Vauxhall : Do you remember the good old days before the ghost town ? Est-ce que tu te souviens du bon vieux temps avant la ville fantôme ?

En mai 1903, Vauxhall fête ses 120 ans. ABSOLUTELY CARS vous invite à redécouvrir les voitures de cette marque dont son histoire se rapproche beaucoup (trop ?) des paroles de la chanson de 1981 Ghost Town du groupe The Specials.

Les Vauxhall conçues avant la Seconde Guerre mondiale

En 1857, fut fondée l’Alex Wilson and Company à Vauxhall, un quartier londonien. Cette société changea de dénominations au gré de ses dirigeants et actionnaires successifs, Vauxhall Iron Works Company Limited en 1896, Vauxhall and West Hydraulic Engineering Company en 1905 lorsque l’entité déménagea à Luton. Ses activités s’étoffèrent au cours des décennies, fabrication et vente de machines à vapeur, chaudières, pompes, palans, grues, ponts roulants, moteurs marins à vapeur. Fin 1918, les commandes étatiques stoppèrent. Les perspectives étaient inexistantes car le Royaume-Uni et ses colonies ne connurent pas de batailles sur leur sol et, de ce fait, aucun programme de reconstruction n’était envisagé.

Possédant un capital en savoir-faire et en machines-outils, entre mai 1903 et février 1904, fut assemblée à 84 exemplaires, la Vauxhall 5hp équipée d’un monocylindre de 978cm³ et d’une boîte à vitesses 2 rapports. La face avant pouvait être modifiée pour recevoir une banquette destinée à deux passagers. Entre févier 1904 et novembre 1904, fut réalisée à 40 unités, la Vauxhall 6hp, la cylindrée de son moteur étant portée à 1030cm³, la boîte à vitesses adoptant la marche arrière. Trois nouvelles voitures furent assemblées entre octobre 1904 et septembre 1907 équipées d’un 3 cylindres et d’une boîte à vitesses 3 rapports. Cette série représenta un volume de 111 unités. La production d’automobiles fut également transférée à Luton en 1905 et fut filialisée sous la dénomination Vauxhall Motors Limited en 1907.

Entre octobre 1905 et octobre 1907, fut assemblée à 12 exemplaires, la Vauxhall 18hp. Ce fut la première voiture de la marque de Luton à recevoir un radiateur en forme de calandre, un 4 cylindres muni de soupapes latérales et une boîte à vitesses 4 rapports. Entre novembre 1906 et janvier 1909, fut réalisée à 85 unités la Vauxhall 12/16hp. Elle fut conçue par Laurence Henry Pomeroy (1883-1941) qui œuvra pour la firme de Luton entre 1905 et 1919. Un arbre de transmission remplaça les chaînes exploitées par les modèles précédents et sa boîte à vitesses offrait 3 rapports. Elle évolua continuellement au cours de sa fabrication. En 1906, son 4 cylindres développait 16ch à 1300tr/mn ; en 1907, 23ch à 1800tr/mn ; en 1908, 27ch à 1800tr/mn ; la cylindrée de son moteur étant portée de 2356cm³ à 2537cm³. Entre 1908 et 1915, fut réalisée à 961 exemplaires, la Vauxhall A-Type, son 4 cylindres de 3054cm³ ou 3402cm³ tournait à une vitesse remarquable pour l’époque, 2000tr/mn entre 1908 et 1912, 2200tr/mn entre 1913 et 1915. Sa boîte à vitesses offrait 4 rapports.

En 1910, trois Vauxhall A-type furent engagées dans la course Prinz-Heinrich qui fut parrainée de 1908 à 1911 par le Prince Henry de Prusse (1862-1929), frère de l’empereur allemand Guillaume II. Leurs 4 cylindres de 3054cm³ développaient 60ch à 2800tr/mn au lieu de 40ch à 2000tr/mn. Elles ne remportèrent pas l’épreuve, mais deux d’entre elles obtinrent des notes maximales en fiabilité et les trois affichèrent une vitesse maximale de 65mph (105km/h). Enthousiastes, les clients fortunés voulurent acquérir cette voiture. Elle fut vendue entre 1911 et 1914 à 130 unités en tant que Vauxhall C-Type ou Vauxhall Prince Henry. Les derniers exemplaires assemblés entre 1913 et 1914, étaient équipés d’un 4 cylindres de 3969cm³ développant 75ch à 2500tr/mn. Ce moteur provenait de la Vauxhall D-Type disponible à la vente entre 1912 et 1915, puis entre 1921 et 1922, et enfin entre 1922 et 1925 sous la dénomination Vauxhall OD-Type. La puissance de son moteur grimpa de 50ch à 2000tr/mn à 60ch à 2000tr/mn grâce à l’adoption des soupapes en tête. Son équipement était intéressant, démarreur monté en série, freins à tambours avant disponibles en 1923, montés en série en 1924. La Vauxhall D-Type fut assemblée à 4500 exemplaires dont 1556 furent vendues aux forces armées. La Vauxhall OD-Type fut réalisée à 1300 unités.

En son temps et aujourd’hui, la Vauxhall Prince Henry est considérée comme la première voiture britannique sportive. Aux enchères, leurs adjudications atteignent des sommes entre 500 000 et 700 000 €uros.

Entre 1909 et 1910, fut vendue une voiture plus accessible, la Vauxhall 16hp munie d’une boîte à vitesses 3 rapports. Mais elle ne rencontra pas son public, seulement 140 exemplaires furent réalisés. Entre 1910 et 1916, fut assemblée la Vauxhall B-Type équipée d’un 6 cylindres muni de soupapes latérales, d’une cylindrée comprise entre 3473cm³ et 5104cm³. La boîte à vitesses offrait 4 rapports. Environ 120 exemplaires furent produits. Curieusement, la firme de Luton connut plus de succès avec ses voitures sportives sans engagement officiel dans des courses. La nouvelle Vauxhall E-Type dénommée également Vauxhall 30/98, lancée en 1913, promettait une puissance de 98 chevaux. Dans la réalité, son 4 cylindres de 4526cm³ muni de soupapes latérales développait 90ch à 2800tr/mn, ce qui n’était déjà pas si mal ! La boîte à vitesses offrait 4 rapports. Elle fut produite entre 1913 et 1915, puis entre 1919 et 1922 à 274 unités. En 1922, sa cylindrée fut ramenée à 4224cm³, mais la distribution était réalisée à l’aide de soupapes en tête. La puissance de son moteur grimpa à 112ch à 3400tr/mn. Dépouillée de sa carrosserie, la vitesse maximale était de 100mph (161km/h). Les freins à tambours avant furent disponibles en 1923, montés en série en 1924, l’assistance hydraulique étant présente à partir de 1926. La Vauxhall OE-Type fut assemblée à 313 exemplaires entre 1922 et 1927.

Entre 1921 et 1927, fut vendue une voiture plus accessible, la Vauxhall 14/40. Son 4 cylindres de 2297cm³ muni de soupapes latérales délivrait 40ch à 2300tr/mn. En 1924, sa boîte à vitesses reçut un 4ème rapport. En 1926, les freins à tambours avant furent adoptés. 3500 voitures furent produites. Depuis 1915, la firme de Luton ne vendit plus de voitures munies d’un 6 cylindres. Enfin, entre 1925 et 1927, fut proposée la Vauxhall 25/70 munie d’un 6 cylindres de 3881cm³ dépourvu de soupapes. Elle était équipée d’une boîte à vitesses 4 rapports et de freins à tambours sur les 4 roues assistés hydrauliquement. Seulement 50 exemplaires trouvèrent preneur.

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, 35% seulement des capacités de l’usine de Luton furent utilisées. General Motors assemblait depuis 1920 des voitures sur l’aérodrome Hendon de Londres à partir de pièces détachées provenant des Etats-Unis. La firme américaine acheta Vauxhall le 24 novembre 1925. En 1927, après une production totale d’environ 11500 automobiles, de nouvelles voitures furent lancées, toutes équipées d’un 6 cylindres muni de soupapes en tête, d’une boîte à vitesses 4 rapports (hormis la Vauxhall Cadet disponible entre 1930 et 1933) et de freins à tambours sur les 4 roues actionnés par câbles. En 1929, fut lancée la marque Bedford qui réalisa des véhicules utilitaires. Dès 1933, des pièces détachées furent expédiées au Danemark et en Australie pour y fabriquer des automobiles. En mai 1933, furent lancées les Vauxhall Light Six 12 (6 cylindres de 1531cm³) et Vauxhall Light Six 14 (6 cylindres de 1782cm³). Elles connurent un succès commercial phénoménal. Jusqu’en août 1934, elles se vendirent à 23294 unités. Equipées d’une suspension avant à roues indépendantes en septembre 1934, 52883 exemplaires complémentaires furent fabriqués jusqu’en août 1938.

Présentée en septembre 1936, entrée en production en 1937, la performante Vauxhall Big Six 25 apporta son lot d’innovations. Elle était équipée d’un 6 cylindres de 3211cm³ développant 80ch à 3600tr/mn. Ses roues avant étaient indépendantes. Sa boîte à vitesses 4 rapports était synchronisée (totalement synchronisée en 1938). Les freins disposaient d’une assistance hydraulique Lockheed. En octobre 1937, fut lancée la Vauxhall 10 équipée d’un 4 cylindres de 1203cm³ muni de soupapes en tête et accouplé à une boîte à vitesses 3 rapports. Elle était équipée d’une assistance hydraulique au freinage Lockheed, d’une carrosserie monocoque autoporteuse munie de roues avant indépendantes, une première pour une voiture britannique ! En 1938, elle fut complétée par les Vauxhall 12 et Vauxhall 14-6 équipées respectivement d’un 4 cylindres de 1442cm³ et d’un 6 cylindres de 1782cm³. Entre 1903 et 1940, la production avait atteint 182288 exemplaires. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’usine de Luton fabriqua des camions et les chars Churchill tout comme la nouvelle usine de Dunstable active à partir de 1942.

Entre 1945 et 1948, les Vauxhall 10, 12 et 14-6 furent assemblées à 74774 exemplaires. En août 1946, la Vauxhall 12 délaissa sa carrosserie munie de 6 glaces latérales au profit de celle de la Vauxhall 10.

Les Vauxhall conçues après la Seconde Guerre mondiale

En septembre 1948, la Vauxhall 12 fut restylisée et dénommée Vauxhall Wyvern. Son empattement de 2,48m, son 4 cylindres OHV de 1442cm³ et  sa boîte à vitesses 3 rapports furent conservés. Un 6 cylindres OHV de 2276cm³ fut également proposé sous la dénomination Vauxhall Velox. La version la moins motorisée se vendit à 76919 exemplaires contre 55409 unités. En août 1951, la carrosserie adopta le style ponton et l’empattement fut porté à 2,62m. En avril 1952, elles adoptèrent de nouvelles cylindrées, respectivement 1508cm³ et 2262cm³. En septembre 1954, cette gamme fut coiffée par la Vauxhall Cresta reprenant les caractéristiques techniques de la 6 cylindres, mais avec une présentation plus soignée. Le succès commercial fut phénoménal. En 1957, elles furent retirées du marché : 111588 Wyvern, 235296 Velox et 166504 Cresta avaient été assemblées dans les usines anglaises (Luton et Bedfordshire), australienne (Melbourne), néo-zélandaise (Petone) et belge (Anvers).

En octobre 1957, apparut le nouveau duo Vauxhall Velox/Cresta série PA. L’empattement fut porté à 2,67m. Au cours de sa carrière, elles furent sans cesse améliorées. En 1959, leurs lunettes arrière en trois parties furent remplacées par des panoramiques et les rainures longitudinales des toits disparurent. L’overdrive devint disponible sur la boîte à vitesses manuelle 3 rapports. La même année, furent ajoutés les breaks réalisés par le carrossier Friary implanté à Basingstoke. En août 1960, la cylindrée du 6 cylindres OHV fut portée de 2262cm³ à 2651cm³. En 1961, apparurent deux options : les freins à disques avant et la boîte automatique Hydra-Matic 3 rapports. La production de ces autoroutières fut stoppée en juillet 1962. Elles furent assemblées à 174606 exemplaires. La Reine Élisabeth II posséda une Vauxhall Cresta Estate de chaque génération, elle qui appréciait les breaks. Une Vauxhall Cresta de 1960 est présente tout au long du clip vidéo de 1981 Ghost Town du groupe The Specials. Aujourd’hui, ces voitures incarnent le savoir-faire technique et esthétique de la marque de Luton et sont recherchées par les passionnés. C’est l’œuvre d’art de David Jones, styliste en chef chez Vauxhall de 1937 à 1971.

Entre septembre 1962 et août 1965, fut assemblé le duo Vauxhall Velox/Cresta série PB à 87047 exemplaires. L’empattement fut porté à 2,73m. La monte des freins à disques à l’avant était réalisée en série. Les transmissions disponibles étaient les mêmes que celles de leurs devancières : boîte à vitesses manuelle 3 rapports, overdrive ou boîte à vitesses automatique 3 rapports proposés en option. Son 6 cylindres OHV de 2651cm³ délivrait également 95ch à 4600tr/mn. La vitesse maximale était de 150km/h. Une brochure française faisait état d’un franchissement du 0 à 100km/h en 18 secondes. La carrosserie était relativement insipide. L’intérieur était soigné avec deux tablettes intégrées dans les sièges avant. En Octobre 1963, devint disponible le break carrossé par Martin-Walter. En Octobre 1964, devinrent disponible une boîte à vitesses manuelle 4 rapports et un moteur 6 cylindres OHV de 3298cm³ délivrait 115ch à 4500tr/mn. Ce dernier pouvait être accouplé à une boîte à vitesses automatique 2 rapports.

Entre septembre 1965 et juillet 1972, fut assemblée la Vauxhall Cresta série PC à 53912 exemplaires, la dénomination Velox ayant été écartée. L’empattement de 2,73m et la motorisation 6 cylindres OHV de 3298cm³ furent conservés. Les transmissions disponibles étaient les suivantes : boîte à vitesses manuelle 3 rapports, overdrive ou boîte à vitesses manuelle 4 rapports ou boîte à vitesses automatique 2 rapports disponibles. A partir de 1971, il ne restait que deux propositions en matière de transmission, boîte à vitesses manuelle 4 rapports ou boîte à vitesses automatique 3 rapports. En juin 1966, la Vauxhall Cresta série PC fut complétée par la Vauxhall Viscount. Elle était équipée du 6 cylindres OHV de 3298cm³, d’une direction assistée, de vitres électriques, de sièges inclinables, d’un toit en vinyle, d’un tableau de bord en noyer, de ceintures de sécurité à enrouleur à l’avant, d’une lunette arrière chauffante… Au cours du  troisième trimestre de 1970, la boîte automatique Powerglide à deux rapports fut remplacée par une transmission automatique à 3 rapports GM. Les tests sur route donnèrent une vitesse maximale de 160km/h. 7025 berlines complémentaires furent ainsi assemblées. En janvier 1967, devint disponible le break carrossé par Martin-Walter.

En parallèle, entre 1968 et 1971, fut réalisée la Vauxhall Ventora série FD à 25185 unités. Il s’agissait d’une Vauxhall Victor équipée du 6 cylindres OHV de 3298cm³. Ce moteur était accouplé à une boîte à vitesses manuelle 4 rapports, l’overdrive ou la boîte à vitesses automatique 3 rapports étant disponibles. L’opération fut reconduite une nouvelle fois : Vauxhall Ventora série FE munie d’un empattement de 2,67m, produite à 7291 unités. Entre 1973 et 1975, fut également disponible une magnifique variante break, dépourvue de l’option overdrive.

En février 1957, apparut la routière Vauxhall Victor qui remplaça la Vauxhall Wyvern. L’empattement de cette berline 4 portes était contenu, 2,49m pour une longueur de 4,25m. Sa boîte à vitesses offrait 3 rapports. En 1958, fut ajouté un break 5 portes muni d’un hayon. En juillet 1961, 390745 exemplaires avaient été réalisés.

En septembre 1961, apparut la routière Vauxhall Victor série FB. Sa ligne était relativement classique, mais elle attirait le regard. Sa face avant était agréable et la nervure inférieure de l’aile arrière donnait du caractère à l’ensemble. L’empattement était porté de 2,49m à 2,54m. Le break Estate était disponible ainsi que nombreuses transmissions : boîte à vitesses manuelle 3 rapports avec, en option, un overdrive, boîte à vitesses manuelle 4 rapports, boîte à vitesses automatique 3 rapports. En septembre 1963, la cylindrée de son 4 cylindres OHV fut portée de 1508cm³ à 1594cm³. Une version sportive dénommée Vauxhall VX4/90, dépourvue de la variante break, équipée de la boîte à vitesses 4 rapports et des freins à disques à l’avant, fut également disponible. Son gain en matière de puissance était engendré par l’augmentation du taux de compression de son moteur. En juillet 1964, 328640 exemplaires avaient été réalisés dont 9,4% sous la dénomination Vauxhall VX4/90.

En septembre 1964, apparut la routière Vauxhall Victor série FC. Sa ligne était relativement classique. L’empattement de 2,54m était conservé ainsi que la cylindrée de 1594cm³. Le choix en matière de boîtes à vitesses était plus contenu : manuelle 3 ou 4 rapports ou automatique 2 rapports. Les freins à disques à l’avant étaient toujours proposés en option. En août 1967, 233263 exemplaires avaient été réalisés dont 5,8% sous la dénomination Vauxhall VX4/90.

En septembre 1967, apparut la routière Vauxhall Victor série FD. Sa ligne était relativement classique. L’empattement était porté à 2,59m. Deux cylindrées étaient disponibles : 1599cm³ (dépourvu de freins à disques à l’avant) et 1974cm³ (équipé de freins à disques à l’avant). Le 4 cylindres était muni d’un arbre à cames en tête. Le choix en matière de boîtes à vitesses était étendu : manuelle 3 ou 4 rapports (overdrive possible sur cette dernière) ou automatique 3 rapports. En février 1968, fut lancée la Vauxhall Ventora équipée du 6 cylindres. En janvier 1970, fut ajoutée la variante Vauxhall VX4/90. Cette dernière était équipée du 4 cylindres OHC de 1974cm³ dont la puissance fut portée de 104ch à 5800tr/mn à 112ch à 5400tr/mn, accouplé à une boîte à vitesses manuelle 4 rapports muni d’un overdrive. Le break Estate eut droit à une motorisation complémentaire, le 6 cylindres OHV de 3298cm³ provenant de la Vauxhall Ventora. En décembre 1971, 172890 exemplaires avaient été réalisés dont 8,2% sous la dénomination Vauxhall VX4/90.

Entre janvier 1972 et juillet 1978, fut produite la routière Vauxhall Victor série FE. Sa ligne était toujours aussi classique. L’empattement était porté à 2,67m. Deux cylindrées étaient disponibles : 1759cm³ et 2278cm³. Les freins à disques à l’avant étaient définitivement adoptés. Le choix en matière de boîtes à vitesses était plus rationnel : manuelle 4 rapports (overdrive disponible) ou automatique 3 rapports. La Vauxhall VX4/90 était équipée d’une boîte à vitesses 4 rapports munie d’un overdrive, la boîte à vitesses automatique 3 rapports étant disponible. Entre 1961 et 1978, cette dernière ne fut jamais proposée en version break. Le break Estate eut droit jusqu’en 1973, à une motorisation complémentaire, le 6 cylindres OHV de 3298cm³ provenant de la Vauxhall Ventora. Le restyling de janvier 1976 apporta son lot d’innovations : empattement ramené à 2,66m, puissances des moteurs de 1759cm³ et 2278cm³ augmentées, retrait de l’option overdrive, boîte à vitesses manuelle 5 rapports pour la Vauxhall VX490 proposée sur le marché entre 1977 et 1978. En juillet 1978, 176141 exemplaires avaient été réalisés dont 64,4% sous les dénominations Vauxhall VX4/90 et VX490. Le break Estate bénéficiait d’une carrosserie magnifique grâce à son hayon fortement incliné.

Comme Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (Antoine Lavoisier), dans cet immense Monopoly qu’est le monde de l’automobile, les machines-outils de la Vauxhall Victor série FE et les droits furent cédés au constructeur indien Hindustan, connu pour sa fabrication prolongée de la Morris Oxford. Ainsi, sous deux dénominations, Hindustan Contessa et Contessa Classic, furent fabriquées des Vauxhall Victor série FE entre 1983 et 2004 sans pour cela exploiter un moteur General Motors.

Bien entendu, Vauxhall en tant que constructeur généraliste, ne pouvait se contenter d’une autoroutière et d’une routière. Apparut en août 1963 la compacte Vauxhall Viva série HA. En complément des usines de Luton et de Bedfordshire, fut ouverte l’usine d’Ellesmere Port dans le Cheshire. Son 4 cylindres OHV de 1057cm³ délivrait deux puissances distinctes liées aux taux de compression, 40ch à 5200tr/mn et 44ch à 5200tr/mn. La boîte à vitesses exploitée offrait 4 rapports. Son empattement était de 2,32m pour une longueur de 3,94m. En octobre 1965, fut ajoutée la variante dénommée 90. Son 4 cylindres de 1057cm³ délivrait 54ch à 5600tr/mn grâce à un taux de compression de 9:1. Elle bénéficiait de freins à disques à l’avant. En juillet 1966, 309538 exemplaires avaient été assemblés.

Entre septembre 1966 et août 1970, fut assemblées 566391 Vauxhall Viva série HB. Cette compacte occupa le devant de la scène. Son 4 cylindres OHV de 1159cm³ délivrait trois puissances distinctes liées aux taux de compression, 43ch à 5400tr/mn, 47ch à 5200tr/mn et 60ch à 5600tr/mn. En janvier 1967, la boîte à vitesses automatique devint disponible. En 1967, apparut également un break 3 portes dénommé Estate, suffisamment ravissant pour le confondre avec un break de chasse. Entre 1967 et 1969, fut disponible la variante Brabham. Son 4 cylindres OHV de 1159cm³ délivrait une puissance nette de 69ch à 5800tr/mn et lui permettait de franchir le 0 à 100km/h en 14,9 secondes. En 1968, apparut la carrosserie complémentaire 4 portes et le 4 cylindres de 1599cm³ muni d’un arbre à cames en tête délivrant  72ch à 5600tr/mn. En même temps, fut présentée la Vauxhall Viva GT 2 portes. L’empattement de 2,43m était conservé. La longueur fut ramenée de 4,11m à 4,09m. Son 4 cylindres de 1974cm³ muni d’un arbre à cames en tête délivrait une puissance nette de 104ch à 5600tr/mn. Le 0 à 100km/h était franchi en 11,1 secondes. Les freins à disques à l’avant était montés à partir d’une puissance de 60 chevaux.

En septembre 1970, débuta la production de la Vauxhall Viva série HC. Son empattement fut porté à 2,46m pour une longueur de 4,14m. La boîte à vitesses automatique 3 rapports était disponible à partir d’une puissance de 53 chevaux. Les freins à disques à l’avant étaient montés en série à partir de 61 chevaux. Les trois carrosseries étaient disponibles : berline 2/4 portes et break 3 portes dénommé Estate. En mai 1971, fut ajouté le coupé 2 portes Vauxhall Firenza. Entre janvier 1974 et mars 1975, fut assemblé le coupé Vauxhall Firenza HP, HP pour High Performance. L’empattement de 2,46m fut conservé, mais la longueur fut portée à 4,31m pour un meilleur aérodynamisme. Les phares étaient empruntés à la Renault-Alpine A310. Son 4 cylindres de 2278cm³ muni d’un arbre à cames en tête développait 131ch à 5500tr/mn et était accouplé à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports ZF. Les résultats ne se firent pas attendre : vitesse maximale de 193km/h et franchissement du 0 à 100km/h en 7,9 secondes. Les Vauxhall Viva série HC, Firenza et Firenza HP furent respectivement produites à 640863, 18352 et 204 exemplaires. Entre 1973 et 1977, la gamme fut chapeautée par la Vauxhall Magnum d’une longueur de 4,15m. Elle était disponible avec cinq carrosseries : berline 2 portes, berline 4 portes, coupé (la même que celle du coupé Vauxhall Firenza), break Estate 3 portes et break Sportshatch 3 portes (muni de la face avant du coupé Vauxhall Firenza HP pour une longueur de 4,32m). Les berlines 2/4 portes, le coupé, le break Estate 3 portes et le break Sportshatch 3 portes furent respectivement produits à 14921, 1692, 3687 et 197 exemplaires. Quant à la Vauxhall Viva série HC, elle fut retirée du marché en juillet 1979.

Le badge engineering et la gamme Vauxhall VXR

La 12 mars 1975, fut présentée le compacte Vauxhall Chevette 3 portes, une Opel Kadett City C avec une face avant d’Opel Manta sans les deux hideuses prises d’air implantées au-dessus du parechoc. Les freins à disques à l’avant étaient bien présents. Une seule boîte à vitesses était disponible : manuelle 4 rapports. L’empattement était de 2,39m pour une longueur de 3,94m. Un an après, furent ajoutés la berline 2 portes, la berline 4 portes et un break hideux 3 portes d’une longueur commune de 4,18m. La société Vauxhall n’était pas engagée officiellement en rallye, mais mit à la vente la Vauxhall Chevette 2300HS 3 portes. Son 4 cylindres de 2276cm³ muni d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes délivrait 135ch à 5500tr/mn. Il était accouplé à une boîte à vitesses manuelle 5 rapports. La version Vauxhall Chevette 2300HSR 3 portes vit la puissance de son moteur portée à 150ch à 5500tr/mn. Elle était équipée de 4 freins à disques, d’un embrayage à double disque, d’un kit de carrosserie spécifique en fibre de verre. Les gentlemen drivers ne s’y trompèrent pas. En compétition, 240ch à 8200tr/mn et 249Nm à 6000tr/mn étaient obtenus. Cette voiture obtint le titre pilote et constructeur du championnat britannique 1979.

Le 20 octobre 1975, fut présentée la routière Vauxhall Cavalier, une Opel Ascona B avec une face avant d’Opel Manta sans les deux prises d’air implantées au-dessus du parechoc. Les freins à disques à l’avant étaient bien présents. Deux boîtes à vitesses étaient proposées : manuelle 4 rapports et automatique 3 rapports seulement à partir de 1584cm³. Son empattement était de 2,52m.

Les Vauxhall furent importées épisodiquement en France. Le 30 octobre 1977, des brochures devinrent disponibles et une opération commerciale de grande envergure fut mise en place. La grille tarifaire de Vauxhall était alignée sur celle d’Opel. Les revêtements intérieurs étaient sympathiques, notamment ceux en velours. La garantie était seulement de 6 mois et la fiabilité mécanique des voitures nouvellement importées n’était pas au rendez-vous. General Motors France mit en place une plate-forme de reconditionnement avant livraison auprès des clients : resserrage au couple de tous les boulons, vis et écrous du moteur, transmission, freins et suspensions. L’importation des Vauxhall en France engendra rapidement des pertes financières. Le 6 décembre 1979, General Motors annonça qu’elle retirait la marque Vauxhall de onze pays d’Europe continentale. Le badge engineering se mit naturellement en place entre Opel et Vauxhall. Cet art consistait et consiste à vendre des voitures identiques sous diverses marques tout en limitant les coûts en recherche et développement, de production, tout en préservant un niveau tarifaire peu attractif pour les consommateurs ; contrairement à d’autres produits manufacturés comme l’électroménager, l’audio visuel, l’informatique, la téléphonie…

En 2000, apparut finalement une Vauxhall intéressante, la Vauxhall VX220. Elle fut également vendue sous la dénomination Opel Speedster. Strict 2 places, ce targa était équipé d’un 4 cylindres central transversal arrière de 2198cm³ muni d’un double arbre à cames en tête et de 16 soupapes, accouplé à une boîte à vitesses 5 rapports. Son châssis d’un empattement de 2,33m était en aluminium et sa carrosserie en fibre de verre. Sa longueur était de 3,79m. Il était conçu et fabriqué par Lotus à Hethel. Les 4 roues indépendantes, les 4 freins à disques ventilés et l’ABS étaient présents. En 2003, fut ajoutée la variante Turbo, sa cylindrée fut ramenée à 1998cm³, sa puissance grimpa de 147ch à 5800tr/mn à 200ch à 5500tr/mn. En 2004, fut ajouté la Vauxhall VX220 VRX plus radicale. Le badge « VRX » était né.

Dès 2004, fut ajouté le coupé Vauxhall Monaro VRX. Il provenait de la branche HSV de la firme australienne Holden. Il était équipé d’un V8 accouplé à une boîte manuelle 6 rapports, de 4 roues indépendantes, de 4 freins à disques ventilés. Son empattement était de 2,79m pour une longueur de 4,79m. Cette propulsion fut remplacée en 2007 par la berline Vauxhall VXR8 qui se bonifia jusqu’en 2018. Deux boîtes à vitesses étaient disponibles : manuelle 6 rapports et automatique 6 rapports. Au regard des performances obtenues, sa grille tarifaire paraissait contenue. Son empattement était de 2,92m. Quelques breaks furent vendus. En 2017, fut proposé à la vente un pick-up radical, le Vauxhall Maloo. Toujours proposée avec une boîte à vitesses manuelle ou automatique 6 rapports, cette propulsion était équipée également de 4 roues indépendantes. Son empattement était de 3m pour une longueur de 5,11m. Malheureusement, le constructeur Holden disparut le 1er janvier 2021.

La gamme VXR de Vauxhall fut également étoffée par des Opel OPC, les caractéristiques pouvant être légèrement différentes, les boîtes à vitesses manuelles et automatiques offrant 6 rapports. Tout ne fut pas rose pour le duo Vauxhall / Opel. Les deux filiales européennes de General Motors furent achetées par le constructeur automobile français PSA le 1er août 2017, après 16 ans de pertes financières malgré la mise en place du badge engineering. Les pièces fournies par les équipementiers étaient de piètre qualité et onéreuses lors de leurs remplacements : courroies de distribution qui ne tenaient pas les 60000 km préconisés, amortisseurs avant inefficaces sur les monospaces, pompe à eau à remplacer dès 60000 km, démarreur, embrayage, liaison entre le levier de vitesse et la boîte à remplacer entre 70000km et 80000km, huile moteur qui disparaissait dans le 4 cylindres turbo diesel de 1686cm³… Bref, les clients se découragèrent et de nombreuses Opel étaient disponibles chez les loueurs. En 2018, la gamme VRX de Vauxhall disparut. Le 7 mai 2019, le siège social de Vauxhall déménagea de Luton à Chalton. Le 16 janvier 2021, Vauxhall intégra le groupe Stellantis né de la fusion entre PSA Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler Automobiles. Il regroupe les marques Citroën, DS Automobiles, Opel, Peugeot et Vauxhall d’une part et d’autre part, Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Fiat Automobiles, Fiat Professional, Jeep, Lancia, Maserati et Ram. Son siège social est situé à Amsterdam au Pays-Bas. A ce jour, la citadine Vauxhall Corsa F et la citadine surélevée Vauxhall Crossland sont assemblées dans l’usine Opel de Saragosse, la compacte Vauxhall Astra L est réalisée dans l’usine Opel de Rüsselsheim, la citadine surélevée Vauxhall Mokka B dans l’usine de Poissy, le SUV Grandland dans l’usine de Sochaux (celle d’Opel à Eisenach à partir de 2022).

Aujourd’hui, les sportives Vauxhall sont très prisées par les passionnés. Pour une génération, la Vauxhall Cresta série PA du clip vidéo de 1981 Ghost Town du groupe The Specials est toujours présente dans leurs mémoires. Pour le plaisir des yeux et des oreilles :

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS & Photos d’Archives

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