En juillet 1991, l’arrivée de la Renault R19 Cabriolet crée une petite révolution, offrant ainsi une gamme complète à la Renault 19, sortie trois ans auparavant. Cette belle “convertible” succède ainsi à la Renault Floride/Caravelle des années 1960, dernière décapotable de la Régie commercialisée en France et à la Renault Alliance des années 1980, uniquement commercialisée aux Etats-Unis. Avec ce nouveau modèle, la marque au losange espère surfer sur le renouveau de ce segment qui prend son envol depuis les années 1980. Elle renoue ainsi avec les cheveux au vent en collaborant avec Karmann, qui est aussi à l’origine de la Volkswagen Golf Cabriolet qu’elle veut concurrencer. A l’occasion des 30 ans de cette youngtimer française reconnaissable à ses appui-têtes arrières intégrés au couvre-capote rigide, ABSOLUTELY CARS vous propose de la redécouvrir à travers le regard de son propriétaire.
La Renault R19 Cabriolet, une youngtimer qui passe en collection



1991 est l’année où Renault renoue avec les décapotables. Ce segment offre des perspectives de développement exceptionnelles grâce à une accélération des ventes, ce qui soit une véritable opportunité à saisir. Le bénéfice “image” n’est pas négligeable. Pour se faire, la Régie lance le projet “Topless” et choisit l’un de leurs plus beaux modèles : la Renault R19, dessinée par Giogetto Giugiaro et connue pour sa structure extrêmement rigide. Cette particularité permettra à la Renault R19 Cabriolet d’être le premier cabriolet compact sans arceau central ! Un petit exploit en soi ! Ce confort lui offre une ligne fluide et élégante qui ravit l’œil. L’objectif est de mettre en avant la modernité et le plaisir de conduire tout en conservant l’habitabilité pour quatre personnes, la fiabilité et la sportivité. Pour couvrir le tout, Renault installe une capote en toile, se rangeant dans un “couvre-capote” spécialement imaginé pour ce modèle-ci. Un bosselage placé se trouve derrière chaque appuie-tête à l’arrière dans le continuation du coffre, lui conférant un aspect sportif. Sous la carrosserie, le bas de caisse est entièrement renforcé.
Pour produire la Renault R19 Cabriolet, Renault fera appel au spécialiste allemand Karmann, le seul véritablement capable de gérer une petite série, la production demandant une ligne spécifique que Renault ne peut pas ouvrir chez lui. Elle connaîtra un unique restylage en 1993, se voyant dotée d’une nouvelle calandre, de nouveaux phares, de nouveaux joints de bâche et d’une présentation retravaillée avec une planche de bord plus arrondie.



Côté moteur, nous y trouvons, sur la Renault R19 Cabriolet phase 1, un 4 cylindres à injection de 1,7L avec catalyseur, soit en 90ch, soit en 95ch ou un 4 cylindres 1,8L à 16 soupapes de 140ch, dénommée Renault R19 Cabriolet 16S. Ils sont accouplés, soit à une boite automatique 4 rapports, soit à une boîte manuelle 5 rapports. En 1993, le 4 cylindres 1.8L à 8 soupapes remplace le 1,7L sur la Renault R19 Cabriolet phase 2. D’une puissance de 90, 95 ou 110ch, il est accouplé à une boîte 4 rapports. Le freinage est assuré par des disques à l’avant et des tambours à l’arrière.
La fin des années 1990 marque la fin de ce cabriolet “sportif”, qui aura tout de même une vraie descendance avec la Renault Mégane Cabriolet qui reprendra le flambeau dès 1997. Au total, près de 29 222 unités ont été écoulées.
Parole de collectionneur : ” La Renault R19 Cabriolet, c’est des sensations de liberté”
Cette année est riche en anniversaire chez Renault avec la Renault Frégate, la Renault 4 ou encore la Renault 9. 2021, c’est aussi l’anniversaire de la Renault R19 Cabriolet, sortie en juillet 1991. Youngtimer encore accessible, idéale pour rouler les chevaux aux vents, c’est aussi un collector en plus d’être un excellent cabriolet ! Mais tout d’abord une première petite question : comment en êtes-vous devenu propriétaire de cet exemplaire de 1991 ?


Je l’ai connu avec mes yeux d’enfant et je l’ai toujours aimé. Tout est né grâce à ma famille, car ma marraine en avait une et je lui ai racheté dans l’état actuel avec le numéro de série “N°155” (Un exemplaire dans cet état est très difficile à trouver, car beaucoup ont subi les outrages du temps ou ont été tunées, ndlr). Elle a eu 30 ans, le 26 août. Elle offre des sensations de liberté lorsque la capote est rangée. Je sais qu’elle ne fait pas l’unanimité et que l’accueil fut très mitigé à sa sortie. Au final, même si les ventes se sont déroulées, certains voient, à travers la Renault R19 cabriolet, un échec commercial. D’ailleurs, elle aura 30 ans cette année !
Quelles sont les particularités de ce modèle ?
Je dirais, d’abord, que la ligne avec le double bosselage est représentatif du modèle. Il y a aussi une trappe à ski, entre les deux dossiers du siège-arrière pour pouvoir mettre une paires de ski dans la voiture avec un sac pour que la neige ne mouille pas l’intérieur du véhicule ! Renault avait pensé à tout !
Si vous devez la décrire en trois mots, comment la qualifieriez-vous ?
Rêve gosse, avant-gardiste et belle. La finition a bien vieillir avec l’âge !

Quels sont les qualités et défauts de ce modèle?
La ligne est vraiment belle avec les deux appuie-têtes incrustés dans la ligne. C’est quelque chose que j’adore ! Nous pouvons ajouter le confort parfait pour les longs trajets “cruising” via des sièges enveloppants. Concernant les défauts, je trouve que le freinage reste peu mordant malgré les disques à l’avant. A noter que les premiers modèles injection à recevoir le carburateur étaient gourmands. Niveau consommation, sur un plein de 45 litres, vous faisiez plus ou moins 500km selon si vous avez le pied lourd !
Quelles sont les sensations de conduite ?
On voit une différence avec la berline, mais cette déclinaison cabriolet est identique capotée ou non. L’extérieur opte pour des rétroviseurs et des vitres électriques, sans oublier une capote manuelle. Le processus est simple. Le principe ne prend que quelques minutes pour déverrouiller la capote, ouvrir le bosselage et le refermer. L’intérieur 4 places offre une sellerie tissu – qui est peut-être, entres nous, meilleure que le cuir – et un équipement complet caractérisé par une sellerie chauffante, une horloge et une lunette dégivrante. Elle possède aussi la centralisation et l’alarme d’origine. Côté moteur, cet exemplaire possède un 4 cylindres 1.8 qui est associé à une boite manuelle 5 rapports. Maintenant, l’usage que j’en fais est occasionnel, même si le plus long trajet fut Paris-Rennes-Orléans-Rennes en famille, soit 1200km !



La Renault R19 Cabriolet était une petite merveille à son époque, mais le temps a fait d’elle, hélas, une “mal-aimée”. Pouvez-vous nous dire quel est l’engouement à son passage ?
L’image actuelle de la Renault R19 Cabriolet semble la relancer en tant que futur collector. Les gens ont tendance à tourner la tête ou à faire des pouces levés quand ils la croisent. Certains viennent me demander des questions sur le modèle, car ils ne le connaissent pas ou très peu. Et puis, il y a ceux qui franchissent le cap et qui se mettent à son volant. Ils sont tous sous le charme après. L’essayer, c’est l’adopter !
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’entretien d’un modèle comme celui-ci ?

Côté mécanique, les mises à niveau et les révisions sont classiques, car l’ensemble des éléments sont accessibles. Le plus difficile est de trouver les pièces de carrosserie comme le capot-moteur, les ailes et le bosselage. Certains éléments intérieurs à l’image du logo Karmann, du volant, des komodos, des liserais de portes et du hayon sont presque introuvables ! La refabrication est à envisager selon les pièces. Heureusement que les clubs spécialisés vous aident à les trouver !
Quel est l’avenir de cette voiture ?
Avec 78 000km au compteur, l’estimation est aux alentours de 5 000€ pour ce modèle et la côte continue de grimper (En 2015, un exemplaire en bon état cotait autour de 2 000€, ndlr). Mais je ne compte pas la vendre. Je garderai cette Renault R19 cabriolet, car il s’agit d’un héritage de famille. En parallèle, je recherche une Renault R19 Cabriolet 16S. En attendant, je viens de trouver une Renault R19 Cabriolet à remettre en état de marche. (rires)
Y-a-t-il d’autres véhicules dans le garage ou des modèles qui vous font rêver ?
En effet, ma passion de l’automobile passe aussi par une Opel Meriva, une Peugeot 206 CC et une Volkswagen Touareg V6 ! Quand à mon rêve ultime, je dirai directement une Porsche 911 Turbo Cabriolet, mais à tête reposée, ce serait finalement une Datsun 240Z !



Article écrit par : ABSOLUTELY CARS
Crédit Photos : Collection Privée
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