. Ma première voiture fut une Mercedes-Benz “R107” SL de 1971, dont je suis toujours attaché, mais séparé pour des raisons professionnelles. J’ai donc mis de côté mon désir de voitures de collection. Il y a quelques années, j’ai décidé d’acquérir, à nouveau, une Mercedes-Benz SL. N’ayant pas un coup de cœur aussi flagrant qu’à l’époque, les différents sites m’envoyaient, en parallèle, des annonces de Jaguar XJS. J’ai donc décidé d’en essayer quelques-unes. J’ai pris beaucoup plus de plaisir en termes de confort, douceur et financièrement. C’est à ce moment que j’ai sauté le pas de la Jaguar XJS.

Comment qualifier ce félin en trois mots?

Féline, silencieuse et discrète. Il s’agit d’une voiture puissante qui cache son jeu. Elle est rapide, agile et pas du tout ostentatoire. Les reprises se font tout en souplesse et de manière linéaire compte tenu de son poids et de son moteur. La seule critique d’ordre pratique concerne les places arrières. Le véhicule est long (Longueur : 4,74m de long / largeur : 1,88m et hauteur : 1,27m, ndlr), mais il ne peut accueillir réellement que deux personnes.

Y a-t-il une différence entre les deux motorisations : le 6 cylindre et le V12 ?

Même si les deux ont la même souplesse, le mode cruising “sportif” est plus présent avec le V12. Concernant le 6 cylindres, il faut plus aller le chercher. Dans tous les cas, son terrain de jeu est vraiment l’autoroute ! C’est une grande routière. Côté consommation, celle-ci (6 cylindres) fait environ 15 litres contre 25 litres pour le V12. Radicalement différent, le plaisir reste le même avec une légère préférence pour le 6 cylindres.

Y-a-t-il d’autres véhicules que vous souhaiteriez acquérir ?

Indéniablement, je dirais la Citroën-Maserati SM. La philosophie de ce modèle est similaire, marquée par une production “made in France” et un moteur italien plus fougueux. Cependant, depuis que je suis le propriétaire de cette Jaguar, je n’ai jamais envisagé d’acheter d’autres modèles. Tout ce que je sais, c’est que je ne me séparerai jamais de celle-ci. (rires) J’espère la transmettre à mon fils !

Quelle est la côte estimée pour un modèle vintage comme celui-ci ?

Premier point à mettre en avant : cette Jaguar est encore un bon parti, même si elle commence à monter. En ce qui concerne le modèle “coupé”, on peut en trouver entre 14 000 et 20 000€, alors que le cabriolet est estimé entre 25 000€ et 35 000€. Paradoxalement, la version 6 cylindres côte plus que le V12, car la consommation est plus importante et l’entretien plus coûteux.

Quels conseils d’achat donneriez-vous aux futurs acquéreurs de Jaguar XJS ?

D’une part, il ne faut surtout pas acheter un modèle à moins de 10 000€. Ce sont des versions en très mauvais état qui nécessitent des remplacements de pièces au niveau de la carrosserie, de la sellerie et de la mécanique. Le carnet d’entretien doit avoir été suivi régulièrement. Le prix de certaines pièces peut être onéreux. Par exemple, un pneu coûte 230€, soit 1000€ pour les 4. Les cylindres-blocs ou encore freins valent environ 1000€. Il faut également rechercher un modèle ayant un kilométrage élevé, car ces voitures s’abîment quand elles ne roulent pas. Si on s’y connait un minimum, on peut faire une partie de la restauration soi-même. Personnellement, je préfère l’esthétique et le plaisir de rouler. La mécanique est secondaire.

Article écrit par : ABSOLUTELY CARS 
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS

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