Nous y étions : Le Salon Motor Passion 2022 d’Avignon (2/2)

Réparti sur 50 000m2, dans plusieurs halls, le Salon Motor Passion 2022 d’Avignon est l’un de ces événements où il n’y a pas assez de jours pour tout voir et pas assez de lignes par article pour tout dire ! Deux ans après la dernière édition, ce salon du sud de la France est revenu en force, riche en voitures d’exception, en modèles rares, en restaurateurs de qualité et en clubs sympathiques. En effet, du 25 au 27 mars 2022, il a accueilli près de 2000 véhicules, 350 exposants et près 30 000 visiteurs ! Après une première partie consacrée aux expositions majeures de cet incontournable de la saison (centenaire d’Amilcar, jubilé du Grand Prix d’Avignon Vaucluse, 60 ans de la Jaguar Type-E…), ABSOLUTELY CARS vous propose de découvrir les coups de cœur que nous avons eu durant ces trois jours passionnants !

Nos stands coup de cœur au Salon Motor Passion 2022

Le Victoire Vintage Automobiles : un exemple de restauration discrète

Lors d’un évènement comme celui du Salon Motor Passion d’Avignon, il y a toujours une voiture qui attire l’œil. Cette fois-ci, notre coup de cœur s’est porté sur cette Porsche 911 E 2.4 Targa Sportomatic. Cette voiture munie de 4 freins à disques ventilés, est intéressante, car elle fut livrée à Sorgues en juillet 1973. Son dossier est complet (bon de livraison, factures de maintenance). Quelques éléments sont neufs ou rénovés : moteur / boîte, sièges avant, moquettes, train avant et suspension, réservoir, toit amovible. Mais l’ensemble extérieur, quoique rutilant, présente une superbe patine. Le petit plus : le sigle Sonauto (Distributeur – 53 à 57, rue Marjolin – 92 Levallois) est présent. Cette Porsche 911 restaurée discrètement était visible sur le stand VICTOIRE (5511, chemin de la Muscatelle 13790 Châteauneuf Le Rouge – 06.70.05.93.83 – www.victoirevintageautomobiles.com).

Le Porsche Club 911 Classic France, le stand le plus accueillant du Salon Motor Passion 2022

Les clubs présents lors du Salon Motor Passion 2022 d’Avignon, sont généralement accueillants et nous fûmes plus particulièrement reçus chaleureusement par le trésorier de Porsche Club 911 Classic France. Les automobiles exposées étaient représentatives de la large gamme du constructeur de Stuttgart. En effet, il était possible de retrouver sur ce stand une Porsche 911 Type 964 C4 équipée d’un 6 cylindres à plat 3,6L de 250ch et une Porsche 968 équipée d’un V8 de 4474cm3 développant 240ch. Par ailleurs, dans d’autres stands, de nombreux interlocuteurs nous ont parlé affectueusement de ce club que vous pouvez retrouver sur Facebook.

Les pépites automobiles du Salon Motor Passion 2022

La Shelby Mustang GT 500KR

Le préparateur Carroll Shelby (1923-2012) s’intéressa à la Ford Mustang 1st generation. Le coupé Shelby Mustang 2 portes fastback fut réalisé entre 1965 et 1970. Son empattement était de 2,74m pour une longueur de 4,61m (entre 4,72m et 4,74m pour les années-modèles 1967 à 1970). Le modèle le plus spectaculaire fut le cabriolet Shelby Mustang dénommé convertible aux Etats-Unis. En effet, il était doté d’un arceau de sécurité. Sur le stand du Mustang Club de France, était présent un rarissime Shelby Mustang GT 500KR convertible, produit entre 1967 et 1968 pour l’année-modèle 1968.

Le V8 OHV de la Shelby Mustang GT 500KR convertible avait une cylindrée de 6997cm3. Il était équipé d’un carburateur quatre corps. La différence de puissance entre la version GT 500 et GT 500KR était due au taux de compression porté de 10,5 à 11,6.

La Maserati Quattroporte II

Le SM Club de France avait sur son plateau une rarissime Maserati Quattroporte II. Présentée lors du Salon de l’automobile de Paris de 1974, cette limousine présentait de nombreux atouts :

  • plate-forme allongée de la Citroën SM, donc munie de 4 roues indépendantes, de la fameuse suspension oléopneumatique à assiette constante quelque soit la charge, de la transmission aux roues avant, offrant une tenue de route rassurante et un confort inégalable,
  • moteur V6 de 2965cm3 muni de deux double arbres à cames en tête et de 3 carburateurs double corps, économique au regard d’un V8 qui sévissait dans cette catégorie à cette époque,
  • boîte à vitesses manuelle 5 rapports ou automatique 3 rapports,
  • empattement généreux de 3,07m pour une longueur de 5,13m.

Au début des années 1970, Citroën appartenait, pour 55%, à la holding Pardevi SA, les actionnaires de cette dernière étant Michelin à hauteur de 51% et Fiat à hauteur de 49%, Pardevi signifiant Participation et Développement Industriel. En 1974, Citroën fut déclarée en faillite et pendant deux ans, le gouvernement français aida Peugeot à reprendre le fleuron français, au détriment de Fiat. Le 8 août 1975, l’entrepreneur italo-argentin Alejandro de Tomaso acheta Maserati délaissée par Peugeot. Toutes ces manœuvres financières engendrèrent un faible volume de production de la belle limousine Maserati Quattroporte II dessinée par Marcello Gandini (1938-….). Ainsi, seulement 13 exemplaires furent réalisés entre 1974 et 1976 dont un prototype.

La Cisitalia D46

L’entreprise artisanale Cisitalia (acronyme de Consorzio Industriale Sportiva Italia) fut créée à Turin en 1944 par Piero Dusio (1899-1975) et Piero Taruffi (1906-1988). Elle ambitionnait de rivaliser avec les plus grands constructeurs de l’époque. Trois voitures de course furent construites, la série Cisitalia D46, produite à 45 unités dont un exemplaire était présent au Salon Motor Passion 2022 d’Avignon, la Cisitalia 204A Spider Corsa et la Cisitalia 360, visible au Musée Porsche de Stuttgart.

La première fut construite à partir d’éléments mécaniques fabriqués en grande série : ceux de la Fiat 1100 Balilla. Son concepteur fut Dante Giacosa (1905-1996). Son châssis était de type tubulaire et sa carrosserie en aluminium. La suspension avant était réalisée à l’aide d’un ressort à lames transversal. Un essieu rigide était présent à l’arrière. Les freins étaient constitués par 4 tambours assistés hydrauliquement. En 1948, elle évolua en Cisitalia 204A Spider Corsa, la puissance du 4 cylindres OHV de 1089cm3³ d’origine Fiat étant portée de 65ch et 5800tr/mn à 83ch et 6000tr/mn. Ses suspensions avant étaient alors composées de barres de torsion transversales. Cette ultime évolution permit de glaner 19 victoires. En parallèle, la production des voitures de tourisme s’étala de 1946 à 1964.

La marque Cisitalia est intimement liée à la famille Porsche. Tout commença le 16 janvier 1945, les usines Renault étant nationalisées et devenant la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR). Par ailleurs, l’Ordonnance n°45-68 demeura en vigueur du 17 janvier 1945 au 6 septembre 1990. En décembre 1945, Marcel Paul (1900-1982), alors ministre de la Production industrielle du gouvernement intérimaire sous Charles de Gaulle, « invita » Ferdinand Porsche (1875-1951) à apporter son expertise en vue de la fabrication de la future Renault 4 CV et pour mener à bien la cession de l’usine Volkswagen au titre de dommage de guerre. Il est accompagné de son gendre Anton Piëch (1894-1952), directeur général de Volkswagenwerk GmbH, de son fils Ferdinand Anton Ernst Porsche surnommé Ferry Porsche (1909-1998) et de son neveu Herbert Kaes. Ils furent accusés d’avoir employé des ouvriers extraits des camps de concentration et ils furent incarcérés à Dijon. Les deux jeunes personnes furent libérées en juillet 1946. Ferry Porsche dut trouver une somme d’un million de francs pour libérer son père et son oncle. Cet échange fut réalisé le 1er août 1947. L’argent provenait de Piero Dusio qui, en contre partie, voulut une étude portant sur une voiture de Grand Prix, la Porsche Typ 360 devenant ainsi la Cisitalia 360. Cette voiture de course était extrêmement moderne : 12 cylindres à plat refroidi par air central longitudinal arrière de 1493cm3 muni de 4 arbres à cames en tête, de 2 carburateurs double corps, d’un compresseur double étage. Il était accouplé à une boîte à vitesses 5 rapports et à une transmission 4 roues motrices pouvant être exploitée en propulsion. La mise au point de cette voiture fut si coûteuse que Cisitalia dut renoncer, par la suite, à la compétition. Cependant, elle apporta une image indélébile à l’entreprise artisanale de Turin.

Article co-écrit par : ABSOLUTELY CARS & CARDO
Crédit Photos : ABSOLUTELY CARS

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